Visite au Bali wildlife rescue center

Nous nous sommes rendus au Bali Wildlife Rescue Centre, à la périphérie de la ville de Tabanan, dans le centre de Bali. 

 Ce centre fait partie de la FNPF, Friends of the National Parks Foundation, une organisation indonésienne de conservation à but non lucratif qui œuvre à la protection de la faune et de son habitat, tout en soutenant les communautés locales.

Les projets de la fondation ont été reconnus mondialement par des organisations telles que le Programme des Nations Unies pour le développement, le Whitley Fund for Nature et le Rainforest Action Network.

La FNPF a été créée en 1997 par un groupe de vétérinaires et de défenseurs de l’environnement. Cette fondation ne reçoit aucun financement gouvernemental et compte uniquement sur le soutien de bénévoles et de donateurs.

Parmi les réalisations les plus explicites de la FNPF, il y a :

  • Le sauvetage de l’extinction de l’un des oiseaux les plus rares au monde, un oiseau emblématique de Bali : l’étourneau de Bali.
  • La transformation de l’île balinaise de Nusa Penida (dans le Sud-est) en un sanctuaire unique pour les oiseaux menacés
  • Le reboisement de plusieurs centaines d’hectares du parc national et réserve faunique de Kalimantan, sur l’île de Bornéo
  • La relocalisation de dizaines d’orangs-outans hors des plantations de palmiers à huile dans le Kalimantan, Bornéo
  • L’amélioration du bien-être et des moyens de subsistance de centaines d’Indonésiens, car la conservation des habitats et des autres animaux ne peut se faire qu’avec le soutien et le bénéfice des populations locales.

 

Le centre de sauvetage où nous nous sommes rendus est l’un des sept centres de ce type dans toute l’Indonésie.

Là, responsables et bénévoles prennent soin, réhabilitent et relâchent des animaux de la faune sauvage indigène (appartenant souvent à des espèces en voie de disparition) et dont la plupart ont été victimes du commerce illégal et du braconnage.

Comme presque partout dans le monde, la faune sauvage subit les effets de la déforestation, et en Indonésie principalement pour planter des palmiers à huile et des arbres à caoutchouc.

Les animaux sont également souvent très impactés négativement lorsque des routes sont construites dans des zones reculées. Ils deviennent en effet beaucoup plus accessibles pour les braconniers et les trafiquants.

Les animaux présents dans le centre ont pour la plupart été confisqués par les autorités sur des marchés locaux, chez des particuliers ou des entreprises où ils étaient gardés comme animaux de compagnie ou pour divertir des touristes. D’autres sont amenés par les « propriétaires « qui ne savent plus ou ne veulent plus s’en occuper.

Lors de notre passage au centre, nous avons été accueillis par la chargée de communication Ina et par Rinni, ma consœur vétérinaire responsable du centre. photo

Elles nous ont expliqué pendant plusieurs heures le fonctionnement du centre, les problématiques rencontrées, les actions menées, les projets en cours mais aussi l’histoire particulière de chaque pensionnaire présent dans le sanctuaire.

 

Parmi tous ces pensionnaires, il y avait notamment un Calao pie, amené bébé au centre quelques semaines plus tôt.

Le propriétaire l’aurait confié à une personne pour qu’il l’amène au centre. Il souhaitait que l’animal soit pris en charge pour être ensuite relâché.

Pas plus de renseignements sur l’origine de l’animal, la façon dont il a été obtenu, les soins et la nourriture qu’il a reçus…

Bien qu’il soit imprégné de l’humain, il y a des chances qu’il puisse retrouver la liberté, par exemple dans le Park de Bali Barat au Nord Ouest de Bali ou d’autres calaos vivent déjà (ce sont des animaux qui vivent en petit groupe de 10 individus environ).

Mais il ne sera pas relâché avant de s’être assuré qu’il puisse se débrouiller et trouver seul sa nourriture.

Dans le meilleur des cas, les détenteurs réalisent que les conditions de vie qu’ils offrent à l’animal ne sont pas optimales et ils décident de les confier à l’association.

Il y a des lois protégeant la faune sauvage à Bali mais comme partout ailleurs, ces lois peinent à être respectées.

Comme en France, il y a aussi des animaux qui ne nécessitent aucune autorisation pour être détenues par des particuliers et qui sont maintenus en captivité dans des conditions vraiment déplorables.

 

Le centre recueille également de nombreux Bali starling : ce petit étourneau sansonnet (Leucopsar rothschildi) est strictement protégé par la loi indonésienne depuis 1971. En 1994, cette espèce a été classée en danger critique d’extinction (CR) sur la liste rouge de l’UICN.

Le déclin des populations est principalement dû au commerce massif de centaines d’étourneaux de Bali dans les années 1960-1970.

Cette espèce a alors été réglementée en annexe I de Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et diverses parties ont mené des actions importantes pour augmenter la population de cette espèce, y compris le gouvernement indonésien.

Le parc national de Nusa Penida dans le sud de l’île n’est pas l’habitat initial des Bali starling mais il est aujourd’hui un pôle crucial pour le développement de cette espèce, avec notamment l’existence d’une unité de gestion spéciale au Tegal Bunder Resort.

Par ailleurs, des nids artificiels sont disposés dans les parcs où les étourneaux sont remis en liberté. Dans le même temps, de nouveaux sites de relâcher sont explorés pour maximiser les chances d’éviter l’extinction de l’espèce. Les populations autochtones humaines sont impliquées de façon concrète et positive dans cette entreprise de conservation à long terme.

 

Le centre recueille également des macaques

Ces animaux vivent en groupe et ne sont pas relachables dans n’importe quelles conditions.

Il faut qu’ils puissent intégrer un nouveau groupe et ce n’est pas toujours chose aisée, il y a des procédures d’intégration à respecter pour que cela se passe bien et cela prend parfois du temps. Peu de macaques sont relâchés à Bali mais plutôt à Java dont provient la majorité des animaux récupérés. Ce sont en effet très souvent des individus saisis par les autorités et qui ont été victimes du marché noir à Java.

Les civettes sont aussi des victimes de l’exploitation humaine.

Ces animaux ne sont pas protégés par la loi et tout à chacun peut en posséder, comme animal de compagnie ou pour fabriquer du Kopi Luwak (voir notre article https://www.code-animal.com/le-business-autour-de-la-civette/)

 

15 crocodiles ont déjà été relâchés à Sumatra

Dans le centre reste un crocodile originaire de Papouasie.

De nombreux Cacatoès sont également présents dans le centre, issus eux aussi du marché illégal.

Certains particuliers peuvent posséder des cacatoès mais ils doivent dans ce cas avoir des autorisations.

Balou, Ours malais femelle, ( Helarctos malayanus) :

Il y a 7 ans, un bébé ours femelle issu du trafic illégal était confisqué à un particulier par la police et confié au centre.

En 2022, le centre annonçait la relocalisation prochaine de Balou à Bornéo après des tests sanguins prouvant son espèce et son origine.

Malheureusement, lors de notre passage 2 ans plus tard, Balou est toujours au centre car les autorisations de relâcher se font toujours attendre. (Voir le reel : https://www.instagram.com/reel/C81gFtFN1UF/?igsh=MXFtb21wNDh2cnkydA==)

En attendant, Balou bénéficie des meilleurs soins mais son espace et ses conditions de vie, même si elles ont été optimisées par l’équipe, n’ont rien à voir avec celles qu’elle aurait dans un milieu naturel protégé

 

Le centre ne reçoit pas de subvention de l’état et ne subsiste que grâce aux donateurs. Vous pouvez aussi postuler en tant que volontaire pour contribuer concrètement.

Sophie

 

En savoir plus :

https://www.fnpf.org/?lang=fr