Le 22 avril prochain, se tiendra un nouveau sommet international sur le climat. Cette date symbolique – marquant à la fois la journée mondiale de la Terre et le cinquième anniversaire de la signature des Accords de Paris – vient d’être choisie par Joe Biden, président fraîchement élu et résolument décidé à prendre le contre-pied de son prédécesseur sur la question climatique, pour organiser cet évènement par écrans interposés, pandémie oblige.
Cette décision fait suite à l’appel, début janvier, de quelques 350 associations et organisations de protection de l’environnement réclamant la signature d’un décret présidentiel qui permettrait de requalifier d’ « urgence nationale » l’extinction massive des espèces sauvages actuellement en cours dans le monde.
Le président américain a aussitôt répondu à cet appel de détresse, dégainant non seulement l’organisation de ce sommet virtuel, mais également toute une série de mesures en faveur de l’environnement, telles que l’abandon progressif des énergies fossiles et la neutralité carbone du pays d’ici 2050, deux de ses promesses de campagne en bonne voie, donc, d’être tenues.
Avec ce décret et la requalification de la question environnementale en « urgence climatique », Joe Biden se donne ainsi une plus grande marge de manœuvre face au Congrès, sans avoir à recourir à l’approbation de ce dernier pour instaurer des mesures drastiques et sans précédent – systématiquement freinées jusqu’alors par l’administration Trump – pour enrailler l’extinction des espèces sauvages et mieux encadrer leur réhabilitation.
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Cela passe notamment par la protection des terres comme des zones humides, mais aussi par des actions sévères à l’encontre des pays trop laxistes en matière de lutte contre la déforestation ou encore le commerce et le trafic illégal d’espèces en voie de disparition.
Selon le New York Times, le statut d’urgence climatique permettra ainsi de créer un nouveau conseil d’experts scientifiques chargé, aux côtés d’une vingtaine de dirigeants d’agences gouvernementales, de la coordination du programme climatique de Joe Biden, afin de contrecarrer la disparition des espèces animales et végétales. En effet, 27% d’entre elles sont aujourd’hui menacées d’extinction à travers le globe, selon l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature), et pas moins d’un million le seront dans les prochaines décennies, selon l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques).
En parallèle, la création d’un « corps civil pour le climat » a été annoncée par le président démocrate. Consacré non seulement à la préservation de l’environnement, celui-ci permettra également de créer de nouveaux emplois entrant dans le cadre de la transition énergétique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre en mettant en relation les plans d’actions de tous les Etats du pays.
Enfin, la logistique de la Maison Blanche elle-même se met au diapason et affiche pleinement son engagement en faveur du climat en remplaçant tous ses véhicules officiels par des voitures et camions électriques.
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C’est donc à bras le corps que le président américain s’attaque, dès les premières heures de son mandat, à un combat jusqu’alors totalement délaissé par son prédécesseur. Pour rappel, Donald Trump avait notamment ouvert au forage la totalité, ou presque, des terres fédérales du pays. Aujourd’hui, la nouvelle administration s’engage à préserver 30% de ces terres et des zones humides d’ici 2030, afin d’enrailler l’extinction de la biodiversité.
Comme le soulignait en fin d’année dernière John Kerry, l’émissaire spécial chargé par Joe Biden de la question climatique, la crédibilité des Etats-Unis en la matière n’a jamais été aussi entachée. Mais cette série de mesures à la fois historique et réactive en faveur de l’environnement permet d’afficher haut et fort des ambitions inédites et résolument tournée vers l’action.
Julie Guinebaud
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