- Seulement 4000 tigres sont estimés présents à l’état sauvage en 2020.
- Il y a plus de tigres en captivité (environ 10 000) – dans des cirques, fermes, zoos, collections privées, etc.- que dans la nature.
- Les tigres subissent d’importantes menaces, toutes liées aux activités humaines, qui les rapprochent toujours plus de l’extinction.
- Mais les efforts de conservation de l’espèce portent leurs fruits puisque le nombre de tigres sauvages est en augmentation dans 6 pays d’Asie.
Le triste symbole d’une espèce en danger d’extinction
Si reconnaissable par son pelage orangé et ses rayures noires (uniques à chaque individu comme des empreintes digitales), le tigre, Panthera tigris, est aujourd’hui le triste emblème d’une espèce en danger d’extinction.
En un siècle, le plus grand félin du monde a vu sa population diminuée de 100 000 à 4 000 individus, soit une réduction drastique de 96%. Il a même complètement disparu à l’état sauvage dans certains pays d’Asie comme le Cambodge, le Laos et le Vietnam. Aujourd’hui, une triste population de 23 individus survie tant bien que mal en Birmanie.
Il n’existe plus aujourd’hui que 6 sous-espèces de tigres, 3 ayant déjà complètement disparues (le tigre de la Caspienne, le tigre de Java et le tigre de Bali) :
- Le tigre du Bengal (Panthera tigris tigris) – en danger
- Le tigre de Sibérie (Panthera tigris altaica) – en danger
- Le tigre d’Indochine (Panthera tigris corbetti) – en danger
- Le tigre de Malaisie (Panthera tigris jacksoni) – en danger critique
- Le tigre de Chine Méridionale (Panthera tigris amoyensis) – en danger critique
- Le tigre de Sumatra (Panthera tigris sumatrae) – en danger critique
(selon la Liste Rouge de l’UICN)
Les menaces qui le rendent vulnérable
La déforestation, le braconnage, le conflit avec les agriculteurs et l’exploitation de tigres en captivité dans des « fermes de tigres », sont autant de raisons de son déclin.
L’UICN estime que les tigres auraient perdu 93% de leur habitat en Asie du Sud-Est en raison de la déforestation. Ironiquement, cette perte de territoire les rapproche de plus en plus des humains, exacerbant ainsi le risque de conflits avec agriculteurs et fermiers qui tuent souvent les tigres qui chassent leur bétail.
Une étude récente par des chercheurs des Universités de Michigan, l’état de Boise et British Columbia, se penche sur le développement à venir des routes asiatiques et leur débordement sur l’habitat du tigre. D’après leurs prédictions, plus de 24 000 km de routes seront construits d’ici 2050.
L’accroissement du réseau routier aurait un impact négatif sur les populations déjà fragiles de tigres car il:
- réduirait le territoire des tigres ;
- augmenterait le risque de collisions avec des véhicules ;
- augmenterait le risque de rencontres avec des braconniers ;
- diminuerait les populations de proies (par 20%).
Les auteurs de cette étude, souhaitent ainsi la création de routes dont les stratégies de développement seraient durables et respectueuse de la biodiversité locale.
Les prétendues vertus des os de tigre dans la médecine Asiatique, notamment en Chine et au Vietnam, ainsi que sa fourrure emblématique, font de lui un animal encore trop souvent victime du braconnage.
De plus, la demande sur les marchés asiatiques des parties de leur corps, continue d’accroitre le commerce illégal pour alimenter les « fermes de tigres » en Asie du Sud-Est et en Afrique du Sud où les animaux sont élevés dans d’atroces conditions. Pour en savoir plus sur le sujet: https://www.code-animal.com/vin-dos-de-tigre-un-trafic-juteux/
Une victoire pour la conservation des tigres
Malgré tout, une lueur d’espoir renait aujourd’hui pour les populations sauvages de tigres dans 6 pays d’Asie.
La WWF a indiqué que le nombre de tigres avait doublé :
- en Inde entre 2006 et 2018 – ceci est particulièrement important puisque l’Inde abrite plus de 70% de la population mondiale de tigres ;
- au Népal depuis 2009 ;
- au Parc National de Manas au Bhoutan entre 2010 et 2018.
Les populations Chinoises et de l’Est de la Russie augmentent sensiblement et se dispersent dans de nouveaux territoires.
Plus récemment, le tigre semble faire son « comeback » en Thaïlande où le félin est en voie de disparition. En témoignent de nouvelles images de recensement d’individus jamais identifiés jusqu’à maintenant dans l’Ouest du pays. Les caméras de surveillance sont indispensables pour estimer le nombre de tigres sauvages ainsi que l’étendue de leur territoire. « Les détections répétées de ces tigres dans de nouvelles zones suggèrent qu’un habitat et une alimentation convenables existent pour cette population, petite mais importante » indique John Goodrich de l’ONG Panthera.
Leur présence serait la preuve que ces denses jungles thaïlandaises renfermeraient un écosystème sain. En effet, étant le prédateur au plus haut de la chaîne, le tigre contrôle les populations d’herbivores et par conséquent la flore, les populations d’oiseaux, et plein d’autres espèces présentes au sein de l’écosystème.
Grâce à l’intensification des efforts de conservation, la population du tigre d’Indochine s’élèverait maintenant à 200 individus en Thaïlande. « Une protection durable et plus forte de cette zone contre toute activité de braconnage est la clé » rappelle le Dr. Saksit Simcharoen de l’ONG Panthera. « Si vous n’avez pas le soutien du gouvernement, cela ne fonctionne pas » rajoute John Goodrich.
L’espoir renaît pour le plus grand des félins, mais les menaces qui pèsent sur lui sont toujours bien présentes et les efforts de conservation plus que jamais nécessaires pour l’éloigner toujours plus de l’extinction.
Camille Luccisano
Sources
https://www.bornfree.org.uk/adopt-a-tiger
https://www.futura-sciences.com/planete/breves/tigre-video-tigres-reviennent-thailande-2978/
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200730-elevage-tigres-afrique-sud-inquietude-ong
https://www.tigers-world.com/tiger-species/