Ce 18 août 2021, les députés de l’ex-colonie Britannique de Hong-Kong ont franchi une étape importante dans le combat mené contre le trafic d’animaux sauvages. En effet, ils ont adopté un amendement qui apporte une modification cruciale dans leur loi qui régit les crimes organisés et graves, ceux-ci comprenant par exemple le trafic de drogue et d’êtres humains : Dorénavant, la contrebande d’espèces sauvages est considérée comme relevant du même niveau de répréhension, avec un degré de gravité similaire…
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Cette annonce a été logiquement reçue très favorablement par les défenseurs de l’environnement comme au WWF local car cela va leur permettre d’avoir des leviers plus efficaces pour enrayer ce commerce malheureusement très rentable. Rappelons que le trafic illégal d’animaux sauvages est le 3ème marché le plus lucratif au monde derrière la drogue et les armes et qu’il finance fortement le terrorisme. Son chiffre d’affaire est estimé à plus de 150 milliards d’euros chaque année.
Cet amendement est loin d’être anodin sachant que Hong-Kong est une plaque tournante du commerce international des espèces animales menacées, vulnérables ou en voie d’extinction, comme le suggère par exemple l’ONG TRAFFIC. Les plus emblématiques que nous pouvons nommer sont les éléphants, les rhinocéros, les tigres ou les pangolins… Au niveau mondial, le port de Hong-Kong reste un axe majeur d’échanges commerciaux, un des plus importants qui soit par le biais du transport maritime et ses multiples connexions. Les Triades (groupes mafieux chinois) ont naturellement pu trouver ici, de par cette position centrale, un excellent moyen de faire marcher leur économie souterraine en alimentant de nombreux réseaux à travers la planète.
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Maintenant, et grâce à cette évolution essentielle du cadre de loi, la police va pouvoir bénéficier de larges pouvoirs d’enquête. Les personnes arrêtées pourront être condamnées à de lourdes peines, là où auparavant les sanctions étaient dérisoires avec des amendes minimes, donc peu dissuasives, pour ce marché très florissant. Les véritables responsables de ce fléau étaient jusque-là rarement inquiétés. Les tribunaux auront aussi des pouvoirs plus étendus pour confisquer les gains découlant de ce trafic. Espérons qu’avec ce changement primordial, les trafiquants seront plus fortement punis et que les animaux subiront moins de braconnages dans leur espace naturel, que le problème ne sera pas juste déplacé ailleurs.
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Pour finir, voici quelques chiffres intéressants pour appréhender les dégâts engendrés par ce trafic sur la faune sauvage. Les informations communiquées ci-dessous représentent les saisies des services douaniers de Hong-Kong en seulement 2 ans :
. 8,3 tonnes d’écailles de pangolin. Après calcul de votre dévoué, le volume énoncé ici représente au bas mot plus de 14 000 individus. N’oublions pas que le pangolin est l’animal le plus braconné au monde avec environ 100 000 individus tués chaque année.
. 2,1 tonnes d’ivoire
. 82,5 kg de cornes de rhinocéros soit au moins 20 animaux abattus. Cette donnée ne concerne que l’année 2019 et seulement les prises à l’aéroport. Il faut garder en tête que ces zones de transit, malgré les efforts des autorités, restent poreuses. Beaucoup de matières continuent donc de circuler.
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Tout ceci représente autant de vies prises sur des espèces déjà fortement en déclin, pour le simple fait de « croyances médicinales » ou pour des « amateurs » d’art. Chaque individu en plus (ou en moins) a une importance dans son écosystème et sur l’héritage que notre espèce souhaite laisser derrière elle. Il est plus que temps que nous nous lancions toutes et tous dans un changement profond et positif de nos mentalités !
Mickaël Paul
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Sources :
https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/hong-kong-le-trafic-d-animaux-sauvages-desormais-considere-comme-un-crime-organise_156654
New bill seeks to end Hong Kong’s days as an illegal wildlife trade hub