#Together4Forests, une coalition européenne bienvenue en réponse à l’initiative de la Commission Européenne contre la déforestation.

C’est un fléau qui ne fait que s’aggraver au fil des ans : la déforestation issue des activités humaines ravage les écosystèmes et produit de terribles préjudices pour les animaux.

Pour faire face à cette urgence environnementale et éthique, la Commission européenne a proposé l’année dernière une loi afin de réduire le risque de déforestation causée par les activités destinées à exporter des produits en Europe. Cette initiative vise à imposer une liste de produits dont l’importation est interdite, parmi lesquels figurent l’huile de palme, le bois, le cacao, le café mais aussi la viande de bœuf et de nombreux articles à base de soja. La classification s’effectue selon les résultats d’une étude d’impact et ne concerne que les produits induisant les activités les plus dommageables pour les forêts du monde.

Source : Photo by Boudewijn Huysmans on Unsplash 

Une proposition bienvenue… mais à poursuivre.

Cette initiative est évidemment la bienvenue : elle encourage d’une part les exportateurs étrangers à adopter des modes plus durables de production, et amoindrie d’autre part les préjudices fait aux animaux sauvages et à leurs habitats.

Mais si cette proposition est utile concernant les régions du monde les plus déforestées par l’agriculture et l’élevage, elle laisse cependant des marges de manœuvre néfastes pour l’efficacité globale de la loi. En effet, certains produits autorisés à l’importation sont issus d’animaux nourris avec des articles à base de soja précisément interdits de marché en Europe.

La législation actuelle n’est donc pas assez rigoureuse : elle ignore d’une part les autres types d’écosystèmes impactés par ces activités tournées vers l’export (des biomes tels que les prairies, zones humides, savanes, entre autres) et ignore d’autre part les produits issus de cochon et de poulet nourris avec du soja interdits à l’importation en provenance de pays tels que le Chili, la Thaïlande, l’Ukraine, le Brésil et le Royaume-Uni. Pour plusieurs de ces pays, les secteurs de l’élevage où sont exploités ces animaux présentent d’ailleurs des liens tout aussi clairs avec la destruction d’écosystèmes locaux. Une fois de plus, ne pas identifier ces lacunes reviendrait à amoindrir significativement la législation finale…

Il est donc impératif que les États membres et le Parlement européen résolvent ces incohérences dans la perspective de limiter ces activités scandaleuses, bien loin des yeux du consommateurs mais dont l’Union européenne est cependant responsable.

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Une loi vraiment utile ?

Pour Reineke Hameleers, Directrice générale de notre partenaire Eurogroup for Animals : « L’UE doit maintenir son agenda pour le développement durable et adopter cette législation avant toute ratification d’échange avec le Mercosur ».

Cela est d’autant plus vrai que l’élevage de bœufs et la culture du soja sont les deux principales causes de déforestation dans le monde. Or, les pays du MERCOSUR sont les plus gros fournisseurs de viande de bœufs à destination de l’Europe, à hauteur de 73% des importations totales européennes. Si l’accord entre l’Europe et le Mercosur était mise en œuvre selon les termes actuels, l’importation de viande de bœuf augmenterait de 30 à 64% et selon le rapport Ambec commissionné par le gouvernement français, générerait une augmentation de 25% de la déforestation en Amazonie au cours des 6 prochaines années.

Nous ne le rappelons que trop peu souvent : la déforestation causée par l’humain, non content de détruire des lieux de vies cruciaux pour les animaux sauvages, occasionne aussi une atteinte intolérable au bien-être individuel de ces êtres-vivants, allant de perturbations au sein de leurs groupes sociaux jusqu’à leur migration forcée, au risque de famines jusqu’à leur mort.

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L’urgence pour l’UE : définir une loi cohérente et efficace.

Désormais, c’est au tour du Parlement européen d’émettre ses avis relatifs à plusieurs éléments de la loi, et de s’accorder sur sa version finale.

Parce que la mobilisation de décideurs politiques à l’échelle des États membres est essentielle, une coalition européenne regroupant de nombreuses ONG a vu le jour. Rassemblées sous l’hashtag #Together4Forests, ces associations luttent pour la préservation des forêts et des écosystèmes à l’échelle mondiale, et ont organisé une campagne d’influence dans toute l’Europe. Afin de défendre les intérêts des animaux sauvages impactés par ce qui est du même coup un désastre écologique, Eurogroup for Animsl a rejoint le mouvement, auquel Code Animal exprime ici son soutien.

Une fois encore, l’Union européenne a toutes les clés en main pour instiguer un changement durable, bénéfique et exemplaire en faveur de l’environnement et des animaux. S’il appartient désormais au Parlement et à chaque État membre d’appliquer les valeurs au cœur du projet européen, nous pouvons en tous cas compter sur le travail des associations, qui elles, c’est certain, mettrons tout en œuvre pour stopper ces aberrations.

Marion

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Sources

https://www.eurogroupforanimals.org/news/eu-legislation-imported-deforestation-step-right-direction

https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/qanda_21_5919

https://www.eurogroupforanimals.org/news/european-commission-ban-beef-soy-and-palm-oil-imports-linked-deforestation