Mise à jour : 03 décembre 2024
Mauvaise nouvelle pour les loups !
Le Comité permanent de la Convention de Berne a donc approuvé la décision de déclasser la protection du loup. Elle modifie ainsi le statut de protection de l’espèce de « espèces de faune strictement protégées » (Annexe II) à « espèces de faune protégées » (Annexe III). Cela représente un dangereux retour en arrière pour la biodiversité et crée un précédent inquiétant pour la conservation de la faune sauvage en Europe.
Le Dr Joanna Swabe, directrice des affaires publiques à Humane Society International/Europe (HSI), précise : « La décision de l’UE sur l’abaissement des protections juridiques pour les loups crée un dangereux précédent pour d’autres espèces européennes, telles que les ours et le lynx. Les décisions relatives au statut de protection des espèces sauvages doivent être fondées sur des preuves scientifiques solides. Force est de constater que les décisions concernant les loups ont clairement été motivées par l’opportunisme politique et suite à des revendications de groupes d’intérêt, tels que les chasseurs, qui préfèrent recourir aux fusils, plutôt que de rechercher la coexistence avec les grands carnivores. »
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Selon l’article de Actu-Environnement.com : « Sur le plan juridique, le processus de reclassement du loup n’est pas totalement achevé. « La modification entrera en vigueur dans trois mois, sauf si au moins un tiers des parties à la Convention de Berne (17) s’y oppose, auquel cas elle ne prendra pas effet. Si moins d’un tiers des parties s’y oppose, la décision entrera en vigueur uniquement pour les parties qui n’ont pas formulé d’objections », explique le secrétariat de la convention.
La modification de la directive Habitats est également attendue au niveau de l’UE afin d’intégrer ce changement de statut. « Aujourd’hui, la Commission européenne est susceptible de proposer le même changement à la directive phare de l’UE sur les habitats, avec des conséquences négatives potentielles bien au-delà du loup. Nous surveillerons ce processus de près et demanderons aux décideurs politiques de l’UE de remettre la science au cœur du débat », avertit à cet égard Sabien Leemans, du bureau de politique européenne du WWF. »
Sources :
https://www.eurogroupforanimals.org/news/animal-protection-ngos-deplore-decision-downgrade-wolf-protection
https://www.coe.int/en/web/portal/-/bern-convention-standing-committee-approves-eu-proposal-to-modify-wolf-protection
https://www.actu-environnement.com/ae/news/loup-statut-espece-protegee-convention-berne-45177.php4
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Mise à jour 27/09/24
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Alerte pour l’année 2024 : la Commission européenne propose d’abaisser le statut de protection des loups à l’encontre des preuves scientifiques et de la gouvernance démocratique !
La Commission européenne a présenté une proposition visant à faire déprécier le statut des loups de « strictement protégé » à « protégé » dans le cadre de la Convention de Berne, la décision finale reposant sur le vote des États membres. Cette proposition, motivée des ambitions politiciennes en cette fin de mandat, ne tient pas compte des préférences des citoyens de l’UE, ainsi que des exemples de cohabitations entre le loup et l’homme dans plusieurs pays européens, comme l’Italie.
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Le pouvoir d’un mot : quelles sont les conséquences de ce changement ?
Cette décision pourrait gravement compromettre les efforts de rétablissement des loups dans l’UE, car elle permettrait aux États membres d’autoriser ou d’augmenter l’abattage des loups, ce qui menacerait davantage leurs populations pourtant essentielles afin de protéger les écosystèmes. Au cours de la dernière décennie, les efforts de rétablissement ont permis d’accroître de 25 % l’aire de répartition des loups, qui sont désormais présents dans tous les États membres continentaux. Ce succès reste toutefois fragile, puisque 6 des 9 populations transfrontalières de loups de l’UE n’ont pas encore atteint un état de conservation favorable[1].
Aujourd’hui, la Commission estime à 20 000 le nombre de loups dans l’UE[2], ce qui contraste fortement avec les 86 millions d’ovins élevés. Entre 2012 et 2016, le nombre annuel d’ovins indemnisés en raison de la déprédation des loups correspondait à 0,05 % du cheptel ovin en hiver[3], et que le risque d’attaques sur les humains demeure encore plus faible ; les loups s’éloignent à notre approche. Comme le montre l’analyse publiée parallèlement à la proposition, les méthodes de prévention se sont révélées efficaces.
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Contrairement aux idées reçues, les ruraux soutiennent les loups !
Cette décision est également à l’encontre de l’opinion des européens en zones rurales, qui ont signalé leur large soutien à la protection des loups et des grands carnivores. En effet, lors d’une récente enquête menée auprès de 10 000 Européens dans 10 États membres, 68 % ont déclaré que les loups devraient être strictement protégés et 72 % ont reconnu que nous nous devons de coexister. Ces chiffres sont corroborés par l’analyse de la Commission européenne selon laquelle 71 % des participants sont favorables à une protection stricte du loup. Il est important de noter que 65 % des agriculteurs soutiennent cette protection stricte. En comparaison, seul un agriculteur sur trois (33 %) se sent bien représenté par les groupes d’intérêts agricoles, seulement 46 % des chasseurs se sentent bien représentés par les groupes d’intérêts cynégétiques, questionnant la représentation appropriée des populations rurales dans les processus d’élaboration politiques de l’UE fortement influencés par ces groupes.
La proposition est également contraire avec la position habituelle de la Commission européenne en faveur de la coexistence. Le statut de protection des loups a encore été défendu par la Commission lors de la réunion AGRIFISH en septembre 2022 et lors du 42ème Comité permanent de la Convention de Berne, en novembre 2022[1]. Elle avait aussi réitéré un engagement fort en faveur de la protection des grands carnivores en mars 2023.
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Pourquoi ce coup de théâtre ?
Selon certains commentateurs politiques, la décision soudaine de modifier le statut de conservation du loup s’explique par des préoccupations politiciennes concernant le renouvellement du mandat de la présidence pour 2024. Le pouvoir du parti politique de EPP, farouchement anti-loups, est convoité. Une mesure en leur faveur ne peut que rentrer dans les objectifs de la présidence actuelle à la Commission.
Cette décision intervient quelques jours seulement après que près de 300 ONG ont exhorté la Commission européenne à fonder sa décision en matière de protection sur des preuves scientifiques[1]. Si elle est adoptée, la proposition pourrait alors être votée par les parties à la Convention de Berne lors de la prochaine réunion du Comité permanent en décembre 2024.
Code Animal soutient les efforts fournis par les associations et ONG membres de l’Eurogroup ; nous vous tiendrons informé des évolutions !
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Sources :
[1] Standing Committee (2 Septembre 2022), Convention on the conservation of european wildlife and natural habitats, Assessment of the conservation status of the Wolf (Canis lupus) in Europe, 42nd meeting, T-PVS/Inf(2022)45, Strasbourg
[2] European Commission (20 December 2023), Commission proposes to change international status of wolves from ‘strictly protected’ to ‘protected’ based on new data on increased populations and impacts, Press release, Brussels.
[3] AGRI Committee (August 2018), The revival of wolves and other large predators and its impact on farmers and their livelihood in rural regions of Europe, Policy Department for Agriculture and Rural Development Directorate-General for Internal Policies, PE 617.488.
[1] Julia Dahm (27 Septembre 2022), Commission defends protection of wolves, bears against member state grievances, Euractiv.
[1] WWF (18 Décembre 2023), Nearly 300 NGOs support wolf protection in open letter to President von der Leyen.