« La protection du bien-être des animaux est essentielle pour les Européens, d’après les résultats d’une enquête Eurobaromètre publiée aujourd’hui ». Voici la première phrase du site de la Commission Européenne pour rendre compte de l’Eurobaromètre n°533 sur les Attitudes des européens envers le bien-être animal, un sondage conduit sur 26, 376 citoyens européens sur les 27 Etats Membres entre le 2 et le 26 mars 2023 !
On ne parle pas, ici, d’un QCM rempli sur internet, les écouteurs dans les oreilles, dans le bus ou le métro en rentrant du travail ! Le sondage s’est effectué via des entretiens face-à-face chez les sondés et dans leur langue natale.
Accéder au rapport (en anglais)Quels sont les chiffres ?
Ce sondage rend compte d’une majorité écrasante de citoyens en faveur d’une meilleure protection des animaux d’élevage ! Et pour cause : plus de 90% des européens considèrent que les pratiques d’élevage doivent se soumettre à des exigences éthiques fondamentales : de l’eau, de l’espace, de la nourriture, et un environnement dont la richesse (terre, paille, etc) répondent à leurs besoins les plus fondamentaux.
Concernant le transport, particulièrement cruel et insoutenable pour les animaux d’élevage, 83% des citoyens souhaitent en raccourcir la durée. De même, 84% souhaitent des règles strictes de l’UE pour garantir des standards de bien-être animal sur les denrées alimentaires importées.
Mais cette démarcation nette en faveur de la condition animale ne s’arrête pas à leur naissance et leur transport : elle s’attache aussi au sort des animaux en abattoir. 89% réclament l’interdiction de couper certaines parties du corps des animaux (comme la queue des porcelets, les dents, les oreilles, le bec, etc) et 75% refusent que les poussins mâles soient tués dès leur éclosion ; c’est en tout 89% des citoyens qui soutiennent une amélioration du bien-être animal dans les abattoirs.
Une interdiction stricte de l’élevage d’animaux pour leur fourrure est également soutenue par 57% des européens, une évidence alors même que l’Initiative Citoyenne Européenne sur la fourrure (Fur Free Europe) avait récolté plus d’1,5 million de signatures.
Enfin, cet Eurobaromètre signale un fait qui peut étonner, surtout en cette période d’inflation, mais qui montre surtout la détermination des citoyens à agir pour la cause animale : 60 sont prêts à payer plus cher pour disposer de produits qui respectent le bien-être des animaux, dont ¼ seraient même disposées à payer 5% de plus pour des aliments éthiques.
Photo credit : Eurogroup for Animals
Pourquoi ces résultats de l’Eurobaromètre sont TRES importants ?
Ce sondage fait suite à celui similaire conduit en 2016, qui faisait également état d’un engagement fort envers le bien-être des animaux en Europe. Il intervient alors que la Commission Européenne est sous le feu des critiques suite à la non-publication de la loi sur le bien-être animal, qu’elle avait pourtant promis et sur laquelle des centaines d’associations, d’ONGs et de citoyens avaient fondé leurs espoirs (cf. Article précédent dans notre rubrique ACTUALITES).
Ce recul de la Commission pour améliorer la condition animale dans le cadre de la Stratégie de la Ferme à la Table, et plus globalement, du Green Deal, est d’autant plus inacceptable que nous détonons désormais la preuve du soutien concret des citoyens pour les animaux.
Code Animal, en partenariat avec l’Eurogroup for Animals, appellent à nouveau et fermement à la publication de la loi pour le bien-être animal, et notamment pour les animaux d’élevage, sur laquelle s’est engagée la Commission durant son mandat.