Le chanteur canadien Justin Bieber de passage en Europe dans le cadre d’une tournée, s’est vu confisquer son singe en Allemagne. Mally est un jeune singe capucin qui a été offert pour les 19 ans du chanteur, par le producteur Jamal Rashid (dont le pseudonyme est Mally Mall).
Ce producteur avait déjà été au centre d’une polémique en août 2011, suite aux évasions de ses deux servals (félins) et de la présence d’un singe capucin dans sa propriété de Las Vegas, les voisins lui avait demandé de se séparer de ces animaux sauvages pour des questions de sécurité, même si ces servals étaient dégriffés. La ville avait alors retiré son autorisation à la détention de ces animaux.
A l’arrivée à l’aéroport de Justin Bieber, le 30 mars, les douanes de Munich ont saisi Mally, le chanteur n’ayant pu présenter les papiers vétérinaires obligatoires à sa détention.
La plainte des voisins de Jamal Rashid pour leur sécurité et l’action des douanes de Munich pour des questions sanitaires, restent centrées sur l’intérêt de l’homme. Or dans cette affaire, ce sont bien les animaux qui subissent ces privations de liberté, au profit d’une valorisation égoïste par la domination de l’homme sur la bête. Si la sécurité et la protection sanitaire des populations sont importantes, elles ne devraient pas occulter le fait que les animaux sauvages n’ont rien à faire en captivité que ce soit dans des cirques des zoos ou chez des particuliers ! Plusieurs stars ont pourtant cédés à cette tentation…
Rappelons que les singes capucins sont des primates vivant en groupes dans les forêts d’Amérique centrale et non des singes solitaires vivant dans des hôtels et des salles de concert….
Offrir en cadeau un animal sauvage c’est le priver de ce qui représente l’essentiel, et dans le cas présent :
– La privation d’un milieu propre à son épanouissement (les forêts d’Amérique centrale)
– La privation d’une vie sociale avec des congénères (des groupes d’au moins 16 individus aux interactions très riches).
Code Animal ne peut néanmoins que se réjouir de cette saisie et espérer qu’elle soit définitive et conduise à un placement de Mally dans une structure plus adaptée. Cet acte fort des douanes de Munich, devrait nous rappeler que les animaux ne nous appartiennent pas, ils sont des êtres sensibles avec des besoins qui leurs sont propres.
Franck Schrafstetter