Goupil connexion est un centre de soins et de sauvegarde de la faune sauvage locale, situé à Laroque dans l’Hérault. Cette association de loi 1901 a été créée et est dirigée par le Dr vétérinaire Marie-Pierre Puech.
J’ai eu la chance de pouvoir partager pendant plusieurs jours le quotidien de Marie-Pierre et celui des autres bénévoles de ce centre, de pouvoir participer aux soins des animaux, d’assister aux réunions et de vivre les instants magiques des relâchés.
Photo credit : Code Animal
La France est un pays très riche en biodiversité mais comme partout dans le monde, la faune est impactée par nos activités humaines. Pratiquement partout sur le globe, on retrouve les mêmes problématiques de morcellement des territoires, d’urbanisation, de pollution, de chasse et de braconnage. Beaucoup d’animaux sont aussi percutés par des voitures, électrocutés par des lignes électriques, blessés ou tués par des chats ou des chiens.
Il y a aussi beaucoup d’oiseaux juvéniles amenés au centre par des particuliers bien attentionnés qui les ont trouvés tombés du nid. Il faut cependant savoir que la plupart du temps, il suffirait de remettre l’oisillon dans le nid (s’il est accessible bien sûr !) pour que les parents continuent de s’en occuper, la légende urbaine comme quoi un oisillon qu’on aurait touché et qui aurait notre odeur serait abandonné par ses parents étant fausse.
Ici, il n’est pas question de notion d’animal « nuisible » ou pire selon la définition en vigueur actuelle « susceptible d’occasionner des dégâts «, toute la faune sauvage bénéficie des mêmes attentions de toute l’équipe.
Photo credit : Code Animal
Ici, pas moins de 500 bénévoles se relaient. Des systèmes ont été mis en place : « taxifaune « pour transporter ou aller récupérer les animaux , ou encore « téléfaune » pour répondre aux questions des particuliers qui appellent, le but étant qu’ils puissent, dans la mesure du possible, faire eux-mêmes certains soins et le nourrissage quand les cas sont simples, afin de ne pas encombrer le centre ( où il y a à certaines périodes de l’année plus d’une centaine de martinets à nourrir par jour avant de pouvoir les relâcher !)
Les soins médicaux ne sont pas l’unique facette de ce centre, il faut trouver des partenariats, des mécènes pour financer la structure et surtout des zones où les animaux pourront être relâchés sans craindre pour leur vie.
Le centre contribue également à la recherche, notamment sur le parasitisme de la faune sauvage, en partenariat avec le muséum national d’histoire naturelle
Photo credit : Code Animal
Un grand pan de l’activité est également consacré à l’éducation des gens et surtout des enfants qui sont les meilleurs ambassadeurs pour la protection de la biodiversité.
De nombreux relâchés sont publics, l’occasion de donner des explications sur le travail effectué au centre, les menaces qui pèsent sur les animaux, la nécessité de les respecter et de les protéger.
Le centre est aussi en rapport avec le plus grand hôpital européen dédié à la faune sauvage, le GREFA, situé en Espagne à Madrid.
Marie-Pierre met un point d’honneur à travailler avec tous les acteurs locaux, dans un souci d’ouverture. Elle fourmille d’idées et ses projets se concrétisent grâce à son énergie, sa bienveillance et sa capacité au dialogue.
Photo credit : Code Animal
Certains éleveurs contribuent activement en fournissant la nourriture des vautours (carcasses de brebis décédées plutôt que de passer par les services d’équarrissage).
De même, des agriculteurs engagés dans la protection de l’environnement et n’utilisant aucun pesticide offrent des zones de relâchés pour les rapaces, hérissons, écureuils, fouines ou renards (ces derniers étant d’ailleurs de très bons alliés des agriculteurs car ils mangent principalement des campagnols, ces petits rongeurs destructeurs des cultures quand ils prolifèrent trop).
La faune sauvage de notre pays est incroyablement riche, passionnante et surtout méconnue par le plus grand nombre d’entre nous. Chauve-souris, rapaces, hirondelles, fouines, blaireaux, renards, hérissons et tant d’autres, il y a tant à découvrir et à protéger sur notre territoire.
Dr Sophie Wyseur
Sources :