Depuis 2006, cette journée a pour but de sensibiliser à la disparition des espèces animales et végétales. Car le constat est inquiétant, comme le révèlent les experts de l’IPBES (plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) dans un rapport publié le 6 mai 2019. Il y est indiqué qu’entre 500 000 et 1 million d’espèces sont menacées d’extinction, notamment au cours des prochaines décennies. Chose qui n’a jamais eu lieu auparavant dans l’histoire de l’humanité.
Les activités humaines sont les principales responsables de cette accélération.
Le seul moyen de protéger les espèces, c’est de protéger des espaces dans lesquels elles vivent.
Suite à ce rapport, Emmanuel Macron annonce l’augmentation des aires protégées en France de 20 à 30% d’ici à 2022. Mais une déclaration sans application concrète et sérieuse ne vaut rien.
La disparition d’une seule espèce peut avoir des conséquences dramatiques sur d’autres et entrainer un effet dominos.
Quelques définitions pour commencer.
Espèces menacées
En biologie et écologie, l’expression « espèce en danger » (ou « espèce menacée ») s’applique à toute espèce risquant de disparaître à court ou moyen terme. Selon le congrès mondial de l’UICN de septembre 2016, « les trois quarts des espèces en danger d’extinction sont menacées par l’agriculture, la conversion des terres, la surexploitation des ressources », ce qu’un article du 10 août 2016 dans la revue Nature traduit sous le titre « Les ravages des fusils, des filets et des bulldozers » aussi qualifiés de grands tueurs parmi les facteurs de régression de 8 700 espèces animales et végétales évaluées et classées en 2016 comme menacées ou quasi menacées de disparition sur la liste rouge de l’UICN.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (ou IUCN) est une union de Membres composée de gouvernements et d’organisations de la société civile créée en 1948. Elle offre aux organisations publiques, privées et non-gouvernementales les connaissances et les outils nécessaires pour que le progrès humain, le développement économique et la conservation de la nature se réalisent en harmonie. Elle compte avec l’expérience, les ressources et le poids de ses 1300 organisations Membres et les compétences de plus de 13 000 experts. Elle fait aujourd’hui autorité au niveau international sur l’état de la nature et des ressources naturelles dans le monde et sur les mesures pour les préserver. Les experts se divisent en six Commissions dédiées à la sauvegarde des espèces, au droit de l’environnement, aux aires protégées, aux politiques économiques et sociales, à la gestion des écosystèmes, et à l’éducation et à la communication.
Une espèce est déclarée menacée si elle répond au moins à un des critères précis (disparition de l’habitat, déclin important de sa population, érosion génétique, chasse excessive ou surpêche, etc.) définis par l’UICN[1] :
- Réduction des effectifs d’au moins 70% sur 10 ans ou 3 générations si les causes de cette diminution sont connues, réversibles et ont cessé, ou d’au moins 50% si les causes ne sont pas certaines, non réversibles ou encore présentes ;
- Zone d’occupation de moins de 500km², avec une population en déclin, très fluctuante ou fragmentée ;
- Population de moins de 2500 individus matures et en déclin continu ;
- Population de moins de 250 individus matures ;
- Probabilité d’extinction de l’espèce d’au moins 20% dans les 20 ans ou 5 générations à venir.
[1] https://www.iucnredlist.org/assessment/process
La liste rouge des espèces IUCN a été mise en place en 1964. Elle fournit des informations sur l’aire de répartition, la taille de la population, l’habitat et l’écologie, l’utilisation et / ou le commerce, les menaces et les mesures de conservation qui contribueront à éclairer les décisions de conservation nécessaires pour les espèces concernées.
La mauvaise nouvelle est que la biodiversité est en déclin. Actuellement, il y a plus de 112400 espèces sur la Liste rouge de l’UICN, avec plus de 30000 espèces menacées d’extinction, dont 41% d’amphibiens, 34% de conifères, 33% de coraux constructeurs de récifs, 25% de mammifères et 14% d’oiseaux.
Avec le système de la Liste rouge de l’UICN, chaque espèce ou sous-espèce peut être classée dans l’une des neuf catégories suivantes : Eteinte (EX), Eteinte à l’état sauvage (EW), En danger critique (CR), En danger (EN), Vulnérable (VU), Quasi menacée (NT), Préoccupation mineure (LC), Données insuffisantes (DD), Non évaluée (NE).
Rapport IPBES 2019
Un autre rapport important paru en 2019 qui évoque le déclin exponentiel de la nature et du vivant est le dernier rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Élaboré par 145 experts issus de 50 pays au cours des trois dernières années, avec des contributions additionnelles apportées par 310 autres experts, le rapport évalue les changements au cours des cinq dernières décennies et fournit un aperçu complet de la relation entre les trajectoires de développement économique et leurs impacts sur la nature. Le document propose également un éventail de scénarios possibles pour les décennies à venir.
Voici quelques chiffres alarmants :
- Environ 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction, notamment au cours des prochaines décennies, ce qui n’a jamais eu lieu auparavant dans l’histoire de l’humanité.
- Depuis 1900, l’abondance moyenne des espèces locales dans la plupart des grands habitats terrestres a diminué d’au moins 20 % en moyenne. Plus de 40 % des espèces d’amphibiens, près de 33 % des récifs coralliens et plus d’un tiers de tous les mammifères marins sont menacés. La situation est moins claire pour les espèces d’insectes, mais les données disponibles conduisent à une estimation provisoire de 10 % d’espèces menacées.
- Au moins 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis le 16ème siècle et plus de 9 % de toutes les races domestiquées de mammifères utilisées pour l’alimentation et l’agriculture avaient disparu en 2016, et 1 000 races de plus sont menacées.
- Les trois quarts de l’environnement terrestre et environ 66 % du milieu marin ont été significativement modifiés par l’action humaine. En moyenne, ces tendances ont été moins graves ou évitées dans les zones qui appartiennent à, ou sont gérées par, des peuples autochtones et des communautés locales.
- Plus d’un tiers de la surface terrestre du monde et près de 75 % des ressources en eau douce sont maintenant destinées à l’agriculture ou à l’élevage.
- La valeur de la production agricole a augmenté d’environ 300 % depuis 1970, la récolte de bois brut a augmenté de 45 % et environ 60 milliards de tonnes de ressources renouvelables et non renouvelables sont maintenant extraites chaque année dans le monde – quantité qui a presque doublé depuis 1980.
- En 2015, 33 % des stocks de poissons marins ont été exploités à des niveaux non durables ; 60 % l’ont été au niveau maximum de pêche durable, et seulement 7 % à un niveau inférieur à celui estimé comme étant durable.
- Les zones urbaines ont plus que doublé depuis 1992.
- La pollution par les plastiques a été multipliée par dix depuis 1980 ; environ 300-400 millions de tonnes de métaux lourds, solvants, boues toxiques et autres déchets issus des sites industriels sont déversés chaque année dans les eaux du monde, et les engrais qui arrivent dans les écosystèmes côtiers ont produit plus de 400 « zones mortes » dans les océans, ce qui représente environ 245.000 km2, soit une superficie totale plus grande que le Royaume-Uni.
- 100 millions d’hectares de forêts tropicales ont été perdus entre 1980 et 2000, en raison principalement de l’augmentation de l’élevage du bétail en Amérique latine (environ 42 millions d’hectares) et des plantations en Asie du Sud-Est (environ 7,5 millions d’hectares, dont 80 % destinés à l’huile de palme, utilisée surtout dans l’alimentation, les cosmétiques, les produits de nettoyage et les carburants) entre autres.
- Depuis 1970, la population mondiale a plus que doublé (passant de 3,7 à 7,6 milliards), augmentant de manière inégale selon les pays et les régions.
- 75 % du milieu terrestre est « sévèrement altéré » à ce jour par les activités humaines (milieu marin 66 %).
- 87% : pourcentage des zones humides présentes au 18e siècle qui ont été perdues en 2000 – la perte de zones humides est actuellement trois fois plus rapide, que la perte de forêts.
- 8 millions: nombre total estimé d’espèces animales et végétales sur la Terre (y compris 5,5 millions d’espèces d’insectes).
- 500 000 (+/- 9 %) : pourcentage estimé des espèces terrestres mondiales (5,9 millions en total) ayant un habitat insuffisant pour leur survie à long terme, si leur habitat n’est pas restauré.
- Près de 33 % des récifs coralliens, poissons comme le requin, et plus de 33 % des mammifères marins sont menacés d’extinction.
- 40 %: pourcentage des espèces d’amphibiens menacées d’extinction.
- 25 %: pourcentage moyen des espèces menacées d’extinction chez les vertébrés terrestres, d’eau douce et marins, les invertébrés et les plantes qui ont été étudiés de manière détaillée.
- 70 %: augmentation depuis 1970 du nombre d’espèces exotiques envahissantes dans les 21 pays ayant des dossiers détaillés.
Les points chauds de la biodiversité :
Norman Myers a été le premier à utiliser la notion de Point chaud dès 1988. Un point chaud est défini par deux principaux critères.
1 – Critère de menace :
Les “Points chauds” sont des zones géographiques où la biodiversité est menacée : les points chauds comptent au moins 1500 espèces végétales endémiques (qui n’existent pas ailleurs) et ont perdu au moins 70 % de leurs milieux naturels d’origine (marais, forêts, zones humides, …).
2 – Critère d’endémisme :
Un point chaud est une zone géographiquement bien délimitée, et qui renferme au moins 1500 espèces de plantes vasculaires endémiques, c’est à dire qui n’existent pas ailleurs (plus de 0,5 % de la biodiversité mondiale).
Les Points chauds abritent plus de 50 % des espèces végétales et 42 % des espèces de vertébrés terrestres. Ils sont au nombre de 34 actuellement et représentent 2.3% de la superficie de la planète. Il est à noter que la France compte 5 points chaud dont 4 en outre-mer : bassin méditerranéen, Antilles, Polynésie, Nouvelle-Calédonie et océan Indien. Cela place la France au 4ème rang du patrimoine mondial en termes de biodiversité. La France abrite plus d’espèces que toute l’Europe continentale et est au 9ème rang mondial du nombre d’espèces animales et végétales menacées[1].
[1] http://www1.onf.fr/la-reunion/++oid++142/@@display_advise.html
La sixième extinction de masse ?
L’effondrement de la biodiversité s’accélère et des scientifiques parlent de 6ème extinction de masse du vivant ou d’extinction de l’holocène ou de l’anthropocène.
Depuis le début du XIXe siècle, avec une accélération constante depuis les années 1950, les disparitions concernent des espèces de toutes tailles et ont surtout lieu dans les forêts tropicales humides, qui ont une grande biodiversité. Le taux d’extinction actuel pourrait être de 100 à 1 000 fois supérieur au taux moyen naturel constaté dans l’évolution récente de la biodiversité.
La sixième extinction de masse décrit la perte récente de biodiversité due aux activités humaines. La Terre a connu précédemment cinq extinctions massives d’espèces, appelée aussi les « big five ». Ces cinq extinctions massives se sont produites en moyenne tous les 100 millions d’années environ depuis le Cambrien, bien qu’il n’y ait pas de schéma détectable dans leur calendrier particulier. Chaque événement a duré entre 50 000 et 2,76 millions d’années. La première extinction massive s’est produite à la fin de la période ordovicienne il y a environ 443 millions d’années et a anéanti plus de 85% de toutes les espèces.
- à l’Ordovicien terminal, il y a 445 millions d’années. Extinction entre 60-70% de la vie marine. L’hypothèse serait que la glaciation aurait entrainé la baisse du niveau des océans de 100m et contaminé l’eau de métaux toxiques, privant ainsi les animaux d’oxygène.
- au Dévonien supérieur, il y a 360-374 millions d’années. Extinction de 75% des espèces dont l’hypothèse serait également la glaciation. La plupart des espèces disparues étaient des invertébrés du fond des mers tropicales.
- à la limite Permien-Trias, il y a 250 millions d’années, la plus massive « The big one ». Extinction de 90-95% des espèces dont l’hypothèse serait la chute d’une comète entrainant de fortes activités volcaniques et d’autres phénomènes comme l’acidification des océans.
- à la limite Trias-Jurassique, il y a environ 200 millions d’années. Extinction de 75% des espèces marines qui permet aux dinosaures de devenir l’espèce dominante à cette époque. L’hypothèse serait des éruptions volcaniques massives.
- à la limite Crétacé-Tertiaire, il y a 65 millions d’années. Cette cinquième crise, qui a vu s’éteindre les dinosaures, aurait pu être causée par la chute d’un astéroïde au Mexique et un épisode volcanique destructeur. Les mammifères ont pris possession de la planète.
Il est défini trois critères pour parler d’extinction de masse :
- Avoir lieu à échelle mondiale
- Avoir lieu à une période de temps relativement courte à l’échelle des temps géologiques. Il existe, certes, un processus naturel d’extinction des espèces (la durée de vie d’une espèce est de l’ordre de 5 à 10 millions d’années), mais le processus s’accélère lors d’une extinction de masse
- Correspondre à une disparition importante de la biodiversité
Des études scientifiques démontrent que la sixième extinction de masse a commencé. Ce phénomène de serait pas nouveau, des scientifiques en parlaient déjà dans les années 1980. Mais ces dernières années, des rapports scientifiques ont démontré les effets de nos activités humaines sur la biodiversité entrainant une perte massive des espèces.
En 2014, le WWF et les scientifiques du zoo de Londres ont démontré que le nombre d’animaux sauvages sur Terre a diminué de 40% depuis les années 1970. Les populations d’animaux marins ont par exemple chuté de 40% dans l’ensemble, les tortues en particulier. La chasse, la destruction des sites de nidification et la noyade dans les filets de pêche ont vu le nombre de tortues chuter de 80%. La forte baisse du nombre d’animaux, de poissons et d’oiseaux a été calculée en analysant 10 000 populations différentes, couvrant 3 000 espèces au total.
Sur cette carte publiée dans la revue Science en 2014, nous pouvons observer les espèces en voie d’extinction par zones géographiques.
En 2015, l’étude Accelerated modern human–induced species losses: Entering the sixth mass extinction par Gerardo Ceballos, Paul R. Ehrlich, Anthony D. Barnosky et al., a démontré que les taux d’extinction modernes étaient huit à 100 fois plus élevés que la normale. Par exemple, 477 vertébrés ont disparu depuis 1900, au lieu des neuf qui seraient attendus aux taux naturels. En termes de taux d’extinction « naturel », il a été évalué que deux espèces pour 10 000 disparaissent sur une période de 100 ans.
« Nous avons été très surpris de voir à quel point c’est grave », a déclaré le Dr Gerardo Ceballos de l’Université nationale autonome du Mexique.
En 2017, une nouvelle étude est publiée : Biological annihilation via the ongoing sixth mass extinction signaled by vertebrate population losses and declines – Gerardo Ceballos, Paul R. Ehrlich, and Rodolfo Dirzo. Cette nouvelle étude se focalise cette fois sur l’évaluation sur des population locales données (et non des espèces globales) à mesure que leurs aires de répartition rétrécissent. Les scientifiques ont ainsi constaté qu’un 1/3 des milliers d’espèces dont les populations locales disparaissent ne sont pas actuellement considérées comme en voie de disparition par l’IUCN. Mais jusqu’à 50% des individus formant une population locale ont disparu au cours des dernières décennies. Ainsi pour les mammifères terrestres, près de la moitié ont perdu 80% de leur aire de répartition au cours du siècle dernier. Les scientifiques ont découvert que des milliards de populations de mammifères, d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens ont disparu sur toute la planète. Il est important de se rappeler ici que l’extinction est toujours précédée d’une perte d’abondance de la population et d’une diminution des distributions.
Ils concluent leur étude en faisant référence au fait qu’une 6ème extinction de masse est bel et bien en train de se produire mais qu’elle est bien plus rapide qu’on le pensait.
2019, le rapport d’IPBES dont nous avons parlé plus haut.
En 2019, les chercheurs Francisco Sánchez-Bayo et Kris A.G.Wyckhuys publient dans la revue Science Direct un article « Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers » qui se concentre sur l’extinction des insectes. Selon leurs résultats, Plus de 40% des espèces d’insectes sont menacées d’extinction. Les lépidoptères, les hyménoptères et les coléoptères (coléoptères) sont les taxons les plus touchés. Quatre taxons aquatiques sont en péril et ont déjà perdu une grande proportion d’espèces. La perte d’habitat par conversion à l’agriculture intensive est le principal moteur du déclin. Les polluants agrochimiques, les espèces envahissantes et le changement climatique sont des causes supplémentaires.
Les espèces de vertébrés ont été étudiées de près, et au moins 338 ont disparu, le nombre passant à 617 lorsque l’on inclut les espèces « éteintes à l’état sauvage » et « peut-être éteintes ». Les extinctions récentes de vertébrés dans la nature incluent le rhinocéros blanc du nord, qui a perdu son dernier membre mâle en 2018, et l’ara de Spix, un perroquet bleu originaire du Brésil. Mais 99 pour cent des espèces de la Terre sont des invertébrés, et 40 pour cent des espèces connues pour être mortes depuis 1500 étaient des escargots terrestres et des limaces.
Bien que les biologistes débattent encore de la mesure dans laquelle le taux d’extinction actuel dépasse le taux de fond (taux naturel d’extinction), même les estimations les plus conservatrices révèlent une perte de biodiversité exceptionnellement rapide typique d’un événement d’extinction de masse.
Les humains sont la cause de cette disparition des espèces.
Homo sapiens signifie «sage». Si l’histoire de la Terre de 4,5 milliards d’années était compressée en une horloge de 24 heures, nous serions arrivés sur les lieux au cours des 4 dernières secondes.
Selon Wikipédia, le terme Anthropocène, qui signifie « l’Ère de l’humain », a été popularisé à la fin du XXe siècle par le météorologue et chimiste de l’atmosphère Paul Josef Crutzen, prix Nobel de chimie en 1995 et par Eugene Stoermer, biologiste, pour désigner une nouvelle époque géologique, qui aurait débuté selon eux à la fin du XVIIIe siècle avec la révolution industrielle, et succéderait ainsi à l’Holocène. Ce terme n’a pas été officiellement reconnu ni ajouté à l’échelle des temps géologiques.
La crise de la biodiversité est complexe mais les experts ont identifié des causes majeures de perte du vivant :
- La destruction et la fragmentation des milieux naturels liées, notamment, à l’urbanisation et au développement des infrastructures de transport ;
- La surexploitation d’espèces sauvages : surpêche, déforestation, braconnage… ;
- Les pollutions de l’eau, des sols et de l’air ;
- Le changement climatique qui peut s’ajouter aux autres causes et les aggraver. Il contribue à modifier les conditions de vie des espèces, les forçant à migrer ou à adapter leur mode de vie, ce que toutes ne sont pas capables de faire ;
- L’introduction d’espèces exotiques envahissantes.
- L’agriculture intensive et la surpêche ;
- L’augmentation exponentielle de la consommation et donc de l’extraction des ressources fossiles ou minérales (charbon, pétrole, gaz naturel, uranium, etc.) ;
- Le changement de cycle de certains éléments (azote, phosphore, soufre) ;
Aujourd’hui, la population humaine est passée à 7,5 milliards d’habitants, l’empreinte massive de notre espèce sur la planète Terre a eu un impact dévastateur sur les mammifères, les oiseaux, les reptiles, les insectes et la vie marine.
Nous sommes une espèce particulièrement dangereuse. Nous avons chassé les mammouths laineux et d’autres espèces jusqu’à l’extinction. Nous avons détruit des plaines et des forêts pour l’agriculture, modifiant ainsi la moitié de la superficie terrestre de la planète. Nous avons modifié le climat de la planète.
Sauf que notre toute puissance peut s’arrêter nette. Qu’il s’agisse de polliniser les cultures, de purifier l’eau, de fournir des fibres à tisser, nous dépendons de la biodiversité. Nous sommes liés à notre environnement même si ces dernières décennies la coupure avec notre milieu naturel pour un environnement urbain nous fait perdre de vue cette évidence.
Déjà en 2009, des scientifiques alertaient sur l’impact des activités humaines sur la biodiversité. Une revue scientifique publiée dans le magazine Conservation Biology analysait 24 000 rapports publiés pour compiler des informations sur la flore et la faune indigènes de l’Australasie et des îles du Pacifique, qui comptent six des régions les plus riches en biodiversité de la planète. Leur rapport identifie six causes de l’extinction des espèces, presque toutes liées d’une manière ou d’une autre à l’activité humaine. Les espèces sont menacées par la perte et la dégradation de l’habitat, les espèces envahissantes, le changement climatique, la surexploitation, la pollution et les maladies de la faune. Les scientifiques indiquent que la perte d’habitats est à l’origine de 80% des espèces menacées.
Alexandra Morette
Aller plus loin :
Elizabeth Kolbert, auteure de La Sixième Extinction (2014)