« Ces bêtes qu’on abat, journal d’un enquêteur dans les abattoirs français (1993 -2008) »
Jean-Luc Daub, L’Harmattan – 2009
La viande coûte cher aux animaux. Engraissés dans des bâtiments obscurs dont ils ne sortent que pour être abattus, privés de toute relation avec leurs congénères, entravés, parfois au point de ne pouvoir bouger, ces animaux sont tués à la chaîne dans l’indifférence la plus absolue. Les enquêtes effectuées par Jean-Luc Daub dans les abattoirs français durant une quinzaine d’années lèvent le voile sur le malheur de milliards d’animaux. La force de ce témoignage tient dans la description, d’une précision extrême, des opérations d’abattage qui font inexorablement passer les bêtes de vie à trépas, dans ces lieux dont la législation dit qu’« aucun animal ne doit ressortir vivant ».
« Mauvaises nouvelles de la chair »
Marie Rouanet – Albim Michel – 2008
Qui d’autre que Marie Rouanet pourrait raconter avec grâce le fonctionnement des élevages en batterie, le mode de reproduction intensif des moutons, porcs, poulets, vaches et autres cochons… ? Inséminations artificielles, gavages en tous genres n’auront plus de secrets pour le lecteur à qui elle n’épargne rien, pas même les horreurs de l’abattoir où « la mort donnée en série a des airs de massacre ». Ce n’est pas tant la mort de l’animal que déplore Marie Rouanet mais l’élevage industriel, dont elle montre avec crudité, toute la cruauté. Si elle reconnaît des îlots sauvegardés, comme l’élevage de brebis pour le roquefort, elle s’insurge contre « la chair que nous consommons, génétiquement contrôlée, encasernée, scientifiquement élevée, nourrie, désaisonnalisée ». Un livre polémique et virulant (d’autant plus fort qu’il est écrit brillamment) pour dénoncer la malbouffe.
« La mort n’est pas notre métier »
Jocelyne Porcher – L’aube intervention – 2003
La mort n’est pas notre métier est un livre sur les éleveurs, les animaux d’élevage et le monde de la campagne. Dès la première ligne, on plonge au coeur de ce monde étrange, aujourd’hui si méconnu : Piggy est un verrat souffleur idéal. Sa fonction est de stimuler les chaleurs des truies… Certes, mais nous apprenons aussitôt que Piggy est une machine à piles et comprenons que cet essai, au-delà de son immense savoir sur la vraie vie des campagnes, va nous amener à une réflexion sur ce que nous avons fait de l’animal et, au fond, sur ce que nous faisons du vivant – avec nos animaux d’élevage, mais aussi avec nous-mêmes. Jocelyne Porcher est une chercheuse scientifique passionnée par l’élevage ; elle a rencontré de très nombreux éleveurs – elle les cite abondamment -, elle les a écoutés, vus travailler, s’interroger, vivre. Ses éleveurs travaillent pour la vie de leurs bêtes, mais pour la nôtre aussi, puisqu’ils nous nourrissent. Mais, paradoxalement et de plus en plus, ils sont envahis par la mort, le mal-être d’un élevage sans cesse plus intensif, traversé par des crises terribles comme celles de la vache folle ou de la tremblante du mouton. Alors, ils veulent nous rappeler que la mort n’est pas leur métier. Que les conditions de production qui leur sont imposées ont bouleversé la vie des bêtes et leur métier d’éleveur, le bien-être de l’animal et la noblesse du métier d’éleveur étant inséparables. Nous l’avons peut-être trop oublié. Un livre riche, écrit comme un récit, nourri d’informations et d’observations précises, et en même temps un livre qui oblige à réfléchir sur la vie – la leur, la nôtre. (Jean Viard)
« Les animaux d’élevage ont-ils droit au bien-être ? »
Florence Burgat, Robert Dantzer – INRA – 2001
Les quantités de viande, de lait et d’œufs produites se sont accrues de façon spectaculaire au cours des cinquante dernières années.
L’élevage traditionnel a cédé le pas à de grandes usines spécialisées, engendrant une profonde mutation des conditions de vie des animaux : environnement artificiel caractérisé par l’enfermement, l’augmentation de la taille du troupeau, la réduction de la surface au sol et la rupture précoce des liens sociaux. Simultanément, l’alimentation des animaux a été uniformisée et adaptée aux besoins de production.
De nombreuses manipulations, éventuellement associées à des transports, viennent ponctuer l’existence d’animaux qui, en dehors de ces épisodes, sont, pour la plupart d’entre eux, maintenus en claustration jusqu’à l’abattage. La course à la productivité et la sélection génétique sur la base des performances zootechniques n’ont cependant pas altéré ce qui caractérise avant tout l’animal, à savoir d’être vivant et sensible.
Comment dès lors escamoter la question de la légitimité des traitements auxquels il est soumis en élevage industriel ? Cet ouvrage collectif met au jour les conceptions de l’animal qui sous-tendent un tel système et interroge la nature des recherches conduites au titre du bien-être animal. Aux côtés des aspects factuels, il apporte un éclairage sur les principales questions juridiques, éthiques et philosophiques qui entourent le statut des animaux.
« Le mangeur et l’animal, mutation de l’élevage et de la consommation »
Dirigé par Monique Paillat – autrement / mutations n°172 – 1997
Comment, dans le contexte actuel, mieux comprendre les aspects de l’élevage, son évolution spectaculaire et complexe, et ses conséquences sur la consommation contemporaine ? La question essentielle et désormais incontournable doit être posée : comment évoluera le principe de l’intensivité dans une société où les modes alimentaires sont en pleine mutation, et où le consommateur ne peut plus être ignoré ?
Les réalités de l’économie, les considérations sur l’animal, les mutations des modes alimentaires et les contradictions du consommateur sont autant de sujets traités à travers l’exemple du veau. Recoupant, voire opposant une série de points de vue, cet ouvrage, fruit d’une réflexion de professionnels, entend répondre aux angoisses du mangeur moderne.
Maurice Aymard, Gérard Barbin, Florence Burgat, Julien Coléou, Robert Dantzer, Claude Fischler, Jean-Luc Mayaud, Colette Méchin, Jean-Pierre Poulain.
« Comportement et bien-être animal »
Coordinateurs M.Picard, R.H. Porter et J.P. Signoret – INRA Editions, 1994
La préoccupation éthique du bien-être de l’animal d’élevage est le fait d’une société urbaine qui s’interroge sur des techniques qu’elle ne côtoie plus. De la naissance à l’abattage, l’adaptation comportementale des animaux domestiques aux conditions de leur environnement a fait récememnt l’objet de nombreuses recherches, dont les résultats sont en partie présentés dans ce livre.
Certains modes d’élevage (truies attachées, poules en cage) sont ici réanalysés du point de vue de l’animal . Il y a inconfort voire stress lorsque l’animal ne peut pas s’adapter à son environnement et non du fait d’un système d’élevage en particulier.
Pour un bien-être animal raisonné, cet ouvrage propose des bases techniques et scientifiques aux producteurs et consommateurs, aux protectionnistes, législateurs et chercheurs.
« Le grand massacre »
Alfred Kastler (Prix Nobel), Michel Damien, Jean-claude Nouet – Fayard – 1981
Un monde hallucinant : l’élevage intensif.
Il est urgent que le Français qui mange chaque année 107 kg de viande soit informé de la nature des produits qu’il consomme…
Au mépris de notre santé, mais pour le plus grand bénéfice des trusts agro-alimentaires qui organisent ce marché de la viande, cet élevage concentrationnaire est en train de se développer dans le plus grand secret…
Cette enquête, menée aussi bien dans les « usines à viande » qu’auprès des responsables, veut alerter l’opinion publique.
Il faut que cesse ce grand massacre, l’une des expressions les plus hideuses de notre société…