Code Animal dénonce depuis quelques années maintenant les arguments et agissements peu scrupuleux de l’aquarium qui se targue d’être le plus grand d’Europe : Nausicaà près de Boulogne. Alors que le directeur refuse de voir un échec et parle de « processus de recherche », 30 individus d’une espèce en danger (requin-marteau Sphyrna lewini) et une raie manta (Mobula birostris) ont été capturés en milieu naturel et sont morts pour le divertissement du public humain.
Historique
En 2011, 20 requins-marteaux halicornes ont été capturés au large de l’Australie proche de la barrière de corail alors qu’ils n’étaient encore que des bébés et ont été rachetés par le Centre de la mer géré par Nausicaà.
Les animaux ont ensuite été acheminés jusqu’aux Pays-Bas en avion-cargo puis par transport routier jusqu’en France. Coût de l’opération : 652 750€.
Les animaux ont été acclimatés dans un hangar aménagé par la Communauté d’Agglomération du Boulonnais situé dans la zone industrielle de Garromanche à Boulogne sur Mer. Coût pour la construction de cette zone : 2.4 millions d’euros.
En avril 2018, Nausicaà reproduit l’échec et paye pour la capture et l’acheminement de 10 nouveaux bébés requins de la Côte d’Opale vers la France. On atteint le million d’euro en plus pour cette opération.
En 2019, les 30 individus sont tous morts.
Malgré tout cela, en janvier 2019, l’Europe promet une subvention de 17 millions d’euros à Nausicaà pour la construction d’une extension qui aurait pour thème l’univers polaire prévu pour 2023.
Code Animal surveillera ce projet de très près.
Pourquoi sont-ils morts ?
Le directeur assure que ce chiffre est tout à fait normal puisque ces animaux sont fragiles et que de toute façon dans la nature le taux de mortalité est beaucoup plus élevé.
Ces animaux parcourent pourtant des kilomètres en haute mer et mesurent leur taux d’oxygène et leur température très précisément. Les bassins contrôlés par l’humain dans les aquariums ne peuvent pas être adaptés à ces individus. De plus les animaux ont été transportés sur des milliers de kilomètres ce qui est une étape très stressante.
C’est une opération marketing très attractive pour les humains mais en aucun cas adaptée pour les animaux puisque le milieu artificiel ne peut pas répondre aux besoins biologiques, physiques et psychologiques des individus.
Selon les divers articles de presse étudiés, les animaux seraient morts d’infections, 4 se seraient entre-tués et d’autres se sont laissé périr en ne s’alimentant plus.
La conservation ?
Le requin-marteau est une espèce en danger, présente sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Notamment à cause de la pêche à l’aileron et du braconnage. La sensibilisation ne doit pas se faire dans les aquariums mais doit bel et bien être une volonté politique internationale pour lutter contre le trafic et arrêter notre consommation d’êtres vivants issus de la pêche.
Or aujourd’hui ni les moyens humains, ni les moyens financiers ne sont mis en place pour lutter sur le cœur du problème à échelle globale.
On met une fois de plus un pansement sur une plaie ouverte.
Nausicaà soutien pourtant des programmes à ces sujets.
Le public peut très bien être sensibilisé à l’aide de la nouvelle technologie. A l’heure de la réalité virtuelle augmentée, d’autres solutions existent pour arrêter de marchander ou de posséder des vies.
Et les Raies Manta ?
Les deux animaux présentés au public de l’aquarium ont également été capturés en milieu naturel, proche de la Floride et acheminés en France. Selon l’enquête de la VDN, une raie manta (Mobula birostris) se vend sur le marché environ 250 000€ hors transport.
En juillet 2018, Nausicaà accueille le mâle capturé en Floride.
En novembre 2018, la femelle âgée alors de 2 ans meurt alors qu’elle avait été introduite dans le Grand Bassin en septembre de la même année.
Nos revendications
Code Animal participe au groupe de travail mis en place par le Ministre de la Transition Écologique et Solidaire, François de Rugy sur la question des zoos. A ce titre, nous demanderons l’arrêt des captures en milieu naturel pour alimenter les bassins et les opérations commerciales des parcs.
Nous demandons qu’une enquête soit mise en place pour comprendre pourquoi ces individus sont morts (même si nous nous doutons des conclusions).
Les futurs projets de recherches et conservation devront se faire en milieu naturel.
Agir avec nous
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