« A chaque actualisation de la liste, nous confirmons ce que nous savons déjà, nous perdons de la biodiversité à un rythme sans précédent, alerte Craig Hilton-Taylor, président de l’unité “liste rouge” de l’UICN. La perte d’espèces est maintenant entre 100 et 10 000 fois plus rapide que le taux d’extinction naturel. »
Généralités
Fondée en 1948, l’UICN – Union internationale pour la conservation de la nature – rassemble des États, des organismes gouvernementaux et un large éventail d’organisations non gouvernementales au sein d’une alliance unique : plus de 1000 membres dans 148 pays.
L’UICN regroupe également un réseau de plus de 10 000 experts bénévoles qui apportent leurs connaissances à travers six commissions spécialisées. Le secrétariat de l’UICN est composé d’un siège mondial en Suisse et de 42 bureaux régionaux et nationaux.
La vision de l’UICN : « Un monde juste qui valorise et conserve la nature ».
La mission de l’UICN : « Influer sur les sociétés du monde entier, les encourager et les aider pour qu’elles conservent l’intégrité et la diversité de la nature et veillent à ce que toute utilisation des ressources naturelles soit équitable et écologiquement durable ».
Le Président de l’UICN est actuellement M. Xinsheng ZHANG
LE COMITÉ FRANÇAIS DE L’UICN EST LE RÉSEAU DES ORGANISMES ET DES EXPERTS DE L’UNION INTERNATIONALE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE EN FRANCE.
Le Comité français de l’UICN regroupe actuellement 2 ministères, 8 organismes publics, 42 organisations non gouvernementales, ainsi qu’un réseau d’environ 250 experts rassemblés au sein de commissions thématiques et de groupes de travail.
Lire notre article sur la disparition des espècesLa liste rouge des espèces menacées en France
Pour préserver la diversité de la faune et de la flore, il est important de connaître la situation précise de chaque espèce, de surveiller l’évolution des menaces et d’identifier les priorités d’actions : c’est l’objectif de la Liste rouge nationale des espèces menacées.
Établie conformément aux critères internationaux de l’UICN, la Liste rouge nationale dresse un bilan objectif du degré de menace pesant sur les espèces en métropole et en outre-mer. Elle permet de déterminer le risque de disparition de notre territoire des espèces végétales et animales qui s’y reproduisent en milieu naturel ou qui y sont régulièrement présentes. Cet état des lieux est fondé sur une solide base scientifique et élaborée à partir des meilleures connaissances disponibles. La Liste rouge des espèces menacées en France est réalisée par le Comité français de l’UICN et le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN/SPN). Son élaboration repose sur la contribution d’un large réseau d’experts et associe les établissements et les associations qui disposent d’une expertise et de données fiables sur le statut de conservation des espèces.
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L’état des lieux se décline en chapitres taxonomiques (mammifères, plantes vasculaires, crustacés, libellules…) et géographiques (métropole, Guadeloupe, Réunion, Nouvelle-Calédonie…). Il mobilise l’expertise des spécialistes de la Commission de sauvegarde des espèces de l’UICN France et des scientifiques du Muséum. Il repose également sur un travail collaboratif impliquant de nombreuses organisations, parmi lesquelles la Fédération des conservatoires botaniques nationaux (FCBN), la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), la Société herpétologique de France (SHF), la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM), l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie), l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA)… ainsi que les nombreuses organisations de référence en outre-mer.
La Liste rouge nationale est un outil essentiel pour identifier les priorités, guider les politiques et les stratégies d’action, et inciter tous les acteurs à agir pour limiter le taux de disparition des espèces. Elle contribue à mesurer l’ampleur des enjeux, les progrès accomplis et les défis à relever pour la France.
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Décembre 2020 : Mise à jour de la liste rouge IUCN
Récemment, à Gland en Suisse, le 10 décembre 2020 (UICN) – Le bison d’Europe (Bison bonasus), le plus grand mammifère terrestre d’Europe, est passé de la catégorie d’espèce « Vulnérable » à celle de « Quasi menacée » grâce aux efforts continus de conservation, selon la mise à jour de la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées™ publiée aujourd’hui.
Selon le communiqué de l’IUCN : « Grâce à une gestion à long terme pour la conservation, les populations sauvages de bisons d’Europe (Bison bonasus) ont augmenté d’environ 1 800 individus en 2003 à plus de 6 200 en 2019, ce qui justifie le passage de l’espèce de la catégorie « Vulnérable » à celle de « Quasi menacée ». L’espèce ne survivait plus qu’en captivité au début du XXe siècle et a été réintroduite à l’état sauvage dans les années 1950. Les plus grandes sous-populations se trouvent aujourd’hui en Pologne, en Biélorussie et en Russie. Il existe actuellement 47 troupeaux de bisons d’Europe en liberté. Cependant, ces troupeaux sont en grande partie isolés les uns des autres et confinés dans des habitats forestiers non optimaux, et seulement huit d’entre eux sont assez grands pour être génétiquement viables à long terme. L’espèce reste tributaire des mesures de conservation en cours, telles que le déplacement de bisons vers des habitats ouverts plus optimaux et la réduction des conflits humains-bisons. »
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Avec cette mise à jour, 31 espèces entrent également dans la catégorie d’espèces « Éteinte » comme le requin perdu (Carcharhinus obsoletus) ou des espèces de poissons d’eau douce endémique d’un lac aux Philippines, et des espèces de grenouilles en Amérique Centrale.
De plus, toutes les espèces de dauphins d’eau douce du monde sont aujourd’hui menacées d’extinction. C’est le cas par exemple du sotalie de l’Amazone (Sotalia fluviatilis) : « Cette petite espèce de dauphin gris du système fluvial amazonien a été gravement affectée par une mortalité accidentelle due aux engins de pêche, à l’endiguement des cours d’eau et à la pollution. L’interdiction d’utilisation de filets maillants (des « rideaux » de filets de pêche qui pendent dans l’eau) et la réduction du nombre de barrages dans l’habitat des tucuxis sont des priorités pour permettre aux populations de se rétablir. Il est également essentiel de faire respecter l’interdiction d’abattage délibéré de tucuxis. »
LA LISTE ROUGE DE L’UICN COMPTE AUJOURD’HUI 128 918 ESPÈCES, DONT 35 765 SONT MENACÉES D’EXTINCTION.
Parmi ces espèces, 40% des amphibiens, 14% des oiseaux et 26% des mammifères sont menacés d’extinction au niveau mondial. C’est également le cas pour 33% des requins et raies, 33% des coraux constructeurs de récifs et 34% des conifères.
Dans cet état des lieux, la France figure parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées : au total, 1 683 espèces menacées au niveau mondial sont présentes sur son territoire, en métropole et en outre-mer.
La classification d’une espèce ou d’une sous-espèce dans l’une des trois catégories d’espèces menacées d’extinction (CR, EN ou VU) s’effectue par le biais d’une série de cinq critères quantitatifs qui forment le cœur du système.
Ces critères sont basés sur différents facteurs biologiques associés au risque d’extinction : taille de population, taux de déclin, aire de répartition géographique, degré de peuplement et de fragmentation de la répartition.
Corinne
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Sources :
https://uicn.fr/mise-a-jour-liste-rouge-uicn-decembre-2020/
https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/