La rentrée scolaire 2015 a vu l’arrivée de l’éducation morale et civique dans les programmes. Avec un principe fort réitéré, celui de la neutralité. Alors que viennent faire tous ces animaux captifs dans les manuels ?
Apprendre à compter en additionnant les éléphants du cirque « Pleindair », à s’exprimer par écrit en décrivant un numéro de domptage de lions, le tout en ayant sous les yeux des illustrations riantes d’animaux au zoo. Un nouvel atelier pédagogique proposé par un zoo ? Une après-midi de découverte sous le chapiteau ? Pas du tout, il s’agit d’exemples tirés de manuels scolaires du primaire.
Banalisation
Alors que la rentrée 2015 a été marquée par le lancement de cours d’éducation morale et civique, le ministère de l’Éducation nationale en avait profité pour rappeler son principe structurant : la neutralité, aussi bien politique que religieuse ou philosophique. Or peut-on parler de neutralité lorsque la captivité et l’exploitation à des fins de divertissement des animaux sont ainsi banalisées ? Elles devraient au contraire faire débat, et c’est d’ailleurs le cas dans de nombreux pays du monde, de plus en plus finissant même par l’interdire totalement.
« Le respect que nous souhaitons obtenir de l’homme envers ses pareils n’est qu’un cas particulier du respect qu’il devrait ressentir pour toute forme de vie. » Rappelant ces mots de l’ethnologue Claude Lévi-Strauss, Code animal a écrit aux principaux éditeurs du secteur scolaire pour leur demander de ne plus présenter d’animaux captifs dans leurs manuels autrement que dans le cadre d’un débat. C’est-à-dire de faire preuve de neutralité face à un sujet polémique.
Les éditeurs auxquels nous avons écrit
- Jean-Bernard Schneider, Accès Éditions
- Véronique Hublot-Pierre, Éditions Didier
- Sylvie Marcé, Édition Belin
- Catherine Lucet, Éditions Nathan, Bordas et MDI
- Isabelle Magnard, Édition Magnard
- Philippe Champy, Éditions RETZ
- Isabelle Jeuge-Maynart, Hachette Education