Si l’on vous demande quel animal vous terrorise ou vous fait fuir, il y a de fortes chances que vous répondiez le serpent. Vous êtes ophiophobe ! Ce n’est pas une insulte mais peut-être une façon détournée de dire que vous ne connaissez pas assez cet animal fascinant.
Le nom vernaculaire « serpent » est issu du latin serpens, qui signifie « animal qui se traîne »
Depuis le Crétacé, les serpents perfectionnent leur mode de locomotion apode et leur système de préhension des proies, ils ont ainsi conquis les biotopes les plus variés et occupent pratiquement tous les climats, même les plus extrêmes (sauf les climats polaires et sub-polaires).
Les serpents, comme les lézards et les amphisbènes, font partie de l’ordre des squamates (Squamata, du latin squama, « écaille »). Cet ordre regroupe les reptiles qui changent régulièrement de peau par une mue en lambeaux ou en un seul morceau, ce qui exclut les Crocodiliens et les Tortues, qui sont d’autres reptiles à écailles.
Plus de 3 500 espèces de serpents sont recensées actuellement dans le monde. Le Larousse en ligne décrit le serpent comme « un reptile sans pattes, au corps allongé, se déplaçant par ondulations latérales du corps. » De par sa forme physique atypique, il est aux antipodes des mammifères que nous aimons choyer et adopter, même si de nombreux particuliers en détiennent chez eux, de manière légale ou illégale, en tant que NAC exotiques.
En France, on dénombre à peine une dizaine d’espèces vivant sur le territoire, toutes protégées depuis (seulement !) le 11 février 2021. Il est désormais interdit de capturer, torturer ou tuer tous les serpents vivant dans nos régions. Rappelons que la peine encourue est de trois ans de prison et cent cinquante mille euros d’amende.
Il fallait agir vite car beaucoup trop de reptiles sont à ce jour menacés d’extinction ou classés vulnérables d’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
C’est dans la région Pays de la Loire qu’on recensait en 2019 le plus grand nombre de morsures de serpent d’après un article de Ouest-France. D’après ce même article, ce sont la vipère péliade et la vipère aspic qu’on risque de croiser dans les forêts notamment angevines et mancelles. Il est possible également de les rencontrer dans son jardin à la campagne. À l’instar d’autres espèces animales, les serpents ne sont pas dans la confrontation. Plusieurs spécialistes et amateurs recommandent de simplement les laisser partir. Vivre en voisin discret, c’est l’art dans lequel excelle les serpents..
Dans un article du National Geographic, Gordon Burghardt, chercheur dans le Tennessee exprime son regret vis à vis de la mauvaise réputation dont les serpents sont victimes : « J’ai dédié ma carrière à essayer de changer la vision que les gens ont des reptiles, c’est-à-dire celle de machines lentes, stupides et ennuyeuses qui fonctionnent à l’instinct ».
Pour mieux protéger ces animaux, il faut non seulement mieux les connaître mais aussi appréhender leur fonctionnement primaire. L’observation du mécanisme de défense et d’attaque, leur adaptabilité ou encore leur sociabilité : tous ces critères (et bien d’autres) mettent sur la voie d’un besoin de changer la vision que l’Homme vis à vis de cet animal. Il en va de même pour d’autres espèces. Heureusement , les mentalités évoluent et notre curiosité aide à produire des résultats qui vont dans le sens de la cause animale.
La biodiversité doit être préservée à tout prix, mais certaines espèces sont très mal loties, la représentation que nous nous faisons d’elles ne jouant pas en leur faveur.
La sauvegarde de l’équilibre de notre écosystème repose sur une meilleure compréhension et découverte de ce dernier.
De très nombreux chercheurs dans le monde font des recherches sur le comportement, la physiologie et l’intelligence des serpents. Il va de soi que mieux les connaître, c’est aussi mieux les protéger. Il est difficile pour l’instant de statuer sur l’expression de leur intellect, mais ce qui est certain, c’est que leur rôle dans l’écosystème est primordial.
Léatitia Brière
Sources
https://brill.com/view/journals/beh/158/12-13/article-p1169_5.xml