Contexte
La problématique des espèces exotiques envahissantes est très complexe et difficile à appréhender. Les scientifiques alertent depuis des années sur les conséquences de la présence de ces espèces sur la biodiversité et la question commence à être débattue dans l’espace politique.
Les médias s’intéressent de plus en plus au sujet, notamment depuis la publication du rapport IPBES paru en septembre dernier.
Code animal est particulièrement sensibilisé à cette question, qui est en lien direct avec notre campagne sur la mise en place d’une liste positive en ce qui concerne la détention des animaux sauvages chez les particuliers.
Nous avons lu le rapport IPBES et nous vous proposons ci-après un résumé et des pistes de réflexion autour des espèces exotiques envahissantes.
Tout d’abord, il nous semble important de souligner le fait que le nouveau rapport IPBES fait suite au rapport d’évaluation mondiale de l’IPBES de 2019. Ce dernier a révélé que les espèces exotiques envahissantes seraient l’un des 5 facteurs principaux directs de perte de biodiversité. Les 4 autres sont identifiés comme étant les changements dans l’utilisation des terres et des mers, l’exploitation directe des espèces, le changement climatique et la pollution. À la suite de ce constat, IPBES a été chargé de fournir un rapport plus détaillé sur la problématique des espèces exotiques envahissantes (EEE) avec les données scientifiques disponibles à date et des pistes de réflexion politiques pour relever les défis inhérents.
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Ainsi, le nouveau rapport 2023 a été rédigé par 86 experts de 49 pays, qui ont travaillé pendant plus de 4 ans et demi. Il s’appuie sur plus de 13 000 références bibliographiques, dont des contributions des peuples autochtones et des communautés locales, ce qui en fait l’évaluation la plus complète jamais réalisée sur les espèces exotiques envahissantes dans le monde à ce jour.
Ce rapport s’inscrit également dans un contexte politique favorable puisqu’en décembre 2022, les gouvernements ont adopté le Cadre mondial Kunming-Montréal pour la biodiversité lors de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15). Au terme de deux semaines de négociations sous présidence chinoise, les représentants des 188 gouvernements présents ont adopté en plénière le Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (GBF). Ce cadre est un plan de référence pour les gouvernements du monde entier comptant 4 objectifs à long terme d’ici 2050 et 23 cibles dites « urgentes » pour 2030, visant à lutter contre la perte de la biodiversité, pour la restauration des écosystèmes et la protection des droits des populations autochtones. Il a été notamment convenu : « Éliminer, minimiser, réduire et/ou atténuer les impacts des espèces exotiques envahissantes sur la biodiversité et les services écosystémiques en identifiant et en gérant les voies d’introduction d’espèces exotiques, en empêchant l’introduction et l’établissement d’espèces exotiques envahissantes prioritaires, en réduisant les taux d’introduction et d’établissement d’autres espèces exotiques envahissantes connues ou potentielles d’au moins 50 % d’ici 2030, et éradiquer ou contrôler les espèces exotiques envahissantes, en particulier dans les sites prioritaires, tels que les îles » Cible 6.
Ainsi, les accords offrent aux gouvernements signataires l’occasion d’élaborer ou de mettre à jour des approches ambitieuses et réalistes pour prévenir et contrôler les espèces exotiques envahissantes.
Source : Les espèces exotiques envahissantes : enjeux et impacts – OFB – janvier 2023.
Les premières conclusions de ce nouveau rapport sont sans appel, avec 200 nouvelles espèces exotiques enregistrées tous les ans, ce sont plus de 37 000 espèces exotiques qui ont été introduites par les activités humaines; eet 3 500 de ces espèces ont des impacts négatifs documentés dans la littérature scientifique.
Source : Rapport IPBES « IPBES Invasive Alien Species Assessment: Summary for Policymakers » septembre 2023. Nombre de régions où une espèce a été enregistrée et classée comme envahissante sur la base du GRIIS (Pagad et al., 2022). Ce tableau ne concerne que la répartition des espèces exotiques envahissantes et non leur impact.
IPBES souligne également bien le fait que ces chiffres sont sous-estimés, les espèces suivantes sont connues pour être envahissantes à l’échelle mondiale :
- 1 061 plantes exotiques (6% de toutes les plantes exotiques établies),
- 1 852 invertébrés exotiques (22%),
- 461 vertébrés exotiques (14%)
- 141 microbes exotiques (11%)
Aussi, la plupart des impacts sont signalés dans :
- Les Amériques (34%),
- En Europe et Asie centrale (31%),
- En Asie-Pacifique (25%),
- En Afrique (7%).
Avec une large part pour les espaces insulaires puisque 20% de tous les impacts y sont signalés.
La majorité des impacts négatifs ont été signalés sur terre (75 %), en particulier dans les forêts et zones boisées tempérées et boréales et dans les zones cultivées. Et environ un quart des impacts négatifs documentés ont été signalés dans les domaines aquatiques (eau douce pour 14%, mer pour 10%), en particulier les eaux de surface/plans d’eau intérieurs.
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Commençons par quelques définitions :
Qu’est-ce que l’IPBES ?
Selon le site Vie Publique, on peut lire : « la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) est un organe intergouvernemental créé en 2012. Il est placé sous l’égide du Programme des Nations unies pour l’environnement, du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Il siège à Bonn, en Allemagne, et compte aujourd’hui 132 États membres. (…) L’IPBES a pour mission de constituer une interface entre la communauté scientifique et les gouvernants. Il contribue à la prise de décisions politiques responsables par la diffusion d’une connaissance pluridisciplinaire sur la biodiversité et les écosystèmes. Aussi est-il parfois considéré comme le « GIEC de la biodiversité ». »
Qu’est-ce qu’une espèce exotique envahissante (EEE) ?
Selon la définition donnée dans le rapport : « Certaines espèces d’animaux, de végétaux ou autres organismes dont leur introduction par l’humain, volontaire ou non, sur un nouveau territoire a été établie et représente une menace pour les écosystèmes. »
Elles sont très diverses : Plantes, insectes, mollusques, amphibiens, mammifères, oiseaux, reptiles, algues, champignons, bactéries, etc. et se retrouvent dans tous les milieux (terrestres, marins, etc.)
Le terme « exotique » démontre qu’elles ne sont pas indigènes du nouveau territoire sur lequel elles ont été introduites. Il est important de souligner que ces espèces peuvent parfaitement être en voie de disparition dans leur aire de répartition d’origine.
Et le terme « envahissante » désigne le fait que ces espèces aient réussies à s’installer dans leur nouveau territoire grâce à des conditions propices à leur développement. Le rapport souligne par exemple l’absence de prédateurs ou de compétiteurs, une abondance de nourriture, etc.
Toutes les espèces exotiques ne deviennent pas envahissantes. Les chiffres suivants sont souvent énoncés par les médias et dans les publications : « Sur 1 000 espèces quittant leur territoire d’origine, 100 arrivent sur un nouveau territoire, 10 s’adaptent aux nouvelles conditions, et 1 seule devient envahissante. Cependant, cette règle dite des « trois fois dix » est très schématique ; elle s’applique mieux aux plantes qu’aux animaux et dépend fortement du type de milieu. »
Sur le site du ministère de la Transition écologique sur la page spécifique aux EEE, on peut lire que « Quatre étapes décrivent le processus invasif :
- L’introduction : une espèce arrive sur un territoire dont elle n’est pas originaire
- L’acclimatation : l’espèce survit sur son nouveau territoire
- La naturalisation : l’espèce se reproduit sur son nouveau territoire
- L’expansion : l’espèce colonise ce territoire et s’étend, au détriment d’espèces locales qu’elle va supplanter voire totalement éradiquer. »
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D’où viennent ces espèces ?
Les moyens de propagation des EEE sont diverses et peuvent être interconnectées. Le Ministère de la Transition Ecologique a publié le « plan d’action pour prévenir l’introduction et la propagation des espèces exotiques envahissantes » en 2022. Dans l’annexe 6, on peut lire les principales voies d’introduction identifiées pour la France mais ces informations peuvent également être lues en substance dans le rapport IPBES, comme nous allons le voir par la suite.
Comme nous pouvons nous en rendre compte à travers ce tableau, les voies d’introduction sont nombreuses et presque toutes liées aux activités humaines. Les EEE sont souvent utilisées dans la foresterie, l’agriculture, l’horticulture, l’aquaculture et comme animaux de compagnie. De plus, le commerce en ligne d’animaux, de plantes et d’autres organismes contribue à l’introduction d’espèces exotiques envahissantes dans le monde entier.
Certaines de ces espèces ont été volontairement introduites dans la nature et d’autres se sont échappées ou ont été abandonnées dans le milieu naturel. Dans les sujets propres aux campagnes de Code animal, on peut, par exemple, citer les oiseaux ou les mammifères échappés des zoos, des animaleries ou des cages des particuliers. On peut lire aussi dans le plan d’action du Ministère précédemment cité : « Par leurs expérimentations scientifiques notamment, les jardins botaniques et autres parcs d’acclimatation ont été, dès le 18e siècle, responsables de l’introduction de nombreuses espèces exotiques. Du plus bel effet dans les jardins ou les aquariums, robustes, nombre d’espèces exotiques dites d’ornement ont fini par se disperser et se multiplier dans la nature. ».
Les lieux de captivité peuvent être le point de départ du développement de nouvelles EEE, principalement parce que les espèces détenues sont déjà plus ou moins acclimatées à notre environnement. Aujourd’hui, la majorité des introductions est accidentelle, et le plus souvent en lien avec les échanges commerciaux ou les déplacements humains entre les différentes régions du globe.
D’autre part, le changement climatique favorise la dispersion des EEE qui peuvent trouver de nouveaux territoires propices à leur installation, souvent en se déplaçant vers le nord du globe.
Le rapport IPBES souligne également que l’agriculture intensive, l’industrie, l’intensification de l’urbanisation, la multiplication des voies de communication, les activités humaines fragilisent les milieux naturels et affaiblissent le développement des espèces indigènes. Elles contribuent ainsi à offrir des conditions propices à l’implantation et à la propagation des espèces exotiques envahissantes.
Les changements d’utilisations des terres et des mers peuvent accroître la vulnérabilité des écosystèmes naturels et modifier les processus qui provoquent des perturbations naturelles des paysages (par exemple, les incendies de forêt).
Les difficultés à estimer l’envergure des espèces envahissantes
L’une des limites mise en lumière dans le rapport IPBES est le fait que les chiffres avancés sont certainement sous-estimés. En effet, le nombre d’espèces exotiques augmente à l’échelle mondiale à un rythme sans précédent : 37% de toutes les espèces exotiques connues ont été signalées depuis 1970. Leur nombre augmente continuellement depuis des siècles dans toutes les régions du globe et devrait continuer à augmenter à l’avenir.
L’année 0 identifiée pour l’introduction des EEE se situe globalement en 1500 avec le mouvement des humains qui s’intensifie à travers le monde. On note une augmentation sensible du nombre des EEE avec l’industrialisation à partir de 1850 puis de façon plus exponentielle depuis 1950 avec l’augmentation du commerce mondial.
Le rapport note que, même sans introduction de nouvelles espèces, de nombreuses espèces exotiques déjà établies dans une région peuvent continuer à étendre leur aire de répartition géographique et à se propager dans de nouveaux pays et régions, y compris dans des environnements tels que les montagnes, les pôles et aussi les déserts.
La perte de biodiversité peut réduire la résilience des écosystèmes face aux espèces exotiques envahissantes, facilitant l’établissement et la propagation d’autres espèces exotiques envahissantes.
Aussi, les impacts négatifs des EEE peuvent survenir longtemps après leur première introduction, et les menaces actuellement observées dues aux espèces exotiques envahissantes peuvent conduire à une sous-estimation de l’ampleur de l’impact futur. En effet, il y a souvent des décalages dans la détection et la déclaration des EEE nouvellement introduites. Certaines EEE se propagent très rapidement, tandis que d’autres mettent plus de temps à se propager et à occuper pleinement leur aire de répartition potentielle. Pour certaines espèces exotiques envahissantes, l’impact est immédiat et se poursuit à long terme, tandis que pour d’autres, il peut s’écouler un délai considérable, s’étendant sur des décennies dans certains cas, avant que l’impact ne soit apparent. De tels décalages dans le temps peuvent amener les gens à ne pas percevoir les changements lents en cours dans leur environnement, y compris les impacts des espèces exotiques envahissantes.
Source : rapport IPBES
Quels sont les impacts de ces espèces ?
Sur les autres espèces
Selon le rapport, 60 % des extinctions mondiales ont été causées, uniquement ou conjointement à d’autres facteurs, par des espèces exotiques envahissantes et 16 % des extinctions mondiales ont été causées uniquement par des espèces exotiques envahissantes.
A noter que 90 % de ces extinctions ont eu lieu dans les îles. Parmi ces espèces, 6% appartiennent aux plantes et 22% aux invertébrés. Certains environnements comme les îles, les régions montagneuses, les pôles et les déserts sont plus sensibles aux invasions biologiques.
Selon le rapport, au moins 218 espèces exotiques envahissantes ont provoqué 1 215 extinctions locales documentées d’espèces indigènes, tous taxons confondus.
Les espèces exotiques envahissantes nuisent le plus souvent aux espèces indigènes en :
- Modifiant les propriétés des écosystèmes (27%), par exemple les caractéristiques du sol et de l’eau,
- Par la compétition entre les espèces (24%),
- La prédation (18%)
- L’hybridation,
- La transmission de maladies,
- Le parasitisme,
Les espèces exotiques envahissantes entrent en compétition ou en prédation avec les espèces autochtones : elles prennent leur espace, leur nourriture, ou peuvent être des prédateurs.
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Sur l’économie
Le rapport souligne qu’en 2019, les coûts annuels mondiaux des invasions biologiques étaient estimés à plus de 423 milliards de dollars. Ils ont quadruplé depuis les années 1970.
La gestion à proprement parlé des invasions biologiques ne représente que 8 % de ces coûts. Cela peut concerner par exemple les campagnes d’arrachage de l’ambroisie, une plante très allergisante ou encore des campagnes de démoustication.
Les 92% restant proviennent de l’impact négatif des EEE sur les contributions de la nature aux populations ou sur la bonne qualité de vie. Les économies, la sécurité alimentaire, la sécurité de l’eau, la santé humaine et les identités culturelles sont profondément et négativement affectées par les espèces exotiques envahissantes. Les personnes qui dépendent le plus directement de la nature, notamment les peuples autochtones et les communautés locales, peuvent être touchées de manière disproportionnée par les EEE.
Les EEE peuvent en effet contaminer des cultures et peuvent provoquer des baisses de rendements, affecter des espèces domestiques, etc. D’autres espèces peuvent perturber voire empêcher la navigation, endommager les pompages d’eau potable, les usines hydroélectriques, les ouvrages de régulation des crues, etc.
Sur la santé
Les espèces exotiques envahissantes peuvent servir de vecteurs à des maladies zoonotiques infectieuses pouvant entraîner des épidémies, telles que le paludisme, la dengue, le chikungunya, le Zika, la fièvre jaune et la fièvre du Nil occidental, transmises par des espèces de moustiques envahissantes (par exemple, Aedes albopictus et Aedes aegyptii).
Les plantes exotiques envahissantes peuvent avoir un impact direct sur la santé humaine, notamment par la production de pollen hautement allergène, par exemple Prosopis juliflora (mesquite) et Ambrosia artemisiifolia (ambroisie commune).
Le tamia de Sibérie est un animaux dit de compagnie, commercialisé (mais désormais interdit) sous le nom d’écureuil de Corée. Il prolifère maintenant dans certaines forêts de l’Île-de-France où il est suspecté de jouer un rôle de réservoir non négligeable de diffusion de la bactérie de la maladie de Lyme portée par les tiques.
Source : Rapport IPBES.
Ce que propose IPBES comme solutions
Plusieurs pistes sont envisagées dans le rapport, la prévention étant la principale.
Tout d’abord, IPBES s’intéresse au scénario « statu quo », qui suppose que les facteurs déterminants resteront inchangés.
Dans ce cas, d’ici 2050, le nombre total d’EEE dans le monde devrait augmenter d’environ un tiers, comparé à 2005.
L’IPBES soulève les pistes suivantes : la prévention reste la meilleure option, mais la détection précoce, l’éradication, le confinement et le contrôle sont également efficaces dans des contextes spécifiques.
Une évaluation et un cadre de gestion des risques conformes à une approche de précaution peuvent être efficaces pour guider les actions de gestion, y compris l’utilisation de technologies nouvelles. Le succès dépend de la disponibilité de ressources, notamment pour le renforcement des capacités, qui font parfois défaut. L’engagement multipartite, y compris la communication sur les risques, et l’application spécifique au contexte peuvent améliorer l’acceptabilité du public et l’adoption de nouveaux outils pour gérer les invasions biologiques.
Prévenir l’introduction d’espèces exotiques envahissantes est l’option de gestion la plus rentable.
La prévention peut être réalisée grâce à la gestion des voies d’accès, y compris des contrôles d’importation strictement appliqués, une biosécurité frontalière, et des mesures pour lutter contre l’évasion des lieux de confinement.
Les efforts coordonnés visant à renforcer les instruments réglementaires nationaux sont également des priorités, notamment ceux relatifs au commerce en ligne. Aussi, le rapport propose la mise en place de campagnes de sensibilisation du public et des investissements ciblés dans la recherche, l’innovation et les technologies respectueuses de l’environnement.
Avec des ressources suffisantes, une volonté politique et un engagement à long terme, la prévention et le contrôle des espèces exotiques envahissantes sont des objectifs réalisables qui produiront d’importants avantages à long terme pour les populations et la nature. Aussi, il est important de ne pas traiter le sujet des EEE sans lien avec les autres sujets importants comme le changement climatique, l’exploitation directe des ressources naturelles, la pollution et l’utilisation des terres et de la mer, ainsi que la santé humaine, animale et végétale. En effet, tous ces sujets sont interconnectés et doivent être traités de manière conjointe par les différentes parties prenantes.
Source ; Centre de Ressources EEE
Les actions gouvernementales actuelles ne sont pas suffisantes
De nombreux instruments politiques, notamment des accords multilatéraux, des lois nationales, des réglementations à plusieurs niveaux et des codes de conduite volontaires visant à prévenir l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, ont été adoptés et ont contribué à la réduction de l’impact des espèces exotiques envahissantes sur la nature. Les travaux menés par diverses organisations internationales, dans le cadre de partenariats et accords multilatéraux pertinents (par exemple, la Convention sur la diversité biologique, l’Organisation mondiale du commerce, l’Organisation mondiale de la santé animale, Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, etc.) ne sont cependant pas suffisamment interconnectés pour résoudre le problème.
De manière générale, le rapport souligne bien le fait que les politiques publiques ne sont pas suffisantes pour traiter les problématiques liées aux EEE, que ce soit la prévention ou leur contrôle. 83% des pays n’ont pas de réglementation nationale ou de régulation spécifique. Près de la moitié de tous les pays (45 %) n’investissent pas dans la gestion des EEE.
Source https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/264070
La situation en France
Selon le site de l’IUCN français, « la France n’échappe pas à ce phénomène et figure parmi les pays les plus concernés. Avec trois grandes façades maritimes et 4 des 5 principales zones biogéographiques européennes (atlantique, continentale, méditerranéenne et alpine) présentes en métropole, et l’ensemble des collectivités françaises d’outre-mer réparties dans les trois grands océans de la planète, cette diversité de climats et de milieux permet à de nombreuses espèces introduites et aux exigences écologiques variées de s’y installer et de s’y reproduire. Pour la métropole, un indicateur développé pour l’Observatoire national de la biodiversité à partir d’une sélection de 84 EEE révèle que depuis 1982, un département français voit s’installer en moyenne tous les dix ans 12 nouvelles EEE (ONB, 2021). La Fourmi électrique (Wasmannia auropunctata) signalée à Toulon à l’été 2022, le Frelon oriental (Vespa orientalis) signalé à Marseille en 2021, l’Écrevisse à pinces bleues (Fraxonius virilis) identifiée en août 2021 dans un étang de l’Yonne, ou encore l’algue rouge Lophocladia lallemandii découverte dans les eaux du Parc national de Port-Cros cette même année, figurent parmi les dernières espèces exotiques découvertes en métropole. »
L’exemple le plus médiatisé en France semble être la tortue de Floride, animal de compagnie très en vogue dans les années 1990, qui s’est installée et développée dans les lieux de ponte de notre tortue locale, la cistude d’Europe, qui depuis peine à se reproduire. Sa commercialisation est aujourd’hui interdite en France.
La Gazette des communes a publié un article en septembre 2023 dans lequel nous pouvons lire : « 300 millions d’euros, c’est le coût sanitaire des espèces exotiques envahissantes en France » souligne Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité. Les coûts économiques globaux de ces invasions biologiques ont augmenté de 400 % au cours de chaque décennie depuis 1970, révèle le rapport. Ils étaient évalués à plus de 423 milliards de dollars par an, en 2019. »
Selon le rapport de l’OFB précité : « 38 % des espèces végétales d’eau douce introduites en France l’ont été pour des raisons ornementales et 29 % d’entre elles sont des plantes utilisées en aquariophilie. (…) Plus d’1/3 des poissons présents sont exotiques. Le constat est encore plus inquiétant à l’échelle du bassin hydrographique : ainsi pour le bassin de la Garonne-Dordogne, la moitié environ ne sont pas natifs. »
En réponse à cette situation, la France publie une Stratégie Nationale relative aux EEE dans laquelle elle identifie 38 actions à mener comme la restauration écologique ou encore la création d’un système national de surveillance. En 2022, la France a lancé son premier plan national d’action pour prévenir l’introduction et la propagation des espèces exotiques envahissantes. En 2021, 47 espèces animales et 41 végétales exotiques sont reconnues envahissantes et sont interdites d’introduction et d’utilisation en France métropolitaine et dans l’Union européenne.
Selon le site du MTE, « le plan d’action prolonge et approfondit la stratégie nationale, pour la période 2022-2030, notamment sur les aspects de prévention. Il couvre l’ensemble du territoire national, métropolitain et ultra-marin. Il vise à prévenir l’arrivée et la diffusion des espèces exotiques envahissantes en mettant l’accent sur la sensibilisation et la mobilisation de tous les acteurs susceptibles de contribuer à propager les EEE (touristes, usagers de la nature, filières de production et de vente, établissements détenteurs, entreprises du BTP, transporteurs, etc.) et prévoit un renforcement des contrôles sur les voies d’introduction possibles. »
Il comprend également 4 priorités :
- Communication, sensibilisation et formation des détenteurs d’EEE
- Élaboration de guides d’informations pratiques sur les EEE
- Consolidation du cadre réglementaire :
- Contrôle et surveillance
Source https://fr.wikipedia.org/wiki/Lampropeltis_getula
Ce que dit la réglementation
Les documents du Ministère de la Transition Ecologique reprennent et synthétisent les éléments juridiques suivants.
International
Les grandes conventions internationales relatives à la biodiversité, dont la France fait partie, prennent en compte la problématique des espèces exotiques envahissantes :
- La Convention sur la diversité biologiqueprévoit que chaque partie contractante « empêche d’introduire, contrôle ou éradique les espèces exotiques qui menacent des écosystèmes, des habitats ou des espèces ».
- La Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, ou Convention de Berne, formule de nombreuses recommandations relatives aux espèces exotiques envahissantes. Elle met également en place une stratégie européenne relative aux espèces exotiques envahissantes.
- La Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, ou Convention de Bonn, oblige ses parties à strictement contrôler l’introduction d’espèces exotiques ou à gérer et éliminer celles qui ont déjà été introduites ;
- La Convention sur les zones humides, ou Convention de Ramsar, demande aux parties de prendre des mesures pour identifier, éradiquer et contrôler les espèces exotiques envahissantes se trouvant sur leur territoire.
Européen
Plusieurs outils réglementaires existent au niveau européen :
- Le règlement européen relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes: Adopté le 22 octobre 2014, le règlement n°1143/2014 a pour objectifs de prévenir, de réduire et d’atténuer les effets néfastes sur la biodiversité de l’introduction et de la propagation d’espèces exotiques envahissantes au sein de l’Union européenne. Il établit, sur la base d’une évaluation des risques, une liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes. Chaque État membre peut établir, selon la même méthode, une liste des espèces jugées préoccupantes sur son territoire. Des listes peuvent également être établies entre États membres. Les espèces préoccupantes pour l’Union sont interdites d’importation, de transport, de commercialisation, d’utilisation, de culture, d’introduction dans l’environnement. La Commission européenne a adopté le 13 juillet 2016 une première liste des espèces préoccupantes pour l’Union européenne (règlement d’exécution 2016/1141). Deux nouvelles listes ont complété cette dernière, en 2017 (règlement d’exécution 2017/1263) et 2019 (règlement d’exécution 2019/1262), portant le nombre d’espèces réglementées à 66 (36 végétales, 30 animales). La dernière liste a été mise à jour en 2022 (règlement d’exécution 2022/1203) avec l’entrée de 22 nouvelles espèces.
- La directive-cadre sur l’eau : Cette directive (n°2000/60/CE) identifie la présence d’espèces exotiques envahissantes comme étant un critère biologique à prendre en compte lors de la réalisation d’un état des lieux et la mise en place d’un programme de surveillance et de mesures correctives.
- La directive-cadre stratégie pour le milieu marin : Cette directive (n°2008/56/CE) reconnaît que l’introduction d’espèces exotiques met en péril la biodiversité européenne et demande aux États membres d’inclure ces espèces dans la description du « bon état écologique ».
- Le règlement relatif à l’utilisation en aquaculture des espèces exotiques et des espèces localement absentes : Ce règlement (n°708/2007) vise à ce que les États membres veillent à prendre toutes les mesures appropriées afin d’éviter tout effet néfaste sur la biodiversité résultant de l’introduction ou du transfert à des fins aquacoles d’organismes aquatiques ou d’espèces ainsi que la propagation de ces espèces dans la nature.
Source https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/77424
Français :
Le Code de l’environnement : La loi n° 2016-1087 du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages a introduit dans le Code de l’environnement une section relative au contrôle et à la gestion de l’introduction et de la propagation de certaines espèces animales et végétales.
- L’article L 411-5 interdit l’introduction dans le milieu naturel d’espèces animales et végétales dont la liste est fixée par arrêté.
- L’article L 411-6 interdit l’introduction sur le territoire national, la détention, le transport, le colportage, l’utilisation, l’échange, la mise en vente, la vente ou l’achat de tout spécimen vivant de ces espèces. Il existe cependant des dérogations pour certaines structures et motifs d’intérêt général.
- Des arrêtés viennent préciser les listes d’espèces réglementées, sur le territoire métropolitain d’une part, dans chaque territoire ultramarin d’autre part.
- L’article R. 427-6 prévoit le classement de certains animaux comme nuisibles dont les conditions de chasse sont spécifiques, notamment au regard de leurs impacts sur la faune et la flore. À ce titre, l’arrêté du 2 septembre 2016 relatif au contrôle par la chasse des populations de certaines espèces non indigènes, permet la destruction d’espèces exotiques envahissantes telles que le ragondin Myocastor coypus, le rat musqué Ondatra zibethicus, la bernache du Canada Branta canadensis, etc.
Le Code rural et de la pêche maritime : Il prévoit lui aussi des mesures de protection contre des organismes nuisibles. Ses articles L 251-4, L 251-6, L 251-12, L 251-18, L 251-20 réglementent les importations sur le territoire national de certaines espèces nuisibles aux plantes cultivées (ravageurs, parasites ou « mauvaises herbes ») en utilisant des systèmes de contrôle sanitaire, de mise en quarantaine et de surveillance biologique du territoire en lien avec les végétaux.
Le Code de la santé publique : À travers les articles L 1338-1 et suivants, il réglemente l’introduction, le transport, l’utilisation, la mise en vente, etc. d’espèces animales et végétales dont la prolifération constitue une menace pour la santé humaine. Ces articles visent entre autres des espèces exotiques envahissantes qui peuvent occasionner des problèmes sanitaires (par exemple l’ambroisie Ambrosia artemisiifolia).
Pour les espèces animales : L’arrêté du 8 octobre 2018 détermine les modalités de détention des animaux sauvages en captivité et fixe des restrictions de détention de certaines espèces animales, dont certaines pourraient se révéler envahissantes en cas de libération dans le milieu. Sera en outre publiée prochainement, dans le cadre de la loi du 30 novembre 2021 sur la maltraitance animale, une liste d’espèces autorisées à la détention en tant qu’animaux de compagnie, dont les EEE réglementées et soumises à des restrictions fortes en termes de détention seront bien évidemment exclues.
Le sujet de la condition animale absent des débats
Comme nous pouvons le lire dans le rapport IPBES, « Au cours des 100 dernières années, 88% des tentatives d’éradication sur 998 îles ont été couronnées de succès, en particulier celles concernant les vertébrés exotiques envahissants. Des éradications à grande échelle seront probablement irréalisables. »
Le sujet des EEE apporte une problématique éthique dans notre rapport avec les autres animaux, celle de la prise en compte des intérêts de ces mêmes animaux. Ils n’ont pas choisi d’être dans nos milieux et encore moins de subir les politiques publiques d’éradication. D’autant plus que certaines sont même classées comme en voie de disparition dans leur zone de répartition naturelle. Les tuer est presque un non-sens dans cette situation. La question est épineuse mais il ne faut pas oublier que les EEE sont également des êtres sentients qui ressentent la douleur, le stress et la souffrance au même titre que les espèces indigènes. Ainsi il nous semble primordial de prendre en compte leur bien-être dans la gestion des EEE.
Très peu d’efforts sont faits pour développer des méthodes de contrôle non léthales pour ces animaux. Code animal recommande ainsi de développer ce genre de méthodes et de favoriser des méthodes non douloureuses et non léthales pour ces animaux.
L’IUCN a publié fin 2022, des premières pistes de réflexion sur la prise en compte du bien-être des animaux dans les politiques de gestion des EEE. L’objectif de ce projet était de fournir un soutien aux États membres pour intégrer les considérations de bien-être animal dans la gestion des EEE, renforçant ainsi l’application du règlement de l’UE. Dans ce dossier, on peut lire que la gestion des EEE soulève des inquiétudes concernant le bien-être des animaux, en particulier sur le fait que les mesures prises peuvent avoir un impact sur un grand nombre d’animaux pendant des périodes prolongées. Il est important de noter que cela est une préoccupation croissante du public étant donné le fait que les espèces exotiques envahissantes sont des êtres sensibles et parfois même considérées comme charismatiques.
Le rapport publie aussi un ensemble de textes de références quant à la gestion des EEE et le bien-être animal.
La liste positive comme l’une des solutions recommandées par Code Animal
Comme nous l’avons vu, les causes d’introduction des EEE sont multiples mais il faut réaliser que de nombreuses espèces devenues EEE ont été introduites à base à des fins de loisir, sans qu’est été pris en compte l’impact de ces loisirs sur la biodiversité, l’économie et la santé humaine. Aussi, la détention des animaux sauvages chez les particuliers, la chasse, la pêche de loisir peuvent entraîner des conséquences dramatiques et irréversibles. Comme le constate le plan d’action du MTE : « C’est souvent à proximité des concentrations d’habitations humaines ou de routes très fréquentées que l’on constate que les animaux sont relâchés de manière volontaire ou s’échappent. Il existe aujourd’hui une grande diversité de contextes (détention d’animaux pour la compagnie ou la collection) et d’espèces pour lesquelles la problématique se pose. Par ailleurs, se pose aussi le problème de la fuite d’animaux détenus dans des établissements de présentation au public. (…) Le code de conduite européen pour les jardins zoologiques et aquariums et les espèces exotiques envahissantes n’a pas encore été décliné au niveau français. ». Le document ajoute : « La détention d’animaux de compagnie par des particuliers est difficile à contrôler. Elle peut aussi conduire à l’échappement ou au relâchement d’individus, surtout s’il y a reproduction (interdite par la réglementation sur les EEE). Se pose aussi la question du placement ou du traitement des spécimens trouvés dans le milieu naturel. Ces mesures de sensibilisation doivent mobiliser tous les services compétents et inciter à la coopération entre les parties prenantes pour que le commerce de ces espèces, qui peut être légal pour des espèces non réglementées, ainsi que les détentions illégales n’aient plus cours. La capacité des établissements détenteurs d’espèces à confiner ces dernières doit être garantie par la fourniture d’éléments techniques contrôlables. Des moyens humains, techniques et financiers doivent être mobilisés pour le recensement des établissements à risque et la mise en conformité de ces derniers. »
Quelques chiffres ont été publiés par une étude des données du projet DAISIE[1] sur les origines des introductions d’EEE :
- 9% des invasions de poissons sont associées à l’introduction de variétés ornementales ;
- 15 espèces d’oiseaux et 9 espèces d’amphibiens et de reptiles sont répertoriés comme des animaux de compagnie ;
- 10% des invasions de mammifères s’expliquent par la fuite d’animaux familiers.
Le document « Code de conduite européen sur les animaux de compagnie et les espèces exotiques envahissantes » publié en 2016 avance les chiffres suivants :
- Mammifères : des centaines d’espèces de mammifères sont conservées en captivité par des particuliers en Europe. Cela va des plus courantes, comme les hamsters, les souris et les rats domestiques, aux girafes et au léopard des neiges.
- Oiseaux : l’importation d’oiseaux sauvages dans l’UE est interdite, mais les auteurs estiment qu’il pourrait y avoir 1000 espèces chez les collectionneurs, des colibris aux autruches, en passant par la sauvagine.
- Reptiles et amphibiens : 2000 espèces.
- Poissons d’eau douce (essentiellement tropicaux) : 1000 espèces.
- Poissons marins tropicaux : 1000 espèces.
- Invertébrés aquatiques : (coraux à squelette ou sans squelette, crustacés et mollusques) 1000 espèces.
- Invertébrés terrestres : au moins 500 (scorpions, uropyges et solifuges, mais aussi des coléoptères, des phasmes, des mantes religieuses, des crabes terrestres, des escargots terrestres et au moins 200 espèces d’araignées).
Cela fait donc près de 7 000 espèces déjà conservées comme animaux de compagnie, depuis un nombre considérable d’années pour certaines, par les ménages d’Europe.
La Fédération des Fabricants d’Aliments pour chiens, chats, oiseaux et autres animaux familiers publie en 2023 une étude menée en 2022 par Kantar auprès de plus de 14 000 foyers représentatifs des foyers français[1] (voir ci-contre).
Dans le contexte actuel de sixième extinction de masse, il nous parait plus qu’incertain de tout miser sur la sensibilisation et le bon vouloir des parties prenantes. Il s’agit aujourd’hui d’une question sociétale primordiale qui ne concerne plus uniquement le loisir de quelques individus mais bel et bien l’avenir de tout un chacun.
Dès lors et dans ce contexte, il nous semble plus que judicieux de favoriser l’approche préventive et le principe de précaution sur la problématique des EEE, en mettant en place une liste positive qui réglemente le nombre d’espèces autorisées à la détention chez les particuliers, espèces dont on est sûr qu’elles ne présentent pas de risque de propagation si elles s’échappent ou sont lâchées dans la nature.
[1] FACCO, Les chiffres de la population animale en France : https://www.facco.fr/chiffres-cles/les-chiffres-de-la-population-animale/ (consulté le 06.12.23)
Code Animal a compilé les données disponibles dans les médias et sur les réseaux sociaux entre juin 2023 et novembre 2023 sur les animaux sauvages retrouvés hors de leurs cages. Il en ressort les informations ci-contre.
Conclusion en chiffres
Les chiffres ci-dessous sont tirés du communiqué de presse officiel de l’IPBES :
Espèces :
- + de 37 000espèces exotiques établies dans le monde
- 200 nouvelles espèces exotiques enregistrées chaque année
- + de 3 500 espèces exotiques envahissantes recensées au niveau mondial, dont 1 061 plantes (6% de toutes les espèces végétales exotiques), 1 852 invertébrés (22%), 461 vertébrés (14%) et 141 microbes (11%)
- 37% : proportion d’espèces exotiques connues signalées depuis 1970
- 36% : augmentation prévue des espèces exotiques d’ici 2050 par rapport à 2005, dans le cadre d’un scénario de statu quo
- + de 35% : proportion de poissons d’eau douce exotiques dans le bassin méditerranéen issus de l’aquaculture.
Impacts :
- 34% : proportion d’impacts signalés dans les Amériques (31% Europe et Asie centrale ; 25% Asie-Pacifique ; 7% Afrique)
- 75% : impacts signalés dans le domaine terrestre (principalement dans les forêts tempérées et boréales, les zones boisées et les zones cultivées)
- 14% : proportion d’impacts signalés dans les écosystèmes d’eau douce (10% dans le domaine marin)
- 10% : proportion d’impacts signalés dans le domaine marin
- 60% : proportion des extinctions mondiales enregistrées auxquelles les espèces exotiques envahissantes ont contribué
- 16% : proportion des extinctions mondiales enregistrées dans lesquelles les espèces exotiques envahissantes ont été le seul facteur d’extinction
- 1 215 : extinctions locales d’espèces indigènes causées par 218 espèces exotiques envahissantes (32,4% étaient des invertébrés, 50,9% des vertébrés, 15,4% des plantes, 1,2% des microbes)
- 27% : les espèces exotiques envahissantes ont un impact sur les espèces indigènes en modifiant les propriétés de l’écosystème ; 24% par la concurrence interspécifique ; 18% par la prédation ; 12% par l’herbivorie
- 90% : les extinctions globales sur les îles sont principalement attribuées aux espèces exotiques envahissantes
- + de 423 milliards de dollars : coût économique annuel estimé des invasions biologiques en 2019
- 92% : proportion des coûts économiques des invasions biologiques attribués aux espèces exotiques envahissantes qui endommagent les contributions de la nature à l’homme (les 8% restants des coûts étant liés à la gestion des invasions biologiques)
- + de 2 300 espèces exotiques envahissantes recensées sur des terres gérées, utilisées et/ou détenues par des populations autochtones
- X 4 : augmentation du coût économique des invasions biologiques au cours de chaque décennie depuis 1970.
Politique et gestion :
- 80% (156 sur 196) : pays ayant des cibles dans les stratégies nationales pour la biodiversité et les plans d’action pour la gestion des invasions biologiques
- + de 200% : augmentation au cours de la dernière décennie du nombre de pays disposant de listes nationales de contrôle des espèces exotiques envahissantes, y compris de bases de données (196 pays en 2022)
- 83% : pays sans législation ou réglementation nationale spécifique sur les espèces exotiques envahissantes
- 88% : taux de réussite des programmes d’éradication (1 550) menés sur 998 îles
- + de 60% : taux de réussite des programmes de lutte biologique contre les plantes et invertébrés exotiques envahissants.
Alexandra
Source http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/callosciurus-finlaysonii/
Sources
https://uicn.fr/ipbes-premiere-evaluation-mondiale-sur-les-especes-exotiques-envahissantes/
http://especes-exotiques-envahissantes.fr/
https://www.vie-publique.fr/fiches/274837-quest-ce-que-la-plateforme-sur-la-biodiversite-ipbes
https://www.ecologie.gouv.fr/especes-exotiques-envahissantes
Aller plus loin
https://www.code-animal.com/cop15-un-accord-historique-pour-la-biodiversite/