Depuis maintenant plus d’un an, le monde est obligé de tourner au ralenti et de vivre avec la pandémie de la Covid-19. Cette dernière a entraîné de multiples changements dans notre vie quotidienne, notamment par l’utilisation massive de masques, de gants, et de gels hydroalcooliques, pour protéger l’ensemble de la population mondiale. Malheureusement, ces objets sont une nouvelle source de pollution, une fois de plus engendrée par l’Homme.
Une nouvelle sorte pollution, conséquence directe de la pandémie
Combien sommes-nous à dire « non » à notre chien lors d’une promenade pour qu’il ne mange pas le masque ou le gant qui traîne sur le bord de la route. Aujourd’hui, il devient très rare de parcourir nos villes et nos campagnes sans voir un masque ou un gant sur le sol. C’est la triste réalité à laquelle nous sommes confrontés depuis maintenant un an. Mais, c’est beaucoup plus facile de protéger nos animaux domestiques, comme nous sommes à leurs côtés.
Alors qu’en est-il des animaux sauvages ? Qui a pensé au pingouin avec un masque dans l’estomac, à la tortue marine bloquée dans un gant en latex, au macaque en train de mâchouiller les liens des masques chirurgicaux ?
Photo credit : Photo by Mohd RASFAN / AFP
Cette pandémie de la Covid-19 est une véritable catastrophe naturelle pour l’écosystème et la faune animale. De nombreux animaux sauvages sont blessés ou meurent à cause de masques ou de gants jetés dans la nature. L’époque des nids 100% naturels composés de brindilles et de poils est terminée ; aujourd’hui une grande partie d’oiseaux se retrouvent avec des nids remplis de déchets sanitaires.
Un animal doublement impacté par la pandémie, est la chauve-souris, déjà considérée comme le point de départ de l’épidémie, et donc souffrant de la destruction de son habitat naturel, se retrouve également souvent coincée dans les masques chirurgicaux.
Nos cours d’eau et nos océans sont également envahis par ces déchets médicaux, qui polluent chaque jour un peu plus, tout en entraînant la mort de nombreux animaux marins. Ces derniers vont rester bloqués dedans comme les plus petits animaux aquatiques, et d’autres vont tout simplement les avaler.
Les chercheurs ont même établi une liste, non exhaustive, d’animaux victimes des déchets de masques et gants utilisés par l’Homme. Dans cette liste, figurent notamment la chauve-souris, le renard, le hérisson, le crabe, la pieuvre… et malheureusement elle ne cesse de s’allonger.
A long terme, il faut également penser que tous ces déchets vont se dégrader en micro ou nanoplastique pour rester dans la nature et polluer des années entières.
Source : Twitter
Quoi faire ? Le plus naturel à faire est bien évidemment de ne pas jeter ses déchets chirurgicaux n’importe où dans la nature, où bien d’utiliser des masques lavables et de limiter tous les équipements de protection jetables.
Une autre solution serait de couper les liens des masques ou les gants jetables avant de s’en débarrasser ; cela permettrait déjà de réduire un minimum l’impact destructeur sur les animaux.
Photo credit : Un membre d’OceansAsia montre les masques ramassés sur une plage de Hong Kong. On en retrouve aussi dans nos rues. – BelgaImage
La vie sauvage perturbée
On le sait, la pandémie a mis un grand frein à la vie de l’Homme dans le monde, notamment suite au premier confinement l’année dernière pour empêcher les contacts et limiter les mouvements au sein des villes et les grands rassemblements.
Les rues quasi désertes, les forêts infréquentées, les plages vidées, tout ça a eu pour conséquence l’arrivée des animaux dans nos villes. Alors, il est assez amusant de voir la nature reprendre ses droits avec des scènes insolites en voyant des biches, des sangliers et des renards qui traversent les villes.
Seulement, si on regarde au-delà de nos frontières, ce sont des pumas, léopards, kangourous ou encore des ours qui investissent les villes étrangères. Dans ce cas, le danger vient se ressentir un peu plus chez l’Homme, et malheureusement chez les animaux aussi, car ils vont être chassés et parfois même tués. Certains animaux vont tout simplement se nourrir ou être nourris et cela entraînera également leur fin.
Aujourd’hui, dans la plupart des pays, la vie a presque repris un cours normal et s’est relancé un minimum pour permettre à l’économie de ne pas chuter totalement, mais il reste encore des animaux, perturbés par ce premier confinement, qui continuent de s’éloigner de leur habitat naturel. Totalement perdus dans une ville en mouvement, certains animaux n’arriveront plus à retourner chez eux.
Source : Code Animal
La pandémie, nouvelle cause d’abandon des animaux
Outre la pollution précédemment citée, nos animaux ont malheureusement été impactés par cette pandémie d’une façon plus indirecte.
Le confinement a obligé la population à rester chez elle, mais le gouvernement a mis en place des motifs légitimes afin de se déplacer pour le nécessaire minimum et vital. Ainsi, est née l’attestation de déplacement, avec un motif pour sortir de chez soi librement : la promenade de l’animal de compagnie autour du domicile.
Très bonne initiative pour ne pas oublier, notamment nos animaux à quatre pattes afin de les sortir en plein air, mais si l’on regarde un peu plus loin, on s’aperçoit que c’est à double tranchant. En effet, les adoptions ont augmenté dans les SPA et les refuges avec le confinement, pour deux raisons principales : la solitude, et la possibilité de sortir avec un motif légitime.
Source : Pixabay
Ainsi, beaucoup de personnes ont considéré l’animal comme « un objet utile et efficace » pour supporter le confinement, et beaucoup ont finalement décidé de s’en séparer. Et c’est ainsi qu’après la hausse des adoptions, les refuges ont du faire face à la hausse des abandons.
Certaines personnes n’avaient également pas réfléchi sur le long terme et, une fois la route du travail repris ou les habitudes quotidiennes retrouvées, ont compris que l’animal demandait beaucoup de temps et ont également préféré l’abandonner après seulement quelques mois auprès d’eux.
Un exemple concret est le nombre d’adoptions et familles d’accueil aux États-Unis qui a augmenté de 500% dans certaines villes au cours des premiers mois de la pandémie.
Source : Pixabay
La croissance du nombre d’abandons a également été marqué par le fait que certaines personnes ont eu peur que le virus puisse se transmettre par leurs animaux de compagnie. Nos animaux ont donc été victimes une fois de plus d’abandons pour une cause ni justifiée, ni vérifiée.
Aujourd’hui, il y a peu de rapports à ce sujet, mais ce qui est sûr, c’est que dans la plupart des cas, c’est l’Homme qui peut transmettre le virus aux animaux. Ces derniers peuvent présenter des symptômes du virus, mais pour l’instant, il n’y a eu aucun cas avéré de transmission de la Covid-19 d’un animal domestique à l’Homme.
Oui, nos chiens et chats peuvent être infectés par la Covid-19, mais les cas sont très rares, et selon les premières études, les chats ne peuvent le transmettre qu’entre eux et les chiens ne peuvent pas le transmettre.
Source : Pixabay
Que faire ? : Continuer de sensibiliser le monde et en particulier les plus jeunes pour les inviter à comprendre ce qu’est un animal, ce dont il a besoin et les conséquences d’une adoption. Il faut bien avoir à l’esprit que l’animal n’est ni un objet, ni un caprice.
Les animaleries ont eu l’autorisation de rester ouvertes pendant le confinement.
Lors du premier confinement, au début juste pour que les propriétaires d’animaux puissent acheter de quoi les nourrir, puis la vente d’animaux a ensuite rapidement été à nouveau autorisée.
Les « traditionnels » lapins, hamsters, cochons d’Inde ou poissons rouges ont été largement plébiscités mais aussi les NACS exotiques ; il est en effet tellement facile d’acquérir un serpent, un lézard, une tortue, sans trop dépenser d’argent et sans trop réfléchir…et de s’en séparer lorsque la vie reprend son cours, que l’animal a cessé d’amuser et qu’il n’est dès lors plus perçu que comme une source d’ennui. Il ne faut bien sûr pas généraliser car tout le monde n’est pas complètement irresponsable, mais force est de constater que cette pandémie aura mis en exergue le côté égoïste et irréfléchi de beaucoup d’entre nous en ce qui concerne nos rapports avec l’animal.
Anthony
Source : Campagne de sensibilisation de Nice Métropole
Sources :
FRANCE 3 RÉGION – Interview de Yannick PERENNES, vétérinaire à Reims
L’EXPRESS.FR
BRILL.COM
NEOZONE.ORG
USBEKETRICA.COM
NEW YORK TIMES
CANADA.CA