Le trafic d’animaux sauvages est le troisième plus grand trafic, après celui de la drogue et celui des armes, générant un chiffre d’affaire de plus 23 milliards de dollars à l’année. (Global Financial Integrity, 2017)
Le trafic faunique a un impact sur la biodiversité et met en péril la survie de nombreuses espèces sauvages, entraînant d’abord la raréfaction ou la disparition. Les transferts de transactions illégales sur les marchés physiques et les marchés en lignes permettent aux criminels d’exploiter les espèces sauvages avec facilité et anonymat.
Hélas, la législation sur le commerce des espèces sauvages est complexe et inclut de nombreuses exceptions, ce qui rend très difficile l’identification sûre de la légalité ou de l’illégalité d’une transaction par les chercheurs et les autorités, même pour les espèces inscrites aux annexes I et A de CITES ( La convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction ) Quelques 5800 espèces animales et 30 000 espèces végétales sont protégées par la CITES de la surexploitation visant à alimenter le commerce international.
Pour mettre fin au trafic d’Espèces Sauvages en ligne, Les organisations WWF, TRAFFIC, et IFAW s’associent alors à de grandes entreprises et des réseaux sociaux, cette coalition est née suite à la mondialisation de l’accès à Internet.
Un grand nombre de plateformes en ligne offrent toute sorte d’oiseaux, de reptiles, et d’amphibiens. L’importation, l’élevage, et l’exportation d’espèces d’oiseaux et de reptiles vivants y sont reportés, en dépit de leur rareté et de leur niveau de protection élevé.
Deux destinations et plaques-tournantes du fait de leur géographie, la Belgique et les Pays bas, se distinguent aussi pour leur organisation de foires aux animaux sauvages, et celles-ci permettent le contact en personne. Les vendeurs dissimulent leurs offres et déjouent les autorités en utilisant des groupes Facebook fermés et secrets, et en partageant des liens à des groupes WhatsApp pour discuter leurs annonces d’espèces sauvages plus rares ou illégales. Ces méthodes rendent plus compliqué l’accès aux annonces par les autorités.
Ils évitent de publier les achats ou les ventes, et utilisent un langage codé, des abréviations, et très peu de texte. On recense, par exemple, l’utilisation du mot « adoption », qui en réalité est une vente.
Des internautes ont affirmé que toute annonce proposant un ara hyacinthe pour moins de 10 000 euros est une arnaque !
Une publication de 2015 dans un groupe Facebook néerlandais discutait des prix des aras hyacinthes vendus en ligne, des vendeurs proposant ces oiseaux pour moins de 1 000 euros ou même gratuitement (sous prétexte qu’ils attendent une famille), ou pour une somme avoisinante les 300 euros. Les acheteurs intéressés sont ensuite informés qu’ils doivent payer des frais de transport et/ou une assurance pour le voyage,
Bien qu’il soit très peu probable que ces vendeurs possèdent réellement des espèces menacées, il s’agit d’exemples évidents de cybercriminalité et de fraude.
Il a même été signalé que les noms et données de contact des sociétés de courrier autorisées pour le transport d’animaux dans l’UE sont utilisés dans certaines de ces annonces frauduleuses.
Ara hyacinthe – Wikipédia
Malgré les lois mises en place et les actions des autorités, le commerce illégal d’espèces sauvages continue sa progression. On note, par exemple, qu’un commerçant néerlandais condamné plusieurs fois et membre d’une organisation criminelle, continu ses ventes illégales d’animaux sauvages rares sur les réseaux sociaux comme Instagram.
Depuis 2016, l’UE dans son plan d’action contre ce trafic inclut des objectifs de lutte contre la cybercriminalité liée aux espèces sauvages.
Source
TRAFFIC – Mettre un terme au trafic d’espèces sauvages sur Internet dans l’UE (juillet 2020)