Nous nous sommes rendus au Sanctuaire pour paresseux qui se situe au Nord de Cahuita, sur la côte Caraïbe.
Nous avons longuement pu échanger avec Jeffery qui nous a servi de guide pendant (et après !) cette visite. Il est co-propriétaire de cette structure fondée par ses grands-parents au début des années 1990 et il est extrêmement investi dans sa mission.
Le sloth sanctuary est l’unique centre au monde dédié à la recherche, au sauvetage et à la réhabilitation des paresseux.
Le sanctuaire recueille ces animaux blessés, la plupart du temps des victimes d’électrocution, les fils électriques n’étant pas enterrés au Costa Rica et n’étant pas entourés d’isolant ; les paresseux qui ont l’habitude de s’accrocher aux lianes et à se déplacer d’un arbre à l’autre par ce moyen confondent souvent les câbles avec les lianes et meurent alors foudroyés ou subissent de graves dommages corporels.
Les paresseux sont aussi souvent victimes d’attaques générées par des chiens, nombre d’entre eux vivant en totale liberté dans les villes et villages. Leur métabolisme très lent leur interdit tout geste rapide et donc toute fuite face à des prédateurs comme les chiens.
L’objectif principal du sloth sanctuary est de travailler suffisamment en amont pour qu’il n’y ait plus besoin, à terme, de leur structure pour venir en aide à ces animaux.
Cela passe par l’éducation des jeunes et des populations, la préservation des habitats, la lutte contre la déforestation, la stérilisation des chiens… vaste programme qui plus est sans aucune aide financière de l’état …
Chaque fois que c’est possible, les animaux sont relâchés en prenant toutes les précautions pour que la suite de leur vie se déroule sereinement.
Malheureusement l’année dernière, la crise économique due au Coronavirus a entrainé une baisse radicale du revenu d’une population déjà relativement pauvre à la base, surtout dans certaines provinces. Des coupes sauvages de la forêt ont entrainé une perte de l’habitat de ces animaux. La rapidité avec lesquelles ces coupes illégales ont été effectuées n’ont même pas permis aux paresseux de s’échapper et beaucoup d’entre eux ont été retrouvés errants à même le sol alors qu’ils y descendent rarement en temps normal. Le nombre d’animaux arrivés au centre a ainsi augmenté de façon exponentielle en 2020.
C’est donc pourquoi le but des sanctuaires est souvent d’acquérir des terrains et de privatiser ces espaces pour pouvoir relâcher les animaux en toute sécurité et pouvoir les suivre.Il est en effet inutile de relâcher des animaux sans être certains que leur habitat ne sera pas détruit les jours suivants.