Requin baleine ( Rhincodon typus)
C’est un poisson cartilagineux ( comme tous les requins, raies et chimères).
Il est considéré comme le plus gros poisson vivant actuellement dans les océans .
D’une taille moyenne de 7 m, il est facilement reconnaissable grâce aux tâches blanches et lignes horizontales et verticales blanches ou jaunes sur une peau grise qui forme un dessin en damier, unique pour chaque individu , comme des empreintes digitales .
Il se nourrit de krill, plancton ou animaux de taille inférieure à 10 cm, en filtrant l’eau passivement lors de ses déplacements ou activement en aspirant de grandes quantités d’eau ( environ 600 000 litres d’eau par heure).
Cette eau est ensuite filtrée et expulsée au niveau des branchies dont chaque lame est équipée de denticules dermiques, permettant ainsi de retenir avant déglutition toutes les particules solides.
Le requin-baleine est un ovovivipare, les œufs éclosent donc à l’intérieur de l’utérus et les jeunes sont ensuite libérés dans le milieu extérieur .
Géographiquement, les requins baleines se retrouvent de part et d’autre de l’équateur, dans les mers de 19 pays.
Ce sont de grands migrateurs, dont les déplacements, allant de 2 à 5 km/h semblent principalement induits par la quantité de nourriture présente et les variations de température.
À Madagascar, on les trouvent dans la baie de Nosy be de septembre à décembre.
Leur présence peut être repérée de loin car ils profitent souvent de la chasse des bonnites ( espèce de thon ), qui elle-même attire de nombreux oiseaux en surface .Plusieurs prédateurs se retrouvent alors sur les mêmes zones et on peut alors observer les requins baleine qui évoluent , accompagnés de leurs inséparables rémoras .
En malgache, ce poisson est appelé marokintana, ce qui signifie requin aux milles étoiles.
Cette espèce a été classée En danger par l’IUCN , ce qui signifie qu’elle a 20 % de risque de disparaître de la surface du globe dans les 20 prochaines années.
Elle est victime de la pollution plastique, de la pêche accidentelle et du réchauffement climatique et de la surpêche notamment par les chinois et Taïwan qui l’extermine illégalement encore pour ses ailerons .
En 2014, une usine dans la province chinoise a été fermée et le trafic démantelé.
https://www.goodplanet.info/actualite/2014/01/29/abattoir-de-requins-baleines-decouvert-en-chine/
Aux philippines, après avoir été longtemps chassé pour sa chair, il est maintenant une source de revenus non négligeable pour les populations locales qui se sont aperçues qu’il valait plus cher vivant que mort.
En effet, de décembre à mai, le regroupement des requins baleines fait venir les touristes du monde entier et sont donc maintenant protégés .
Contre toute attente compte tenu de la taille et des besoins physiologiques de cet animal, il en existe en captivité, notamment au Japon, en Chine et aux USA.
Deux spécimens capturés en Indonésie ont d’ailleurs été libéré en 2016 par la Wildlife Conservation Society , ils étaient vraisemblablement destinés à être vendus à des aquariums.
Une femelle a également été détenue dans l’aquarium d’un grand hôtel à Dubai, mais suite à la pression populaire, elle a finalement été relâchée en 2010 après 1 ans et demi de captivité.
À Madagascar et plus précisément à Nosy be , un projet de recherche , Le Madagascar Whale Shark Project, a débuté en 2015, avec la participation active de Stella Diamant, biologiste spécialiste du requin baleine
- Connaitre la structure de la population (nombre, sexe, taille), la répartition, l’alimentation et les déplacements des requins baleines rencontrés dans la zone de Nosy Be.
Des balises satellites ont été posées, des biopsies effectuées, des photos identifications et une charte d’approche a été mise en place pour un écotourisme responsable .
300 individus ont été répertoriés dans ce projet et les résultats des études mis dans la base de données www.whaleshark.org.
À Madagascar, on a pu se rendre compte que seuls les jeunes mâles revenaient d’une année sur l’autre, on ne sait pas où vont les femelles ( qui sont par ailleurs très majoritaires 98% aux Galapagos).
Il y a encore beaucoup à apprendre sur cette espèce et faire en sorte qu’elle ne disparaisse pas .
Cela est d’autant plus difficile que ses meurs sont particulières , qu’on ne sait toujours pas comment elle se reproduit, que sa maturité est tardive ( environ 30 ans pour un animal pouvant cependant vivre plus de 100 ans) et qu’on sait qu’il peut vivre à 2000 mètres de profondeur pendant des mois avant de remonter à la surface .