Auparavant thème de second plan, le débat sur la cause animale est devenu un sujet de discussion et d’attente quotidien aux yeux du public, alimenté par des pratiques ou comportements inadaptés et récurrents envers les animaux.
Dernier scandale en date, la diffusion par L214, le 20/08/2020, d’une vidéo d’un élevage de canards qui a heureusement permis la fermeture de tous les sites de l’éleveur.
Tous les marqueurs montrent la prise de conscience générale de la population. Le temps des changements sociétaux concernant nos rapports aux animaux est enfin venu.
En premier lieu, le Référendum d’Initiative Partagée (RIP) pour la cause animale, lancée début juillet et qui a recueilli en moins de 2 mois plus de 550 000 signatures et le soutien de 132 parlementaires, est une action inédite dans le paysage français… Code Animal est partenaire de l’initiative et a travaillé sur la mesure 5 : interdiction des spectacles avec animaux sauvages.
Image Code Animal France 2020
Cependant, si les signaux sont encourageants, le chemin reste encore long avant d’aller vers un éventuel scrutin puisqu’il faudra au minimum 185 parlementaires (soit 1/5 des membres du Parlement) et 4,7 millions de personnes (soit 10% des électeurs) pour que le Référendum puisse avoir lieu.
L’enjeu sur ce RIP est fort car 6 mesures majeures pourraient être adoptées avec des avancées importantes, jamais vues, sur la condition animale:
– l’interdiction de l’élevage intensif,
– l’interdiction de l’élevage en cage,
– l’interdiction des élevages à fourrure,
– l’interdiction de la chasse à courre et traditionnelle,
– l’interdiction des spectacles d’animaux sauvages,
– et enfin l’interdiction de l’expérimentation animale si des alternatives existent.
Image Code Animal – France – 2020
Différents sondages, encore effectués cet été, montrent une adhésion forte de la population française pour l’évolution du droit des animaux avec des taux de soutien de plus de 70%. Cependant, le fossé entre ces nouvelles attentes sociétales et la réponse politique à cette préoccupation croissante reste large. Lors du remaniement, aucun poste de secrétaire d’Etat à la condition animale n’a été créé. Le nouveau gouvernement à l’air de vouloir continuer aussi de prêter attention aux lobbies de l’agro-industrie comme aux chasseurs sur des dossiers épineux (par exemple, la chasse à la glu). Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, lui, a clamé son amour pour la chasse dans la préface d’un livre du président de la Fédération nationale des chasseurs même si il est vrai qu’il n’était pas encore nommé à son poste lors de l’écriture du texte.
Heureusement, le sentiment des français à vouloir tenir et élever ce débat de façon pérenne semble dorénavant bien ancré dans leurs habitudes mais aussi l’activisme, qu’il soit individuel ou non, sur les réseaux sociaux et sur le terrain. Le mouvement pour des villes sans animaux lancé par l’association Code Animal il y a quelques années et qui aujourd’hui prend de l’ampleur grâce notamment à notre collaboration avec la Fondation 30 Millions d’Amis et l’écoute et le soutien de groupes politiques tels que Europe Ecologie les Vert permettent d’enfoncer le clou. Tout cela fait qu’il y a un bel espoir que les lignes puissent enfin bouger en direction d’une meilleure considération de la condition animale. Espérons aussi que le gouvernement sera à la hauteur des attentes formulées par les Français et que l’immobilisme ne sera pas de rigueur. Car en élevant la prise en compte de la condition animale animal à son juste niveau, c’est nous-mêmes que nous élevons aussi en vérité…
Restons mobilisés et pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, voici comment prendre part à la mobilisation pour le Référendum : https://referendumpourlesanimaux.fr/
Mickaël Paul