La COP28 : un bilan mitigé

La COP, qu’est-ce que c’est ?

Il y a 30 ans émergeait une prise de conscience sur le dérèglement climatique, avec la première Conférence des Parties (COP) des Nations Unies sur le changement climatique en mars 1995, en Allemagne.

La COP, pour « Conférence des Parties », est la conférence des pays qui se sont engagés à respecter la convention des Nations Unies sur les changements climatiques. Ce sont 195 pays, l’Union Européenne et des acteurs non étatiques (jeunesse, ONG, scientifiques…) qui y participent.

COP28, le bilan mondial

La 28^e Conférence des Parties sur les changements climatiques, s’est tenue du 30 novembre au 13 décembre 2023 à Dubaï aux Émirats arabes unis, un important pays producteur de pétrole (les combustibles fossiles contribuant à + de 75% des émissions mondiales).

Les principales avancées de cette conférence sont les énergies fossiles et renouvelables, le nucléaire, le charbon, les pertes et préjudices (c’est-à-dire les dégâts, irréversibles pour certains pays, provoqués par le dérèglement climatique).

La COP28 doit achever les travaux du premier bilan mondial (« Global Stocktake »), engagements pris par les États. Ce bilan mondial est considéré comme le résultat central de la COP28, car il contient tous les éléments ayant fait l’objet de négociations et pouvant désormais être utilisés par les pays pour élaborer des plans d’action climatique plus ambitieux qui doivent être mis en œuvre d’ici à 2025.

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L’adoption d’une déclaration importante

La COP28 s’est ouverte avec la Déclaration des Emirats arabes unis sur le climat et la santé, mettant enfin en exergue le rôle de l’alimentation dans le changement climatique et l’urgence de l’adoption d’un système plus respectueux.

Cette déclaration souligne l’importance d’intégrer la santé dans les politiques climatiques, et de collaborer face aux défis liés à la santé humaine, animale, environnementale et climatique. C’est pourquoi l’approche « One Health » (une seule santé pour les êtres vivants et les écosystèmes, interconnectés et interdépendants) est cruciale, 60% des maladies humaines infectieuses ayant une origine animale.

Selon cette déclaration, à laquelle 120 pays ont adhéré, le système alimentaire mondial actuel basé sur l’élevage industriel doit urgemment être abandonné. Le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) note les avantages d’une transition vers une consommation davantage végétale pour la biodiversité et la réduction des risques de maladies non-transmissibles.

L’ organisation à but non-lucratif « World Federation for Animals », formée en 2020 par plusieurs organisations internationales de défense animale, a souhaité plaider en faveur de solutions climatiques qui prennent en compte le bien-être des animaux. Elle salue la Déclaration sur le climat et la santé, et remarque que la problématique de l’impact du changement climatique sur les animaux sauvages a été valorisée. Aussi, lors de cette conférence, les pays qui ont signé la Déclaration commune sur le climat, la nature et les populations ont noté que « la perte et la dégradation continues de la nature augmentent la vulnérabilité climatique ». Cette convergence entre biodiversité et climat est une opportunité pour l’association, dont l’objectif est de mettre en avant les problématiques animales dans la politique internationale.

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Un enjeu capital : l’énergie fossile

Lors de la COP28, un accord historique a été conclu : le « Consensus des Émirats arabes unis », qui engage l’ensemble des 195 parties vers la sortie des énergies fossiles et affirme l’objectif de maintenir le réchauffement climatique sous la limite de 1,5°C d’ici la fin du siècle.

Les Parties se sont mis d’accord sur un texte contenant la mention « d’une réduction à la fois de la consommation et de la production des énergies fossiles d’une manière juste, ordonnée et équitable, de façon à atteindre la neutralité carbone d’ici, avant ou autour de 2050, comme préconisé par la science ».

L’Union européenne et la France ont jugé le projet d’accord « insuffisant », appelant à renforcer l’ambition pour sortir des énergies fossiles. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, indique que la COP28 sur le climat doit appeler à la « sortie des énergies fossiles », mais « cela ne veut pas dire que tous les pays doivent sortir des énergies fossiles en même temps ». Les pays riches doivent donner l’exemple, et aider les plus pauvres à financer leurs centrales solaires ou l’électrification de leurs usines.

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Un mot sur le financement

Le Fonds vert pour le climat (FVC) est un dispositif financier de l’ONU visant à transférer des fonds des pays les plus avancés à destination des pays les plus vulnérables, afin de mettre en place des projets pour accélérer la transition écologique des territoires. Lors de la COP28, le financement de la lutte contre les changements climatiques a occupé une place importante : en effet, six pays se sont engagés à verser de nouveaux fonds, permettant d’atteindre le chiffre record de 12,8 milliards d’USD.

En définitive, les données scientifiques sont claires : pour préserver un climat vivable, la production de charbon, de pétrole et de gaz doit diminuer rapidement et la capacité mondiale d’énergie renouvelable (notamment l’énergie éolienne, solaire, hydraulique et géothermique) doit tripler d’ici à 2030.

Pauline BLOCHET