Le bien-être des cétacés est incompatible avec la captivité. C’est un fait sur lequel se sont entendus la plupart des acteurs du débat organisé au Parlement européen le 9 novembre, au sein de la Commission pour l’environnement. Une avancée ? Pas vraiment car la Commission a estimé qu’elle n’avait pas à agir à la place des États membres. Tout en précisant que s’il s’avérait que ces derniers n’appliquent pas la législation européenne, ce débat pourrait être porté à l’échelon européen l’an prochain.
Pour préparer la réunion du 9 novembre, Code animal avait écrit à cinq eurodéputés, les invitant à participer à ce débat et leur rappelant les principaux problèmes que soulève la captivité des cétacés.
- Actuellement, 311 cétacés sont détenus dans 32 établissements au sein de 15 États membres : 285 dauphins tursiops, 10 orques, 13 marsouins communs, 2 belugas et 1 dauphin de l’Amazone. La majorité des delphinariums en Europe sont règlementés par la directive « zoo » 1999/22/CE.
- Dans la nature, ces animaux peuvent parcourir jusqu’à 160 km par jour et plonger jusqu’à 60 mètres de profondeur, tandis que la taille des bassins des delphinariums représente moins de 1% de cet espace naturel.
- Les delphinariums ne peuvent pas reproduire la complexité de l’environnement marin naturel. La plupart des bassins ont des parois lisses, sont petits et dénués de stimulations. Privés d’un espace suffisant, les animaux développent des troubles du comportement, tels que la répétition anormale de mouvements, dite stéréotypie.
- En captivité, l’association de cétacés d’origines et d’espèces différentes sans aucun lien social modifie les dynamiques naturelles des groupes et implique ainsi une hiérarchie basée sur la dominance, des agressions, des blessures, des maladies et même des décès.
- L’industrie de la captivité utilise régulièrement des anxiolytiques pour calmer les animaux, une pratique qui a été reconnue comme une maltraitance par une cour italienne en 2014.
En attendant une prochaine réunion de la Commission pour l’environnement, Code animal et ses partenaires européens au sein de la coalition Dolphinaria-Free Europe restent bien entendu mobilisés et travaillent à un calendrier d’actions pour 2016.
Anne-Sophie Ring