Retour sur les faits
Fin octobre, dix tigres devaient être transportés d’Italie au Daguestan, à destination d’un zoo en Russie. Mais après quatre jours de voyage, leur camion a été arrêté à la frontière entre la Pologne et le Bélarus, les douanes de ce pays jugeant insuffisants les documents présentés par les conducteurs.
Selon des médias polonais, les tigres, apparemment en provenance d’un élevage, étaient un « don » destiné à un zoo au Daguestan, république de la Fédération de Russie dans le Caucase du Nord
Lors de cet arrêt de quatre autres jours à la frontière, un tigre est mort. Les fauves avaient été transportés dans des conditions extrêmes. « Nos employés ont découvert sur place un vrai cauchemar. Les tigres, avec leurs excréments collés à la peau, sont épuisés et affamés, notre vétérinaire estime que leur état est effroyable », témoigne le zoo polonais de Poznan qui a pris en charge 7 de ces animaux !
Le parquet polonais a inculpé le vétérinaire du passage frontalier de Koroszczyn pour manquements à ses obligations. Plus tôt, les deux chauffeurs italiens, ainsi que l’organisateur russe ont été inculpés pour maltraitance animale.
Cinq des neuf tigres ayant échappé à la mort sont partis samedi soir pour l’Espagne, a annoncé le zoo de Poznan qui les avait accueillis et soignés.
Softi, Aqua, Sanson, Merida et Toph – sont accueillis au refuge de grands félins Primadomus à Villena, dans la province d’Alicante, géré par l’association néerlandaise AAP (Animal Advocacy and Protection).
Photo crédit AFP
Allons plus loin
On est en droit de s’interroger sur le manque total de transparence sur les transports internationaux d’animaux !
La presse a déjà malheureusement révélé plusieurs fois des scandales atroces à propos du transport de bétail vivant à travers l’Europe ; des animaux sont régulièrement bloqués aux frontières sans eau ni alimentation, victimes de l’opacité des réglementations nationales et européennes.
A quand une règlementation internationale transparente et applicable en urgence dans tous les litiges administratifs impliquant tous les animaux vivants, sauvages ou domestiques ? Il est urgent que l’Europe s’implique efficacement dans ce problème afin d’éviter que d’autres animaux ne subissent les mêmes maltraitances dont ces tigres ont été victimes.
Photo crédit : AAP
AAP et les refuges font un travail formidable !
Une fois encore, on peut admirer le travail des associations de protection animale qui ont réussi à sauver les tigres survivants et à leur trouver un refuge.
Code Animal est partenaire de AAP depuis quelques années maintenant. Nous travaillons ensemble sur des sujets de fond aussi bien pour la France qu’au niveau de l’Union Européenne.
AAP possède un refuge de 5,5 hectares situé à Almere dans une zone boisée, recueille des animaux exotiques issus du commerce illégal, de cirques ou de zoos ayant fermé ( ou n’ayant plus les moyens d’entretenir leurs pensionnaires), mais aussi de laboratoires de recherche ou même de particuliers.
Lorsqu’ils sont réceptionnés, ces animaux ont souvent besoin d’une aide urgente car ils ont souvent été victimes de mauvais traitements. Leur état de santé tant physique que psychologique, est souvent très dégradé.
Ils sont ensuite rééduqués grâce au travail d’une équipe de vétérinaires experts, de biologistes du comportement et de soigneurs expérimentés.
Après une mise en quarantaine sanitaire, où les meilleurs soins leur sont apportés, ils sont progressivement réintégrés à des groupes sociaux en fonction des besoins physiologiques de leur espèce.
AAP est un lieu de transition pour ces animaux qui sont ensuite confiés à des parcs animaliers de renom pouvant offrir les meilleures qualités de vie possibles à ces rescapés. Ils restent cependant la propriété de AAP qui continue par ce bais à les protéger.
Code Animal milite pour la création de structure d’accueil également en France
Il n’existe qu’une poignée de ces structures en France actuellement, c’est pourquoi Code Animal souhaite intervenir auprès du gouvernement français afin qu’il mette en place une structure équivalente sur notre territoire .
Les animaux confisqués par les autorités en France, aux douanes ou chez les particuliers (NACS) sont récupérés au bon vouloir et aux disponibilités de parcs animaliers sans aide particulière de l’état, ou chez quelques capacitaires en France qui recueillent ces animaux mais sont submergés par la demande.
Le trafic d’animaux sauvages dans le monde et en France est en pleine extension et la mode des Nacs ( surtout des reptiles ) acquis légalement ou non, accentue ce problème.
Code animal lutte contre ce fléau, en interpellant le gouvernement , en proposant des solutions , en s’alliant avec d’autres associations de protection des animaux françaises ou européennes ( comme AAP par exemple ) mais récupère également et fait transiter des animaux issus de sauvetage.
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