Lundi 17 aout 2020, le gouvernement Américain a autorisé la mise en place de forages pétroliers et gaziers dans une zone protégée d’arctique. La vente des baux serait finalisée d’ici fin 2021, voir même fin 2020.
L’Arctic National Wildlife Refuge :
L’Arctic National Wildlife Refuge (ANWR) est la plus grande zone protégée des États-Unis, située au nord de l’Alaska. Cette réserve naturelle abrite une faune et une flore très riche avec de nombreux mammifères et oiseaux migrateurs. On y trouve notamment des caribous qui viennent pâturer et mettre bas dans cette région en été ainsi que des ours polaires qui y trouve refuge en hiver.
Mikaa mered, géopolitique des mondes polaires, décrit le parc dans une interview pour le magasine « Sciences et avenirs ». On trouve dans l’ANWR deux villages seulement, habités par des peuples autochtones qui s’occupent de la gestion de la faune du parc. L’ANRW est divisé en trois zones : une première dédiée à la vie sauvage préservée des interventions humaine, une seconde autorisant quelques interventions minimales, et une dernière zone côtière appelée zone 1002 qui est la zone convoitée pour le pétrole.
Les forages, enjeux politiques et économiques :
La question des forages dans cette zone oppose républicains et démocrates depuis des années. Si les premiers avancent l’argument de la création d’emplois et donc un avantage économique pour les habitants de la région, les seconds sont plus sensibles à l’impact environnemental d’une telle décision. Mais depuis 2017 un congrès à majorité républicaine a permis de faire passer une loi qui autorise la vente de baux dans cette région.
Une telle entreprise aurait un avantage financier certain puisque les forages pourraient générer plusieurs milliers de dollars. La mise en place des forages devient alors un enjeu majeur des élections américaines de 2020, qui opposeront notamment Donald Trump et Joseph R. Biden Jr.
Controverses auprès du public et des environnementalistes
La mise en place des forages est vivement contestée par différents groupes environnementalistes qui promettent d’engager des poursuites judiciaires entrainant des risques financiers et réputationnels auprès des compagnies qui accepteraient de financer les forages dans cette région.
Il a été demandé au ministère de l’intérieur de mener une étude pour établir les risques de ces forages. Les résultats communiqués suggèrent une potentielle nuisance pour la faune et la flore. Selon le ministère de l’intérieur des mesures pourrait être prises pour minimiser ces risques, mais l’étude est contestée par les différents groupes écologistes qui reprochent entre autre d’avoir sous-estimé le risque du réchauffement climatique lors de cette étude.
Néanmoins plusieurs compagnies refusent de financer ces forages face à la pression des groupes environnementalistes. De plus, une incertitude face à la quantité de pétrole présente dans le sol, son prix au plus bas et un manque de données sismiques sont autant de raisons pour les compagnies de ne pas financer de tels forages.
Un danger pour la biodiversité :
La mise en place des forages serait fatale pour l’environnement, entrainant une augmentation du réchauffement climatique. De plus ils représentent un danger pour les animaux sauvages présents dans la région, notamment pour les caribous et les ours polaires, qui souffrent déjà énormément des conditions climatiques actuelles.
Jusqu’où l’homme est-il prêt à aller pour gagner de l’argent, quitte à mettre en danger la vie autour de lui ?
Tiphaine Chartier
Sources :
https://www.nytimes.com/2020/08/17/climate/alaska-oil-drilling-anwr.html