Le conseil départemental d’Indre et Loire a mis en place l’exposition « Les étoiles du cirque » à l’hôtel Goüin de Tours du 27 septembre au 3 novembre 2019.
Cette exposition à la gloire des arts du cirque met en avant costumes, sculptures, tableaux mais aussi affiches d’époque et maquettes. La famille Spiessert dite Spessardy est particulièrement mise à l’honneur.
Comme l’écrit le Docteur Alain Frère, le conseiller artistique depuis plus de 40 ans du festival international du cirque de Monte -Carlo (aux côtés actuellement de la princesse Stephanie de Monaco, farouche défenderesse de la présence des animaux dans les cirques), la famille Spiessert « a su avec talent et passion, placer l’enseigne Pinder au firmament du cirque français, en se souvenant que pendant plusieurs années, la ville de Tours, proche de leur quartier d’hiver à Chanceaux sur Choisille, a été choisie pour présenter la première de leur spectacle . »
Pas une seule allusion cependant au fait que Pinder est aujourd’hui en liquidation judiciaire !
Au Rez de chaussée de l’Hôtel Gouin, nombre d’affiches murales avec éléphants dressés, tigres soumis à l’autorité de leur dresseur, des crocodiles aussi… Bien entendu aucune pédagogie autour des animaux captifs, des méthodes de dresseurs, ou de la capture en milieu naturel.
À l’époque, se procurer des animaux directement prélevés dans la nature n’était pas compliqué.
Carl Hagenbeck et son équipe approvisionnaient en effet les ménageries, cirques et jardins zoologiques du monde entier. La mortalité était très importante mais on se servait facilement dans la nature, captures et transferts étaient bien rodés.
La nature comme ressource « inépuisable » d’individus privés de leur milieu et brisés par la main de l’humain.
1er étage : sculptures et tableaux mais ceux de Benoit Dechelle nous ont interpellé : en effet, il présente ces animaux coincés, hippopotame, cheval, lion, ours, comme des contorsionnistes ou plutôt, d’après notre vision des choses, à l’étroit sur leur toile, comme à l’étroit dans leur cage ?
2éme étage : le Cardin Circus, maquette de 40 m2 avec ses ours blancs (peut-être la référence aux 70 ours polaires d’Hagenbeck présentés en 1904 au cirque Paul Busch à Berlin) d’autant plus choquant à « admirer » dans la cage circulaire d’un cirque aujourd’hui quand on sait qu’il est sur la liste rouge de l’UICN.
Bref, nous regrettons vraiment que cette exposition, faite comme on nous l’a expliqué, comme un clin d’œil et pour faire écho au festival international du cirque en Touraine, fasse la part trop belle à une époque que nous sommes aujourd’hui si nombreux à vouloir définitivement révolue, d’autant plus que cette exposition s’adresse aussi aux enfants et que le Festival International du cirque n’accueille plus depuis deux ans des animaux sauvages.
Aucune mention au changement de mentalité sociale quant à la vision des animaux sauvages faisant des tours contre-nature sous des chapiteaux en France encore en 2019. Cette exposition est pour nous une belle propagande (Action exercée sur l’opinion pour l’amener à avoir et à appuyer certaines idées) puisqu’aucune autre vision n’est présentée quant aux animaux sauvages dans les cirques. Nous regrettons que le directeur de cette exposition n’est pas eu
l’honnêteté d’aller jusqu’au bout de l’histoire.
En attente des décisions d’Elisabeth Bornes sur la question des animaux sauvages dans les cirques, nous comptons sur Tours pour se positionner lors du prochain conseil municipal. Nous espérons juste que le cirque continue à vivre, à nous éblouir et à nous faire rêver mais sans plus jamais ternir son image avec l’utilisation d’animaux dans ses numéros.
Peut-être cette exposition est le dernier sursaut avant la fin ?
A vous de jouer : Vous pouvez vous aussi participer en interpelant poliment le conseil départemental de Touraine au sujet des animaux sauvages dans les cirques : https://www.touraine.fr/accueil.html ou sur leur page facebook : https://www.facebook.com/departement37