Qui est la dresseuse Yvonne Kludsky ?
Yvonne Kludsky est la fille du célèbre dresseur d’éléphants Gösta Kruse et mariée à George Kludsky, descendant de Karel Kludsky, fondateur du Circus Kludsky (cirque tchèque).
George et Yvonne Kludsky et leur fils Martyn Kludsky travaillent toujours l’éléphant Dumba en Europe, entre autres au Cirque Stéphane Zavatta en France.
Photo credit : FAADA
La vie de Dumba est un calvaire
Dumba (née libre en Asie en 1978) est détenue seule et lorsqu’elle n’est pas exploitée dans un cirque, elle l’est dans un zoo ou dans les publicités. Un peu comme Baby, l’éléphante africaine du dresseur Bauer en France.
Lorsqu’elle n’est pas en spectacle, l’éléphante est détenue dans le jardin des dresseurs en Catalogne à Caldes de Montbui. Mais ce terrain est loin de répondre aux besoins minimaux de l’animal. Il n’y a pas assez d’espace, ni d’étang pour se baigner par temps chaud, ni d’abri, ni protection pour les voisins alors que les éléphants sont des animaux dangereux selon la réglementation en vigueur.
En 2014 déjà, les autorités ont constaté diverses irrégularités concernant les conditions de détention de Dumba dans ce jardin, liées notamment au bien-être de l’animal et à la sécurité. Ils avaient par exemple demandé aux propriétaires de construire un mur de 2,4 mètres de haut pour entourer l’animal et protéger les voisins. Un rapport d’expertise avait alors été rédigé.
A l’époque, ils avaient accordé 6 mois à son « propriétaire » pour effectuer les changements nécessaires et prévus.
Selon FAADA, ces changements ne sont toujours pas faits aujourd’hui et les autorités locales (Generalitat de Catalunya) n’a rien fait pour punir les « propriétaires » et confisquer l’éléphant.
Photo credit : base de données éléphants
Des experts dénoncent les conditions de détention de Dumba
Après des années de bataille juridique autour de ces non-respects des mesures de sécurité et de bien-être animal dans les installations de la maison du propriétaire, en 2018 les autorités ont demandé une inspection par 4 experts en éléphants.
Les scientifiques soulignent que le bien-être de l’animal n’est pas garanti, que Dumba pourrait souffrir de malnutrition conduisant à de graves problèmes digestifs chroniques, des problèmes de peau et d’articulations.
Selon le rapport, Dumba passe environ 12,5 heures par jour sur un site d’environ 400 mètres carrés, soit un cinquième des 2000 mètres recommandés pour les éléphants par l’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA).
« L’enceinte extérieure est trop petite, mal fermée par une clôture électrique, sans ombre adéquate et sans étang pour se baigner. L’herbe est si courte qu’il y a peu d’herbe disponible. La richesse environnementale est minime. Elle n’a pas un accès illimité à l’eau et ne peut entretenir sa peau en se frottant par exemple. »
« L’environnement autour de Dumba est majoritairement très stérile, et une grande partie du terrain est en pente, ce qui peut rendre difficile la marche vers Dumba ».
La nuit, Dumba passe 10 heures dans une tente de 10×8 mètres. Les experts regrettent qu’à l’intérieur de cette tente elle n’ait pas non plus accès à l’eau ou à la nourriture à volonté, ou à de l’enrichissement qui permettrait de l’occuper lorsqu’elle est éveillée.
Photo credit : La France dit Stop aux cirques avec animaux
Concernant l’aspect vétérinaire, les conclusions des experts ne sont pas meilleures. Les éléphants paissent généralement plus de la moitié de la journée, mais Dumba mange des fruits et du foin. Pour ce qui est de l’eau, le rapport juge « improbable » qu’avec les trois fois par jour où on lui offre de l’eau au tuyau, il boive au moins les 70 litres par jour dont il a besoin. « Il est essentiel que Dumba ait accès à l’eau à volonté », insiste le rapport.
À cela, il faut ajouter des problèmes dentaires chroniques, d’origine inconnue, qui l’empêchent de bien s’alimenter. Ce que les experts jugent d’ailleurs d’importance « vitale» à traiter.
En résumé et s’il fallait donner une note générale sur l’état de santé corporelle de Dumba elle serait de 3 sur 10. « Cela pourrait être dû à l’incapacité de digérer un aliment mal mâché ou à un apport calorique insuffisant. Il est difficile d’y remédier car les propriétaires n’ont pas été en mesure de fournir des détails sur les quantités de chaque type de nourriture qu’ils proposent par jour », précise le rapport. Les scientifiques soulignent que l’animal souffre de malnutrition.
Le rapport souligne également de nombreux autres problèmes, tels que le manque d’un vétérinaire à proximité – le sien est à Madrid – ou les conditions de transport stressantes lorsqu’elle voyage.
Les experts finissent le rapport en disant que la Generalitat devrait confisquer l’animal.
Photo credit : FAADA
Alors qu’en est-il de Dumba ?
Selon l’association FAADA, les propriétaires auraient emmené l’éléphant en tournée avant que les autorités puissent agir.
Ces dernières années, Dumba a ainsi été vu dans un cirque en France et dans un autre à San Sebastián de los Reyes.
Dumba a également été exploitée pendant un moment au parc botanique et zoologique sévillan MundoPark. Là elle devait faire un spectacle sous les commentaires des dresseurs et à la fin, le public pouvait payer 10 euros supplémentaires pour faire une photo avec l’animal, en contact direct.
Après des mois sur la route, la pandémie a paralysé l’activité du cirque et renvoyé l’éléphant dans son jardin de Caldes de Montbui. C’est alors que la mairie de Caldes assure avoir rouvert le dossier administratif pour informer à nouveau ses propriétaires de la situation irrégulière dans laquelle se trouve Dumba. Les autorités semblent se renvoyer mutuellement la balle pour les sanctions. Par exemple, le ministère du Territoire et de la Durabilité, chargé de la commande du rapport d’expertise de 2018, insiste sur le fait que la compétence de sanctionner en cas d’infraction grave à la loi sur la protection des animaux incombe au conseil municipal.
En 2019, elle était exploitée dans le cirque Zoorprendente à Saragosse, sur le parking du centre commercial Plaza Imperia. Malgré les expertises des scientifiques sur le fait que son état de santé ne lui permettait pas d’être mise en spectacle, elle a été obligée de se produire. L’association FAADA a d’ailleurs porté plainte.
La DGA, les autorités locales, a découvert que parmi les espèces pour lesquelles le cirque Zoorprendente a demandé une autorisation, il n’y avait aucune mention d’éléphant et qu’ils n’auraient pas non plus présentés aux autorités les documents administratifs prouvant que les conditions de détention des animaux et leur bien-être étaient respectés. Les autorisations données incluaient l’utilisation de 4 poneys, 2 lamas, 8 chevaux, un chameau, un zébu et 2 ânes, qui sont ceux enregistrés dans l’établissement après la visite de l’inspection sanitaire et conformément à l’ordonnance municipale qui interdit les spectacles avec des animaux sauvages.
Ainsi les autorités ont ouvert une procédure judiciaire motivée par l’utilisation de certaines espèces sans autorisation et l’expulsion immédiate de ces espèces est requise.
Suite à cette affaire, la peine est tombée en janvier 2020. Le cirque a été sanctionné par la DGA d’une amende de 10 000 euros pour l’utilisation de certaines espèces sans autorisation. Le propriétaire de Dumba dispose d’un délai de 10 jours pour être notifié et de cinq autres jours pour retirer certains des animaux pour lesquels ils ne disposaient pas des autorisations requises, dont l’éléphante Dumba.
Photo credit : FAADA
Code Animal soutient les actions de l’association espagnole FAADA
Depuis des années Faada travaille pour libérer Dumba. Une pétition lancée il y a deux ans récolte déjà presque 140 000 signatures. Nous vous encourageons d’ailleurs à signer et partager cette pétition :
https://www.change.org/p/pide-a-la-generalitat-de-catalunya-el-decomiso-de-la-elefanta-dumba
Aujourd’hui, nous tentons de suivre Dumba dans ses déplacements en France avec l’aide des Pisteurs. Si vous avez des informations n’hésitez pas à nous contacter : info@code-animal.com
Il y a en effet un risque que les propriétaires de Dumba continuent de l’exploiter en dehors de la Catalogne ou qu’ils la vendent car ils ne peuvent en tirer un profit suffisant parce qu’elle est recherchée et que ces dresseurs risquent de se la faire confisquer.
Alexandra Morette
Sources :
El Diario (traduit avec Google Trad)
Heraldo (traduit avec Google Trad)
El Periodico de Aragon (traduit avec Google Trad)
Atrapalo (traduit avec Google Trad)