Près d’un an après notre alerte, le sort des chauves-souris du zoo de Montpellier n’est toujours pas certain.
Eddine Ariztegui, l’adjoint à la condition animale de la ville a pourtant remué ciel et terre jusqu’ici et 80 animaux ont pu être envoyés au zoo de Berlin. Eddine, que nous remercions chaleureusement, a réellement pris le dossier à cœur en contactant en France et à l’international toutes les structures qui auraient été susceptibles de prendre en charge ces animaux.
Mais aucune autre solution n’a été trouvée pour replacer les autres chauves-souris.
Un retour dans le milieu naturel avait été un temps envisagé mais cette solution a vite été écartée pour des raisons sanitaires, les animaux étant porteurs d’un parasite sous-cutané (demodex) et la colonie présentant une fort taux de consanguinité : deux éléments pouvant affaiblir les populations locales, ce qui aurait été totalement contre-productif.
Nous demandons donc au syndicat des zoos français (AFDPZ) et européen (EAZA) de trouver en urgence des solutions de replacement ou à la mairie de Montpellier de créer un enclos pour ces animaux avec des conditions de vie plus en adéquation avec leurs besoins physiologiques et quoi qu’il en soit, d’éviter un abattage de masse.
Toutes les espèces de chauves-souris étant de plus, protégées.
La reproduction de ces animaux captifs dans un espace non modulable n’a pas été contrôlée et il y a eu un manque d’anticipation, aboutissant à la situation actuelle.
Mais au-delà de ce cas particulièrement édifiant, comment ne pas s’interroger sur le fonctionnement des zoos ?
Sur le manque de transparence de la communauté des zoos, l’absence de solution pour le replacement de leurs propres animaux, les « euthanasies de convenance »?
Les animaux captifs sont simplement traités comme des marchandises interchangeables proposées aux yeux du public contre une somme d’argent. Les chauves-souris n’appartiennent pas à ce qu’on appelle une « espèce charismatique », une espèce jugée rentable car plébiscitée par le public et attirant les foules. Éthiquement, il est inadmissible que ces centaines de mammifères soient simplement éliminés car on ne sait plus quoi en faire.
De nombreux zoos n’hésitent pas à dépenser des fortunes pour construire des hôtels, des snacks, des téléphériques. Tous les ans, certains dépensent des milliers d’euros dans les publicités et les affichages divers afin de vendre des billets d’entrée dans leurs structures. Ce sont ces mêmes structures qui se vantent de faire de la conservation d’espèces mais qui ne sont pas capables d’accueillir et de gérer ces animaux pour leur éviter la mort.
Que se passe-t-il vraiment dans les zoos avec tous ces animaux en « surplus ».
Le cas des chauves-souris de Montpellier est il une exception ou d’autres individus sont ils ainsi sacrifiés dans les zoos français ? Nous réclamons une transparence sur les chiffres et les raisons des « euthanasies » dans les zoos. D’autant qu’ une euthanasie, c’est l’ « usage des procédés qui permettent de hâter ou de provoquer la mort de malades incurables qui souffrent et souhaitent mourir. » (Le Robert).
Si les animaux n’ont pas de problème de santé rendant leur vie inconfortable ou douloureuse sans pouvoir les soulager et qu’on veut les éliminer car on ne sait plus quoi en faire, cela s’appelle au mieux une « euthanasie de convenance » et en plus clair, ça s’appelle tuer. (même si les moyens utilisés sont les plus « appropriés » possibles).
CODE ANIMAL travaille depuis des années sur une remise en question globale de la captivité des animaux sauvages dans les zoos, sur la notion éthique de l’enfermement de ces animaux pour divertir le public.
Nous proposons de changer le modèle économique de ces entreprises en structures d’accueil, centrées avant tout sur le bien être et le respect de l’animal. Ces structures d’accueil font cruellement défaut en France alors que le trafic animalier des espèces sauvages est un problème majeur et que la justice est bien souvent au ralenti, les lois non appliquées faute de place pour accueillir des animaux qui devraient être saisis car détenus illégalement par des propriétaires.
Il est vraiment plus que temps de reconsidérer notre rapport aux autres animaux, ce qui parallèlement peut nous aider à vivre plus en harmonie avec nos semblables : un respect du vivant et de l’autre en général.
Sachant que nous sommes dans la sixième extinction de masse des espèces et que cette extinction est imputable à notre espèce !