La plupart des NAC sont des animaux sauvages et peu sociables avec l’homme, qu’ils aient été élevés en captivité ou capturés dans la nature. Leurs besoins sont souvent méconnus, même par les propriétaires les plus attentionnés. De plus, la dangerosité de ces animaux éloignés de leur environnement naturel, pour l’homme mais aussi pour la faune et l’écosystème locaux, est souvent sous-estimée. S’ils peuvent sembler «mignons » quand ils sont jeunes, certains NAC peuvent, à l’âge adulte, développer des comportements imprévisibles voire devenir dangereux ou vecteurs de maladies. Posséder un NAC, c’est emprisonner un animal en le privant de toute liberté et de son environnement naturel pour un simple divertissement.
Un objet de divertissement
Certes, certains sont passionnés par leurs NAC et font tout leur possible pour leur fournir les meilleures conditions de vie, mais cette attitude n’en est pas moins égoïste et anthropocentrique puisque l’animal sert avant tout à leur propre divertissement.
Par ce biais, l’animal devient dépendant de l’homme. Par exemple, un animal privé de sa mère dès le plus jeune âge n’aura pas appris à chasser ou à voler… Il ne pourra donc pas ou difficilement être relâché et survivre dans la nature.
Et ce d’autant que assurer de bonnes conditions de vie, un bon environnement et une bonne alimentation à des animaux non domestiques, sauvages et exotiques, peut être particulièrement difficile et les propriétaires de NAC peuvent être rapidement confrontés à certaines difficultés. Les vétérinaires des zones urbaines sont principalement formés et équipés (outils et médicaments) pour les chats et les chiens.
Des informations insuffisantes ou erronées
La reconstitution du milieu naturel d’un NAC, permettant de satisfaire ses besoins physiologiques et comportementaux, peut s’avérer particulièrement ardue pour les espèces nécessitant de grands espaces, un hivernage, une vie nocturne, de l’eau de mer, une température, une hygrométrie ou une qualité de lumière données.
De plus apporter l’alimentation adaptée à son NAC peut également s’avérer difficile et onéreux pour les espèces se nourrissant d’insectes variés, de petits mammifères ou de poissons vivants, de fruits ou de plantes bien spécifiques, de nectar…
Les informations données par certains vendeurs sont parfois insuffisantes et même erronées. Par exemple certains annoncent que le poids maximal d’un cochon nain ne sera que de 20 ou 30 kg alors qu’ils peuvent atteindre plus de 80 kg. Des chiens de prairie, des gerbilles, des octodons ou des rats, par exemple, sont vendus seuls alors qu’ils sont sociaux et vivent en colonie, ce qui entraîne des troubles du comportement tels des démangeaisons et de l’agressivité.
Jetés après usage
Dès lors, de nombreux abandons surviennent. L’animal passe un certain nombre d’années en captivité, puis devient encombrant, incontrôlable ou tout simplement le propriétaire s’en lasse. Il est ainsi abandonné sans pouvoir la plupart du temps subvenir à ses besoins car il n’a pas eu l’occasion d’apprendre. Cela revient à les considérer comme des jouets que l’on jette après usage.
Les NAC font partie d’une mode dont les conséquences sont difficiles à gérer. Ces animaux sont disponibles dans de nombreuses animaleries, chez des éleveurs mais aussi sur internet. Ils proviennent donc d’élevages, de zoos et de cirques (du fait d’une reproduction incontrôlée) mais aussi peuvent être capturés à l’état sauvage. Derrière le commerce légal de ces espèces se développe également un marché noir florissant…
L’appropriation de la nature et la marchandisation du vivant deviennent ainsi une banalité. Les animaux sauvages, même ceux provenant d’élevages et n’ayant jamais vécu à l’état sauvage, ne sont pas des animaux domestiqués.