Jeudi 24 novembre 2022, le vote concernant l’abolition de la corrida devait avoir lieu à l’Assemblée nationale. En amont de la tenue des débats, un torrent d’amendements, tous plus ineptes et ubuesques les uns que les autres, s’est abattu sur le texte proposé par le député Aymeric Caron. Ainsi que ce dernier l’a précisé, l’examen des différents amendements – à raison de 20 amendements par heure – nécessitait plus de 24 heures de débats.
Or, cette proposition de loi s’inscrivait dans une niche parlementaire. Ces niches, octroyées par le règlement aux différents groupes qui composent l’Assemblée nationale, ont pour particularité de s’ouvrir à 9 heures du matin et de prendre fin, quoi qu’il arrive, à minuit. Ainsi, à minuit, les débats s’interrompent. Les compteurs sont remis à zéro, peu importe que le texte ait été adopté ou pas. Vous l’avez compris, le vote n’aurait mathématiquement pas pu avoir lieu.
Aymeric Caron, rapporteur du texte, a donc fait le choix de retirer la proposition de loi abolitionniste, choix dicté par le constat que celui-ci ne pourrait pas aboutir en raison de l’obstruction dont il a fait l’objet.
Au regard du travail accompli et de la motivation dont il a fait preuve, nous lui exprimons toute notre reconnaissance.
Si la déception est réelle pour tous, ce 24 novembre 2022 marque toutefois un tournant majeur dans la lutte contre la corrida. En effet, pour la première fois en France, la voix des taureaux s’est faite entendre jusque dans l’hémicycle. L’ensemble des députés ont été informés de la réelle nature de la cruauté de la corrida. La couverture médiatique a été sans précédent et les associations ont pu s’exprimer à la télévision, à la radio ou encore dans les journaux à portée nationale ou locale. La mobilisation du 19 novembre a permis à 42 villes de déployer des actions qui ont rencontré un franc succès. Cela confirme les résultats des différents sondages sur la question : plus de 9 Français sur 10 veulent voir cette pratique barbare prendre fin. Les arguments développés par les milieux pro corrida ont fait valoir leur teneur obscurantiste, dépourvue de tout fondement rationnel.
La corrida est donc sortie des arènes et un mouvement de fond est lancé. Le député Aymeric Caron l’a annoncé : ce n’est qu’un début. Il est rare que les actions politiques aboutissent dès la première fois. La machine est donc lancée vers le législateur dans le cadre de la lutte contre la corrida. Ce tournant notable a permis d’enrichir et d’étoffer ce combat en faveur des taureaux.
D’autres textes vont voir le jour. Ils sont en préparation. D’autres actions de terrain sont prévues. Elles sont à l’étude. Nous restons mobilisés et vous pouvez compter sur notre entière détermination pour abolir la corrida.
Texte issu du Collectif Ensemble pour l’abolition de la corrida : https://ensemblepourlabolition.fr/
