La Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15) s’est achevée le 19 décembre 2022, à Montréal, au Canada, avec un espoir majeur : l’adoption d’un accord inédit encadrant la protection de la biodiversité au niveau mondial jusqu’en 2030.
Au terme de deux semaines de négociations sous présidence chinoise, les représentants des 188 gouvernements présents ont adopté en plénière le Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (GBF). Ce cadre est un plan de référence pour les gouvernements du monde entier comptant quatre objectifs à long terme d’ici 2050 et 23 cibles dites « urgentes » pour 2030, visant à lutter contre la perte de la biodiversité, pour la restauration des écosystèmes et la protection des droits des populations autochtones.
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La protection des zones terrestres et maritimes
Parmi les mesures urgentes adoptées, les gouvernements se sont engagés notamment à protéger 30 % de la biodiversité terrestre et marine à échéance 2030.
Une telle mesure était plus qu’attendue tant elle est vitale. En effet, aujourd’hui seuls 17 % des surfaces terrestres et 8 % des océans sont protégés, et plus de 80 % des territoires et des aires maritimes sont impactées au niveau mondial par le développement industriel, l’urbanisation, les activités agricoles, la surexploitation des ressources issues de la terre et de la mer (selon National Geographic).
La lutte contre l’extinction d’espèces menacées
Les parties se sont accordés à mettre un terme à l’extinction d’espèces menacées d’origine humaine d’ici 2030, et à réduire le taux d’extinction et le risque encourue par toutes les espèces par dix d’ici 2050.
Une telle action était exigée et primordiale au regard de l’aggravation incessante, dramatique, parfois irréversible de l’extinction de la faune sauvage. En effet, à ce jour et actualisée, la liste rouge des espèces menacées établie par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comprend plus de 150.000 espèces, dont plus de 42.000 menacées d’extinction. Dans l’espoir qu’un tel engagement n’arrive pas trop tard.
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Pour autant, les protagonistes de la convention ont en effet abandonné l’objectif chiffré proposé d’augmenter d’au moins 20 % les espèces sauvages et la réduction du risque d’extinction de 25 % d’ici 2030. Seul est prévu de manière générique de « maintenir et restaurer la diversité génétique au sein des populations d’espèces indigènes ».
A cette généralité, les organisations et associations animales, dont World Federation For Animals, notre partenaire, émettent des réserves, considérant que l’échec mondial en termes de protection de la biodiversité est lié au manque de mesure clairement déterminée dans le passé. En l’absence de mesures précises, l’histoire pourrait se répéter de nouveau avec des conséquences dramatiques pour les animaux, les écoystèmes et les humains.
L’action face aux maladies zoonotiques
Les gouvernements ont convenu de la reconnaissante d’un lien entre la biodiversité et la santé, et le risque de maladies zoonotiques.
Mettre un terme à l’exploitation de la faune aurait été plus ambitieux et aurait mis fin à d’innombrables souffrances. Ce premier pas reste toutefois une avancée majeure et porteuse d’espoir pour l’évolution de la cause animale.
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L’impérative prise de conscience et consensus mondial sont une réponse indispensable face à l’effondrement massif des écosystèmes, mettant gravement en péril toute forme de vie sur Terre.
Rappelons que l’application de cet accord reste cependant soumis à la souveraineté de chacun, sans véritable outil coercitif, seuls sont prévus des mécanismes de planification, de suivi, d’établissement de rapports et d’examen.
Alors pourvu que l’urgence soit comprise et que les gouvernements tiennent leurs engagements.
Anne-Caroline Grall