Les 25, 26 et 27 Mars se tenait à Paris le premier salon Terrascientifica, un salon international des sciences participatives et du voyage scientifique.
Ce salon regroupait les différentes propositions liées aux voyages participatifs, et aux possibilités de participer à des projets solidaires.
Il y avait de nombreux intervenants, des ateliers adultes et enfants, des conférences et des films, des tables rondes sur différentes problématiques.
Les sujets qui ont le plus retenu notre attention concernait les dérives de l’éco-tourisme. Comment reconnaître si un voyage à la rencontre de la faune sauvage est conciliable avec les notions de protection de la nature et de l’environnement, comment savoir si les nombreuses missions bénévoles proposées n’ont pas d’autre but que l’aspect purement lucratif pour les entreprises qui les organisent (nous avons tous en tête les fermes d’élevage de lions en Afrique du Sud où les animaux sont rentabilisés de leur naissance à leur mort).
Comment peut-on s’y retrouver parmi toutes ces offres, ses labels, ses promesses… ?
Nous avons notamment suivi la présentation de Justine Frédéric, consultante en éco-tourisme animalier et Aurélie Orengo-berthet, gérante d’agence de voyage et de tour opérateur.
Partant du constat que la plupart des voyagistes proposent des destinations et activités en rapport avec les animaux (safaris, whale-watching, randonnées à cheval, interactions…), sans que soit garanti le « bien-être » des animaux, elles souhaitent former les professionnels du secteur afin que ceux-ci sachent reconnaître et donc ne proposent plus à leurs clients des activités ou l’animal n’est qu’un objet commercial. Le but à terme étant que les notions de tourisme et de biodiversité se concilient véritablement « afin de faire du tourisme un levier de conservation et non de destruction ».
Nous avons aussi participé à une table ronde sur l’observation des cétacés en milieu naturel en présence de professionnels éthologues, cétologues, prestataire de plongées et de sorties en mer.
Les différents intervenants ont souhaité alerter sur les dérives liées au tourisme animalier en ce qui concerne les mammifères marins.
En France, il existe des chartes d’approche de ces animaux, et des règles à respecter.
La mise à l’eau n’est pas interdite en France mais fortement controversée compte tenu des perturbations qu’elle peut entraîner sur les groupes de cétacés si la pratique n’est pas parfaitement encadrée.
Se sont posées les questions de l’impact d’un tourisme de masse ou mal conduit sur les cétacés et du harcèlement qu’ils peuvent subir sur certains spots en France ou à l’étranger à cause de la vulgarisation de telles pratiques. La rencontre avec le sauvage est une expérience inoubliable et magique, d’autant plus lorsqu’elle est fortuite. Les opérateurs de whale-watching souhaitent que leur activité soit pérenne mais le nombre de prestataires sur certains sites ayant augmenté exponentiellement, la tranquillité et la sécurité des animaux n’est plus garantie. Et le touriste n’a pas toujours conscience du dérangement occasionné par les bateaux sur les animaux qu’il est venu admirer.
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Notons aussi que les particuliers propriétaires de petits bateaux ne respectent pas toujours les règles de bonne conduite et d’approche des cétacés…
Il ne faudrait pas que la nature devienne un zoo ou un cirque à ciel ouvert, où l’on vient observer selon notre bon vouloir, des animaux sauvages qu’on dérange par notre présence trop intrusive.
Sophie
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Aller plus loin
https://www.terra-scientifica.com/
https://www.voyage-sauvage.fr/lioness-consulting
https://www.sanctuaire-pelagos.org/fr/sensibilisation/code-de-bonne-conduite
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000024396902/