En 2021, il est désormais possible de cartographier les animaux menacés. Grâce à une étude réalisée à partir de la liste des espèces menacées fournie par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), on peut observer de plus près les zones où les mammifères terrestres, les oiseaux et les amphibiens sont menacés à l’échelle mondiale. Ainsi, les menaces sont ciblées et les cartes prouvent un constat alarmant.
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Les six plus grosses menaces
D’après cette même étude, les six plus grosses menaces à l’encontre de la biodiversité sont l’agriculture, le changement climatique, la chasse ainsi que la capture des animaux, les espèces invasives, l’exploitation du bois et la pollution. Pour être précis, les espèces invasives désignent la faune ainsi que la flore dont on observe une migration hors du territoire habituel. Cela peut être le résultat d’une introduction volontaire ou non d’une espèce dans un lieu parfois atypique. Une fois installé, l’animal s’impose et concurrence les espèces déjà présentes. Il est aisé de comprendre que c’est le résultat d’un dérèglement, voire du début de la perte de la biodiversité. L’exemple le plus probant reste le frelon asiatique ou encore le ragondin. Une expression souvent employée dans ce contexte pour désigner ces espèces « envahissantes » est nuisible. En France, rappelons qu’il est légal de chasser et tuer le ragondin au prétexte de sa surpopulation dans certaines régions.
Sur la majeure partie du globe, les animaux ont plus de 50% de risques d’être touché par ces menaces
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Localisation et responsabilité de l’Homme
Dans l’ensemble de ces menaces, c’est l’agriculture qui représente la plus grande des menaces. La chasse et le braconnage dominent lorsqu’il s’agit des oiseaux et autres mammifères. Dans le sud-est de l’Asie (particulièrement les îles de Sumatra et de Bornéo) tout comme à Madagascar, ces six grandes menaces sont très supérieures aux autres sur ce territoire. Ainsi les animaux y sont particulièrement mis en danger. Parmi les espèces les plus concernés par ces menaces, on trouve l’Orang-outan de Sumatra, le Tigre de Malaisie et les Gorilles des plaines de l’est. Elles sont désormais tristement listées avec des milliers d’autres espèces dont la mise en danger est critique. La preuve, leur population diminue en même temps que nous prenons le chemin de la sixième extinction. Mark Harfoot, l’un des chercheurs à l’origine de cette étude, affirme que ces résultats mettent en évidence à la fois la localisation et l’intensité des menaces dont les Hommes sont responsables.
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Les zones géographiques concernées par l’importance de réduire ces menaces sont entre autres la côte-est de l’Australie, le Brésil, le bassin d’Amazonie, les forêts sèches de Madagascar ou encore le sud-est de l’Asie et l’Himalaya.
Il est important de souligner que même si l’agriculture représente la plus grande menace, cette dernière n’est pas la cause première à part égale sur tous les territoires du monde. En effet, dans les régions polaires, le sud-est de l’Australie et l’Afrique du Sud, c’est le réchauffement climatique qui impacte fortement la vie des oiseaux.
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Cartographier pour trouver des solutions durables
De manière générale, le recoupement des données relatives aux espèces en danger représente un avancement conséquent pour aider à la sauvegarde du patrimoine de la biodiversité. Seulement, il ne s’agit que d’un début. Piero Visconti, un chercheur responsable de nombreuses publications scientifiques sur la biodiversité, l’écologie et la conservation des espèces auprès de l’Institut International pour l’Analyse des Systèmes Appliqués explique que « Malgré les capteurs et la technologie très avancée, nous ne connaissons pas encore tout sur la localisation et l’intensité des plus grandes menaces environnementales comme la chasse, le braconnage ou bien les espèces invasives. »
Bientôt, il faudra faire le bilan des efforts et des moyens mis en œuvre pour sauver et aider la faune et la flore. En même temps, garder en mémoire que la majorité des buts fixés n’ont pas été atteints reste essentiel quand on sait qu’il reste encore beaucoup à faire pour trouver les solutions adéquates aux territoires challengés par ces diverses menaces.
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Conclusion
L’intérêt de cartographier les espèces en danger d’extinction est de pouvoir mettre en place un plan d’action. Recueillir des données ne suffit pas mais favorise d’une part le coup de projecteur sur les six grandes menaces que notre planète subit. Ce qui force à s’interroger également sur la responsabilité de chacun en matière de comportement à risque et nuisible à la faune et à la flore. Et d’autre part, le meilleur moyen de mettre en place des solutions est d’être précis et concret. Cet état des lieux justifie l’inquiétude grandissante à cause de laquelle il devient impossible de fermer les yeux. Hartfoot rappelle ainsi que « Nous sommes face à une crise générale de la Nature. Et les dix prochaines années sont une fenêtre précieuse qui doit mener à des décisions cruciales pour stopper la déperdition de la biodiversité. »
Léatitia Brière
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Sources
Mapping threats to land mammals, amphibians and birds: study