L’agenda 2020 a été bouleversé par la pandémie COVID-19. Les réunions de l’UICN (Union International pour la Conservation de la Nature) qui devaient se déroulées en France ont été annulées, de même que la COP15 de la CITES, qui devait se dérouler en Chine. Durant ces conventions devaient, par exemple, se décider un nouveau cadre pour protéger les écosystèmes au niveau international, mais également permettre de discuter de la gestion durable des ressources naturelles à l’horizon 2050 avec tous les acteurs mondiaux engagés.
Un début d’année chargé mais controversé
« Commencer l’année 2021 avec le One Planet Summit est très important car c’est l’année de la réconciliation de tous nos défis. » a annoncé Emmanuel Macron le lundi 11/01/2021.
Ce sommet, dont les thèmes abordés touchent à (1) la protection des écosystèmes terrestres et marins ; (2) la promotion de l’agroécologie ; (3) la mobilisation des financements pour la biodiversité et (4) le lien entre déforestation, espèces et santé humaine n’a pas atteint les objectifs attendus par tout le monde comme le montre la réaction de Greta Thunberg sur Twitter, qualifiant le sommet d’une succession de « blabla » sur différents domaines.
E. Macron a souhaité répondre indirectement à ces attaques durant son allocution : « On peut reprocher beaucoup de choses à des sommets comme celui qu’on a eu aujourd’hui. Il y a des gens qui nous diront : c’est du blabla, ça ne sert à rien. Il y a des gens qui adorent la déploration et qui vont continuer à dire « on va tous mourir et le monde va s’effondrer » […] Les choses ne changent pas du jour au lendemain. »
D’autres grands rassemblements sont attendus durant cette année à l’échelle planétaire. Parmi ces derniers, le congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN, en septembre), la 15e réunion de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique (COP15, en mai si la situation sanitaire le permet) ou encore la COP26 pour le climat (en novembre).
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Des engagements futurs forts mais débattus
En ce début d’année, beaucoup de promesses et demandes ont été faites :
Le prince Charles a par exemple demandé début janvier aux grandes entreprises de rejoindre la Charte de la Terre (« Earth Chapter »), qu’il nomme également « Terra Carta ». Cette demande a pour objectif de rassembler d’ici 2022 environ 10 milliards de dollars pour le capital naturel. Cette initiative veut, d’après lui « réunir les peuples et la planète ». Il a également ajouté que les gens pensaient qu’il était « complètement fou » lorsqu’il avait commencé à parler des questions environnementales dans les années 1970. Sera-t-il suivi cette fois-ci ?
Un des objectifs majeurs de l’UICN est de protéger 30% de la planète d’ici 2030. Cependant, le Brésil a tenté de bloquer le budget 2021 étant donné que des représentants de peuples autochtones se voient menacée par cette promesse, estimant que cela risque d’aller à l’encontre de leurs droits. De plus, L’ONG WWF estime que ces promesses ne sont pas assez fortes ; qu’il faudrait réduire davantage notre empreinte carbone et donner des cibles spécifiques aux domaines qui implique une perte de biodiversité : agriculture, pêches etc.
Malgré les ambitions fortes des gouvernements durant le One Planet Summit, les forces en présence sont parfois hautement critiquées. Que ce soit Amina J. Mohammed, numéro 2 de l’Organisation des Nations Unies et présidente du groupe des Nations Unies pour le développement durable, accusée en 2017 par l’Environmental Investigation Agency (EIA) d’avoir participé, lorsqu’elle était encore ministre de l’environnement du Nigéria, à l’une des opérations de blanchiment de bois coupé illégalement les plus importantes de l’histoire. Ou encore le gouvernement français qui permet l’industrialisation des forêts françaises, soit le fait de transformer les forêts en champs de monoculture et réduisant ainsi la biodiversité sur le territoire.
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Et si rien n’est fait cette année ?
Moins de la moitié des États ont soumis leurs nouveaux engagements climatiques avant la date limite du 31 décembre 2020, selon les documents publiés sur le site de l’ONU qui les enregistre. Cela représente environ 70 États sur près de 200, et pas forcément les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Les États-Unis, sortis de l’accord de Paris par Donald Trump, n’ont évidemment pas non plus déposé de nouvelle contribution mais le président élu Joe Biden, engagé pour la neutralité carbone en 2050, a promis d’y revenir et cet évènement est attendu avec impatience.
Qu’elles soient réputées trop faibles et/ou trop lentes, les actions à mener par les gouvernements vont devoir s’intensifier pour inverser la balance. Mais sans compter sur les gouvernements, c’est aussi à l’échelle citoyenne que les habitudes doivent changer. Car à l’échelle internationale, ce sont bien les choix et les agissements de chacun(e) d’entre nous qui affectent notre planète et sa biodiversité. Chaque geste et habitude nécessitent d’être pensés et réfléchis en terme de respect de l’environnement, d’éthique.
Comme l’a mentionné Yann Wehrling : en 2021, soit les efforts seront moindres pour la biodiversité, soit « il y aura une prise de conscience des liens entre les atteintes à l’environnement et des maladies comme la Covid-19″.
Il faut agir, vite, concrètement, et chaque choix individuel à son importance.
Renaldo Gastineau
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Sources
https://www.linfodurable.fr/politique/accord-de-paris-de-nouveaux-objectifs-pour-2021-toujours-en-deca-des-esperances-22201
https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/enquete-franceinfo-quand-l-industrialisation-transforme-le-visage-des-forets-francaises_3082567.html
https://www.lemonde.fr/planete/article/2017/11/03/kosso-connection-comment-les-chinois-vident-les-savanes-africaines-de-leurs-bois-precieux_5209847_3244.html
https://www.oneplanetsummit.fr/actualites-17/un-one-planet-summit-pour-la-biodiversite-154?fbclid=IwAR1ki0y6Z5x_QxC2PVxkuYC_-NQaSkBLDzmyPlH9sARDw4EP1N4tFmnA8UQ